Ce n’est pas la première ni la seule, l’IGN l’avait déjà fait avec l’AF3V (dernière édition 2020) et il existe aussi une carte consacrée aux eurovéloroutes, éditée par l’ECF. Chacune a ses particularités, celle de l’ECF nous emmène jusqu’à Moscou ou le cap nord, celle de l’AF3V est très détaillée et distingue les sols lisses des sols « rugueux » (sable, racines, boues…). Il y a aussi une carte Michelin faite par la FFCT qui propose des itinéraires un peu partout en France.
La carte qui nous occupe est innovante. Réalisée avec France vélo tourisme (qui regroupe les professionnels et fait la promotion de tourisme à vélo en France), elle donne bien les véloroutes et leur numéro, ainsi qu’une petite présentation de chacune, comme font AF3V et ECF. Mais elle tente en outre de distinguer les tronçons selon leur difficulté, et là, attention. Tout lisse veut dire facile, avec des gros points c’est pour ceux qui ont l’habitude, et les petits points, c’est du costaud. On ne sait pas à quoi tient la différence, relief, sol, circulation ? Et cela ne correspond pas vraiment à mes souvenirs. De plus il manque certaines véloroutes, par exemple la V5 qui mène à Strasbourg.
Notez qu’il n’y a pas tromperie, la carte annonce des véloroutes en France et non les véloroutes de France. Elle présente celles que France Vélo Tourisme a dans son portefeuille.
Il y a autre chose encore, c’est que les grands routes y sont, ce qui est utile pour se repérer, mais leur couleur n’est pas très différente de certains tracés, ce qui rend la lecture un peu délicate. Enfin, côté voies vertes, là pour le coup c’est mauvais, ou bien cela n’est pas du tout à jour. D’ailleurs il y en a peu, et on se demande presque ce qu’elles font là.
Alors les plus c’est que chaque véloroute a sa couleur, ce qui facilite la lecture, le moins c’est que ce n’est pas complet.
La carte IGN-AF3V semble toujours disponible, elle est plus complète mais évidemment un peu périmée. Cela est compensé par le tracé des projets, ainsi que la nature du sol.
La carte Michelin vient de sortir.
Les deux sont imprimées sur du papier d’un seul côté, et la légende y est difficile à trouver. La carte Michelin (la plus récente) a un QRcode qui permet de télécharger les itinéraires et leur description depuis le site France Vélo Tourisme.
Les deux coûtent le même prix, 7, 80 ou 7, 95 €
Celle de l’ECF ne semble plus en vente.
Quoi qu’il en soit …
On ne peut pas voyager en France
sans une carte générale des véloroutes !
Aucune n’est parfaite.
Pourquoi dépenser de l’argent pour des informations parcellaires, alors que les ressources en ligne gratuites et de qualité sont légions ?
Par exemple Waymarkedtrail (attention, le marquage s’affine en zoomant) est accessible sur n’importe quel navigateur.
En complément l’application Cyclestreets permet de calculer un itinéraire et d’être guidé (la crème du calcul d’itinéraire restant Brouter, mais il est un poil plus compliqué d’usage).
Il y a plein de raisons de ne pas vouloir abuser du numérique (j’en parle souvent ici) et à préférer la vue d’ensemble au parcellaire. Pour ma part j’aime aussi écrire sur le papier !
Les données de FVT (Michelin) sont effectivement très incomplètes, tant dans le nombre de tracés que dans leur précision. Celles de l’AF3V, au contraire, sont actualisées en permanence par des bénévoles motivés. C’est encore mon rôle en Franche-Comté. Alors ce n’est pas parfait : ça m’est arrivé d’actualiser une voie verte au moment de son ouverture, et une autre plus de six mois après. Ce sont les aléas du bénévolat. Mais globalement, on obtient quand même un niveau d’exactitude et de précision que personne d’autre ne peut atteindre, car cela coûterait une fortune s’il fallait payer des gens pour faire le même travail.
Évidemment, une carte sortie en 2020 n’est pas à jour. C’est l’inconvénient du papier. Mais d’une part, comme les voies en projet sont mentionnées, cela compense un peu le problème (on risque juste de tomber sur des aménagements réalisés et ouverts là où la carte mentionnait des projets : c’est plutôt une heureuse surprise, dans ce cas).
D’autre part, il y a la version en ligne qui, d’une part, est actualisée en permanence, et d’autre part permet de zoomer à l’échelle du village, du quartier ou de la rue, tandis que la version papier est à une échelle très petite.
Pour moi, la carte AF3V s’utilise ainsi :
On prépare son itinéraire dans les grandes lignes avec la version papier. C’est elle qui nous permet de savoir, par exemple, pour que pour aller de chez moi à Lyon je dois rejoindre l’EV6 puis changer à Chalon sur Saône pour prendre la V50. (Une carte papier dépliée sur une table vaut cent fois mieux qu’un écran de téléphone ou de tablette.)Au jour le jour, bien que, de plus en plus, les jalonnements posés par les collectivités suffisent à se passer de carte, on peut avoir son téléphone mobile sur son guidon et utiliser la version en ligne pour vérifier si on est bien sur le tracé de la véloroute, et plus généralement savoir où on se trouve par rapport à un objectif donné.
Dans ces conditions, la carte Michelin FVT me semble très peu intéressante. Je pense qu’elle arrivera à se vendre et à concurrencer la carte IGN, car de nombreuses personnes ne seront pas informées de tout ce que je viens d’écrire avant de faire leur choix.