On ne peut pas se tromper, Espaces est une revue de professionnels du tourisme qui parlent aux professionnels du tourisme. Portraits, annonces, dossiers et reportages, le tout sous l’angle du « prestataire », ce qui n’est pas la même chose que l’angle « pratiquant » , voyageur ou client de nos revues habituelles.
Je ne sais pas comment c’était avant, mais aujourd’hui le tourisme y est présenté comme une mission de ré-humanisation, d’entr’aide, d’expérience à vivre, de connaissance d’autrui, d’échange… Pour les rédacteurs il nous confronte aux réalités, il a un rôle central dans la construction du lien social, de l’économie, de la culture, la beauté et la nature … On est tout prêt à les entendre.
La grosse première partie de la revue parle des « expériences touristiques » avec, parmi d’autres, un intéressant reportage sur Lou Galen, un projet multi-sensoriel dans un village provençal du diocèse de Toulon.
Le voyage exotique – à l’autre bout de la planète – attire toujours. Mais il s’accompagne désormais d’un élan de sobriété, d’un désir de proximité et de nature, qui donnent du sens aux voyages. Moins dans la consommation, davantage dans le partage d’expériences simples et authentiques, les visiteurs redécouvrent la France autrement…
Le second dossier de ce mois-ci porte sur le vélo-tourisme, et a été écrit par des professionnels que nous commençons à connaître. Olivier Ambard (France Vélo Tourisme) et Camille Thomé (Vélo&Territoires) expliquent qu’il faut éviter l’entre-soi, et travailler avec toutes les professions du cycle. Avec Lionel Habasque (Terre d’Aventure), entre ventes et rachats vous saurez tout de l’histoire du tourisme entrepreneurial et ce que sont devenues les compagnies du début. Du capitalisme classique ? Dorothée Marchal (Somme Tourisme), ainsi que deux journalistes, un anthropologue et un consultant complètent l’équipe.
22 millions de Français déclarent faire du vélo durant leurs vacances,
le cyclotourime est la première pratique d’itinérance touristique sur le territoire, devant la randonnée pédestre.
Les lecteurs apprendront que si la filière industrielle du cycle se réinvente, du tout compète au vélo-cargo, il en est de même dans le tourisme. Par exemple le VAE chamboule tout car la notion d’effort disparaît. On nous annonce 30% d’étrangers parmi les vélo-touristes en France, ce qui est d’ailleurs oublier que dans les années 80 c’était les Français que l’on aurait dû compter, nous devions être 5% … Nous comprenons que si la construction des véloroutes marche si bien, ce n’est pas pour faire plaisir aux associations mais parce que les retombées financières directes, indirectes ou induites sont importantes… Nous voyons aussi que le métier de tour-opérateur de vélo demande une très bonne logistique, et implique beaucoup de mécanique. Ils sont cependant de plus en plus nombreux, comme vous le verrez.
Peu de dessins comme ces deux-là, la revue est plutôt à lire
Vélo&Territoire, avec ses partenaires, a défini 80 mesures à mettre en place permettant de « ne pas se cantonner à l’itinérance« , il y a aussi le promeneur, le visiteur, le sportif de très longue distance, etc etc. Le journal ne nous cache pas qu’il y a encore du boulot car l’Allemagne et la Suisse sont nos grands concurrents (et nous on veut être les plus forts), et la stratégie helvète est remarquable, nous dit-on à juste titre. Justement on parle aussi de sécurité et d’inter-modalité, qui sont nos points faibles.
Les voyages à vélo représentent près de 40% des clients de Voyageurs du monde (en majorité des clients étrangers) et 20% de son chiffre d’affaires.
Le dossier se termine sur un texte qui souligne ce qu’apporte au monde notre bicyclette, la lenteur, la patience, l’humilité, un refus de la mécanique impitoyable du monde, en gros tout ce que nous avons envie de lire. Et le dernier, c’est le portrait du premier, j’ai nommé Vélocio.
Au total un numéro qui apporte un vrai point de vue pour qui veut exercer ou exerce un métier avec ou autour du tourisme à vélo, avec dignité et sens des responsabilités. On y trouve un panorama utile sur la réalité du sujet, sans oublier les stratégies de groupe … Et avec un petit manque, peut-être, les petites sociétés et les grosses associations … et pourtant elles sont nombreuses !
Compte tenu de la dégradation à vu d’oeil du service ferroviaire, tout ça a du plomb dans l’aile.
oui, ça devient de plus en plus galère de rejoindre les points de départs ou de rentrer chez soi.
Manifestement un angle mort des politiques des comités d’itinéraire.