A l’occasion d’un communiqué de la FNAUT se réjouissant d’une décision visant à arrêter les mises en réservation des TER, je me suis demandé si par la même occasion cela concernerait les vélos. Hélas non, mais une embellie se profile tout de même à l’horizon.
Alors que la SNCF songeait à généraliser la réservation obligatoire pour les passagers dans les TER, Régions de France a démenti cette possibilité, parlant d’un débat « sans fondement ».
24h après l’envoi par la FNAUT d’un communiqué de presse sur ce sujet, « La réservation obligatoire dans les TER : une aberration ! », la FNAUT se réjouit donc de ce revirement et salue cette prise de position qui va dans le sens du report de la voiture vers le train.
Régions de France demande donc aux Régions Grand-est et Normandie, chacune pour les quelques trains expérimentaux concernés, de cesser immédiatement ces pratiques.
Meilleure fluidité en vue
Malheureusement, suite à ma demande, on me précise que cela ne concerne pas les réservations pour les vélos. Cependant j’ai appris que Régions de France est en train de lancer une étude pour au moins faire en sorte que les systèmes d’information et de vente des régions « communiquent« entre eux, et aussi que les Régions assument le fait qu’elles exigent une réservation pour les vélos en l’organisant elles-mêmes. Cela s’appelle l’inter-opérabilité.
Concrètement cela doit permettre que les billets de vélo soient vendus en même temps que les billets de passager, et, si vous changez de région pendant votre trajet, que vous n’ayez pas à vous arracher les cheveux pour savoir ce que vous devez faire. A chaque billet choisi doivent être adjoints les renseignements nécessaires.
Vers une meilleure gestion des réservations pour les vélos
Cela permettra aussi que, si vous voyagez sur une portion seulement d’une ligne, la réservation pour le vélo ne soit pas pour toute la ligne mais seulement pour la partie correspondant à votre présence à bord.
🚲 Vous venez de comprendre pourquoi certains trains vous disent qu’il n’y a plus de place pour les vélos … alors qu’il n’y a eu que trois vélos pour les deux premiers arrêts et trois un peu plus loin, qui sont descendus loin avant votre montée …
Reste à attendre la mise en place … cela peut être long.
A propos de la réservation des TER, comment ça fonctionnait pour les abonnés ? Heureusement que cette aberration a été supprimée. C’est comme s’il fallait réserver sa place dans le métro !
Le 31 juillet, j’ai envoyé une lettre aux élus de la Région Grand Est s’occupant des mobilités et du tourisme dans laquelle j’explique mon désarroi en tant qu’utilisateur des trains de la Région Grand Est :
« Depuis que les modalités de réservation ont été mises en place le 6 juillet sur les principales lignes de la Région, je m’abstiens de prendre le train avec mon vélo et j’utilise hélas davantage ma voiture.
J’apprécie vivement les objectifs et engagements que la Région Grand Est présente dans son « Plan Vélo 2022-2028 » en faveur des mobilités douces, du développement des intermodalités, des Voies Vertes, du tourisme responsable etc. Je regrette que la théorie ne reflète pas ce que vivent les usagers dans les trains régionaux avec les restrictions et complications mises en place depuis le 6 juillet dernier.
1- Elles sont pénalisantes pour les personnes qui ne sont pas à l’aise ou pas équipés avec le numérique. A 76 ans je suis assez bien débrouillé en la matière. Je tente ce jour même de faire une réservation vélo sur la ligne 4 ; je n’ai toujours pas trouvé comment faire avec mon smartphone malgré « l’aide » proposée par la SNCF !
2- La deuxième raison est d’ordre pratique. Pour les rames en service sur la ligne 4, les gestionnaires semblent ignorer l’expérience des usagers et les complications pour manipuler des bicyclettes à chaque arrêt avec 3 vélos entassés les uns sur les autres dans un trop petit espace (disque de frein tordu, gare à celui qui voyage avec un « beau vélo »). La réservation semble sanctionner les usagers qui ne trouvent pas de place dans les trains alors qu’aucune modification n’est apportée pour le nombre de places vélo proposées dans chaque rame, et ceci en dépit d’un nombre croissant de cyclistes. Ce printemps, j’ai fait Troyes-Dijon, Troyes-Langres et plusieurs fois Troyes-Vendeuvre : j’ai trop souvent voyagé debout en tenant mon vélo sur la plate-forme !
3- La troisième raison est d’ordre pécuniaire : il semble totalement aberrant et injuste de payer 3 € pour chaque réservation d’un trajet de 30 km et de payer la même somme pour un seul Troyes-Mulhouse de 300 km. Si une réservation était réellement nécessaire, pourquoi ne pas instaurer un supplément proportionnel au prix du billet ? Ou mieux rendre la réservation vélo gratuite comme dans beaucoup d’autres régions françaises par souci d’égalité entre citoyens ?
-> Toutes ces complications semblent faites pour dissuader les cyclistes d’opter pour le train. Beaucoup de citoyens et de responsables politiques demandent une simplification de la vie citoyenne et administrative. Les usagers de la SNCF attendent aussi des simplifications, des améliorations concrètes et moins de complications dissuasives. »