Nous agissons comme au temps des dinosaures, il ne faut donc pas s’étonner du résultat. Voici un livre (+ 2) pour nous aider à comprendre ce qui se passe. Le problème n’est pas « la nature » mais bien nous, au plus profond.
Le bug humain, pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète
Sébastien Bohler, Robert-Laffont, février 2019. En gros ce livre nous explique pourquoi nous ne changeons pas, et ne pouvons pas le faire, bien que nous sachions qu’il faudrait. Il nous montre que nous sommes menés par le bout du nez par ce qui a assuré notre survie. Une partie de notre cerveau appelée le striatum, est issue de la préhistoire où quand un bison passait par là il y avait intérêt à le dévorer d’urgence.
Le striatum est une machine à plaisir qui agit sur les 4 renforcateurs primaires que sont la nourriture, la reproduction, la surface sociale et la paresse. Vous pouvez les traduire de nombreuses façons, par exemple la gastronomie, ou la grosse bouffe, le sexe, l’ambition, les jeux vidéo, les réseaux sociaux ; ou tu ne tueras point, tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin, la paresse est un vilain défaut, les premiers seront les derniers, optimiser, libérer la femme, etc.
Cela marche aujourd’hui comme du temps des dinosaures, sauf que maintenant, depuis 2 siècles environ, cela nous fait plus de tort que de bien. Nous ne risquons plus de manquer de nourriture mais faisons comme si c’était encore le cas (goinfrerie), notre paresse (loi du moindre effort, meilleure efficacité) devient de la paralysie, de la prédation, et s’exerce au détriment de la planète, notre recherche de prestige social est devenue un piège (SUV, réseaux sociaux, politique, carrière …), et notre manie de l’immédiateté un redoutable poison paralysant.
Seule solution, faire appel à notre pleine conscience. L’action du striatum vous était inconsciente, elle va fortement diminuer si vous la mettez en lumière. Il va falloir reconfigurer nos cerveaux, et pas moins. Par exemple la valorisation sociale de l’altruisme vaut bien celle d’avoir une grosse bagnole. Admirer les gens qui agissent selon les exigences de la nature (Greta Thunberg) leur vaudra autant de pouvoir que de se faire pdg d’une mine d’or.
Il nous faut rééduquer notre cerveau, et celui de nos enfants, en faveur de la modération, et réapprendre à penser selon le temps long plutôt qu’en appuyant sur un bouton qui n’est même plus mécanique. Faire la cuisine et cultiver son jardin. Toutes nos « avancées » ont été tournées vers la satisfaction du moindre effort. Fastfood, plats tout prêts et automatisation n’ont que faire de l’avenir de l’humanité. Vivre lentement peut satisfaire notre attirance pour la nourriture sans provoquer l’obésité; se pavaner à vélo là où vous aimez être vu est bon pour la loi du moindre effort, et peut satisfaire votre visibilité sociale.
Aujourd’hui « Le seul critère qui guide notre action est la faisabilité technique »
page 235
Il faut rendre désirables les bons comportements afin de calmer notre striatum sans tomber dans le précipice.
Ce résumé étant faible, je vous incite à lire ce livre, dont l’éditeur nous signale que Eric Orsenna l’a trouvé passionnant et Nicolas Hulot formidable.
Isabelle m’a confié qu’elle en avait été éblouie.
Et tiens … Pourquoi y a-t-il tant de cyclistes ?
Par plaisir ? Largement, en effet ! Ce truc est un miracle permanent. Je vous laisse y réfléchir.
A lire aussi, en plus facile :
L’humanité en péril, virons de bord, toutes !
Fred Vargas, Flammarion 2019. Bourré d’informations toutes plus terrifiantes les unes que les autres. Pollutions, gâchis, mensonges …
Si j’étais maire
A lire dans toutes les communes rurales, grandes ou petites, surtout si vous vous heurtez à des cerveaux ankylosés. Déjà présenté ici : Le jour de l’effondrement, que ferez-vous ?