VTC, taxis, transports en commun, tous sont des alliés objectifs du vélo. Ensemble nous pouvons aller partout, tout le temps.
Une profession qui répond à un besoin
Tout a commencé avec uber. Son patron se rend à Paris et constate que « il n’y a pas de taxis » et que leur sens du service est à intensité variable. La suite vous en connaissez un bout, c’est les VTC, voitures de tourisme avec chauffeur. Ils tenaient leur second congrès les 4 et 5 septembre à Paris.
Il s’agit finalement d’un nouveau métier qui vient chasser à la fois sur les terres des taxis et sur celles des compagnies de Grande remise, à la fois sur la course banale et sur la clientèle haut-de-gamme, certains se spécialisant sur « Paris-La Défense-Neuilly », d’autres sur les aéroports. Alors que les taxis n’avaient même pas de lecteur de carte bleue, les VTC ont commencé en fonctionnant uniquement sur les « applis ».
Aujourd’hui plusieurs applis se disputent le marché, fixant elles-même les tarifs ainsi que leur %. Les chauffeurs peuvent travailler avec plusieurs d’entre elles, certaines ont plus de clients, d’autre payent mieux. La tendance, illustrée par uber, en position dominante, est cependant que le prix des courses stagne plus que le montant du %… ce qui fait que se multiplient les entreprises indépendantes et les recrutements dans les plus grosses. On dit qu’il faut apprendre avec les applis puis très vite s’en libérer.
L’avenir est prometteur, nous explique-t-on. Quel que soit le prochain maire de Paris on verra des quartiers entiers fermés aux voitures privées, nous prédit Thomas Thévenoud, auteur d’une loi à son nom alors qu’il était médiateur dans la crise opposant les chauffeurs de taxis aux sociétés de VTC. D’ailleurs les Parisiens n’ont plus d’autos. Accessoirement j’ai découvert des personnes qui aiment leur métier et font tout pour le faire bien. 30 000 VTC travaillent en France à ce jour, dont 19 000 en Ile-de-France. Signe aussi que l’avenir se présente bien, de grosses entreprises s’y intéressent, Michelin ou Renault par exemple reprenant des jeunes pousses ou entrant dans leur capital.
La profession se professionnalise
Organismes de formation et d’accompagnement étaient bien présents, et semblent jouer un rôle essentiel. Car un des enjeux est aujourd’hui la montée en gamme, et d’ailleurs formation et diplômes sont obligatoires depuis la Loi Thévenoud. L’autre enjeu est bien sûr que le système fonctionne sans multiplier les déconvenues.
Cette loi de 2014 a cherché à établir un équilibre entre les deux professions. Pour les taxis l’autorisation d’utilisation des voies de bus et l’accès aux parkings des aéroports et aux stations de taxis sont censés compenser l’obligation d’achat de la licence. Celle-ci devenant gratuite à partir d’octobre prochain, de nouveaux équilibres vont devoir être trouvés. Personne ne souhaite le retour des manifestations et des blocages de routes.
La loi Grandguillaume, en 2016, a institué une obligation de formation sanctionnée par un examen. Elle a aussi créé des mécanismes permettant de passer d’une profession à l’autre.
La LOM, en 2019, devrait instaurer le droit à la déconnexion (de ne pas travailler 24/24) et de refuser une course. Les liens entre plate-formes et chauffeurs devraient être clarifiés, sans laisser penser qu’il puisse y avoir de lien de subordination. La prudence du gouvernement vous épatera toujours.
C’est cependant la loi GAFA qui devrait améliorer le recouvrement des taxes auprès des opérateurs dont le siège n’est pas en France.
Au delà de tout cela, la vraie question est aujourd’hui celle de la qualité. Les chauffeurs de grande remise et leurs sociétés relèvent le nez, eux qui ont la qualité dans leur raison d’être, et la fierté de servir les grands de ce monde comme moteur. Ils n’avaient visiblement pas beaucoup apprécié d’être mis avec ces nouveaux entrants…
Paris aussi respire. Première destination touristique du monde, elle ne peut vivre sans prestations de qualité. C’est aussi à ce prix que la voiture individuelle pourra disparaître.
Et le vélo ?
Mais quel rapport cela a-t-il avec le vélo ? Tout simplement que le vélo doit être vu au sein d’un ensemble de moyens de déplacement faisant système, seul moyen raisonnable que nous ayions pour nous passer de l’automobile individuelle uni-personnelle.
Mais alors, et les trottinettes ? et les VLS sans attaches ? Bonne question, uber est dans l’affaire, comme dans celles des livraisons de repas. Personne ne pense que tout est bien en ordre là-dedans. Le décret relatif à la réglementation des engins de déplacement personnel est en attente sans plus de date de promulgation annoncée. On parle de baisse de leur vitesse maximale, de désaccords entre la Vile de Paris et le ministère. Il ne règlera rien concernant l’assainissement économique du secteur.
Mais pour revenir aux vélos, les chauffeurs rencontrés les préfèrent largement aux gens sur trottinettes. Les premiers savent rouler, les seconds n’imaginent même pas qu’ils pourraient être en danger.
Liste des exposants, programme des conférences, photos … sur le site du congrès.
Petit film sur la première journée (30 secondes, mais coupez le son !)
Je n’ai assisté qu’à la première journée. J’ai peut-être bien fait, car j’aurais pu être amenée à adopter un ton moins optimiste. Voici ce que publie ce matin le journal Le Parisien : Comment des milliers de chauffeurs VTC roulent grâce à de faux documents. Avec deux illustrations qui parlent d’elles-même. Pas de doute, la profession doit monter en gamme.
Aujourd’hui il est encore plus compliqué de prendre un taxi avec son vélo que de le prendre en train car il n’est absolument pas possible d’identifier un taxi qui peut avoir un véhicule équipé pour assurer le transport de vélo. Dans certains cas -par exemple sur incident mécanique- il pourrait être intéressant pour un cyclotouriste de faire appel à ce type de service pour rallier une ville qui aura un réparateur vélo. Aujourd’hui il est quasiment impossible de savoir si le taxi que vous appelez sera en mesure de prendre votre vélo. Dans ma ville j’en ai vu un un jour avec un porte vélo mais je n’ai pas eu le temps de noter ses coordonnées aussi si j’avais à conseiller un cycliste je ne saurais même pas lui indiquer dans mon département le nom d’une entreprise. Sur les plaquettes commerciales cette indication n’apparait jamais.
J’ai une fois fait appel à un taxi pour m’emmener à la gare avec mon vélo hors-service, et une autre fois pour une compagne dans le même cas. La première fois j’ai demandé à l’offIce de tourisme de me le trouver, la seconde fois j’ai cherché sur une appli de cartographie et posé la question. Après accord le chauffeur se débrouille!