La Ville de Paris recrute un chargé de mission « modes actifs et ville apaisée ».
Le lauréat aura des missions diversifiées mais lourdes :
-1- Plan vélo
Il aura pour mission de mettre en oeuvre le plan vélo pour tout ce qui concerne :
- Le stationnement : consignes, vélo-stations, dont on commence à peine à s’occuper
- Les vélo-écoles, ateliers associatifs, projets associatifs divers
- Les questions stratégiques liées aux vélos en libre-service. L’annonce dit « deux-roues » en libre-service, et parle de stratégie : deux notions à regarder de près, d’autant qu’on ignore ce que stratégie signifie à Paris pour les VLS.
- L’évaluation : enquêtes et analyse de données.
-2- Plan piéton
Il aura aussi pour mission d’animer la « stratégie plan piéton », c’est-à-dire :
- Suivre les 5 chantiers, construire des indicateurs. Comme indiqué sur le site de la Ville, il s’agit de :
- Faciliter les continuités piétonnes et de nouveaux partages de la voirie.
- Favoriser la diversité d’usages de la rue.
- Élever les standards de confort des espaces publics.
- Repenser l’orientation des piétons.
- Conforter la culture piétonne de Paris.
- Mener des enquêtes et analyses de la qualité
- Participer aux réseaux professionnels.
-3- Ville calme
Favoriser la ville apaisée :
- Rues piétonnes, zones de rencontre, zones 30 (s’assurer que les mots recouvrent des réalités ?)
- Piétonisations temporaires (les dimanches dans certains quartiers, un dimanche chaque mois aux Champs-Elysées, un dimanche par an sur tout le territoire)
- Promenade olympique, parcours sportifs, circuits touristiques à vélo, et à pied (GR par exemple ?) et autres sans doute
- Mobiliser les services civiques pour des animations de type partage de la rue.
-4- Promotion
Il devra enfin promouvoir les modes actifs :
- Suivre les projets du budget participatif qui correspondent au plan vélo ou au plan piéton (ils sont si nombreux que la Ville n’arrive pas à les mener à bien et n’en veut plus pour ces deux catégories)
- Expertiser les projets d’aménagement sous l’angle piéton et vélo, c’est-à-dire se mêler de tous les projets d’espace public, par exemple du réaménagement du secteur de la gare Montparnasse ou du réaménagement des grandes places
- Définir une stratégie pour influencer les comportements de mobilité.
La qualité d’ingénieur des travaux publics est mentionnée dans le titre de l’annonce.
Ce poste semble être une création, et viendrait renforcer la petite équipe du Partage de l’espace public dotée de moins de 10 personnes pour 20 arrondissements et 2 230 000 habitants (densité : 21 154 habitants au km2, pour vous faire frémir !). 10 personnes sur 1276 personnes (en 2015) rien qu’à la direction de la voirie parisienne (DVD). Les travaux sont faits par d’autres équipes, centrales (DVD) ou délocalisées. Les études sont aussi réalisées par diverses équipes, centrales ou locales suivant l’importance des travaux, évidemment jalouses de leurs prérogatives, et le tout dans un contexte très hiérarchisé.
Ce recrutement arrive à deux ans des prochaines élections municipales (en mars 2020), et 4 ans après les précédentes. Le recruté aura la lourde tâche de donner de l’épaisseur aux réalisations pérennes (pistes, couloirs, zones, arceaux et signalisation) du plan vélo, qui a pris du retard. La longueur de sa liste de tâches laisse à penser qu’il ne se tournera pas les pouces, et on imagine facilement que la pression, peu avant les élections, ne sera pas faible. Si la ville en est quelque peu apaisée, lui le sera moins !
Contact : Hélène Driancourt, responsable du pôle Partage de l’espace public au sein de la Direction de la voirie et des déplacements.
Agence de la Mobilité, 121, avenue de France — 75013 Paris.
Texte de l’annonce dans le bulletin municipal officiel de la Ville de Paris du 16 février 2018, à la page 711.
Poste no : 43804.
L’élu de référence est Christophe Najdovski.
Une précision :
Il est probable que ce recrutement se fera en interne, la Ville ayant l’obligation de donner préférence à cette source. Ce n’est qu’en l’absence de candidature interne répondant au besoin que d’autres candidatures pourront, selon mes informations, être étudiées. Si j’ai publié ce texte c’est donc au second degré : la municipalité parisienne renforce son équipe, mais…
Mais… à moyens constants ! Ceci étant dit, le poste est intéressant (bien que sous pression).
Pas besoin d’être un ingénieur diplômé de sup « cynique » pour comprendre la problématique, via ses préjudices, d’une voirie mal pensée et mal faite, comme c’est trop souvent la donne dans cette ville et ce pays, depuis 20 ans. Il suffit (utopique : c’est comme demander à un architecte d’habiter dans son hlm) d’être usager au quotidien, d’arpenter et subir le terrain, de rapporter (contrôle sanctions) et conditionner (cahier des charges, règles) en fonction, concrètement, non en théorie ni abstraction invertie .
L’école parisienne de malfaisants a malheureusement essaimé ses promotions de brebis galeuses sur tout le territoire, de sorte qu’on se retrouve avec des aberrations et des gabegies clonées qu’il faudra des siècles pour corriger, si le pays survit à cette dette.