Alors que la SNCF fait de grands progrès en matière de stationnement des vélos (Grenoble, Paris, Lyon … ) et d’accessibilité par ascenseurs ou, encore mille fois mieux, par rampes polyvalentes (Briare, Saint-Pierre-des-Corps …), elle régresse à la vitesse super-TGV pour le transport des vélos. Grâce à elle la France ne sera jamais « la première destination du vélo », ou alors ce sera grâce à la reprise de l’automobile. Les cyclistes sont très mécontents.
Déjà l’été dernier on avait frisé l’émeute. Des modes d’emploi différents selon les régions, les lignes, les jours; des modalités pratiques loufoques ou ridicules; des manipulations irréalistes; un système non assumé par les canaux habituels de vente de billets de train … j’en avais parlé.
▶️ Croquignolettes aventures en train + vélo en France, été 2023
C’est reparti pour cette année, même en TER c’est compliqué. Voici quelques renseignements pour vous y retrouver.
Réserver une place dans le TER pour son vélo ?
Parfois possible, parfois obligatoire, parfois gratuit, parfois payant… selon les régions, selon les lignes, selon les périodes, selon les jours !
Philippe Marquet
La page web qui référence les
politiques et sites de réservation TER vélo
des différentes régions
Vélo à bord
Deux autres sources d’information
your bike in the train, Dein Farrad im Zug, Twoj rower w pociagu, Zure bizikleta trenean, Do rothar ar an traein …
Το ποδήλατό σας στο τρένο / ट्रेन में आपकी बाइक
France vélo tourisme
Loire à vélo, bien expliqué par France vélo tourisme
France entière : Voyager en train avec son vélo, toujours par France vélo tourisme… Malheureusement la carte n’est pas à jour… et le texte relève désormais des bons souvenirs : De manière générale, dans les TER (trains régionaux), vous pouvez embarquer votre vélo non démonté gratuitement et sans réservation dans la limite des emplacements disponibles.
En faisant défiler la page vous pourriez avoir la chance de tomber sur un nouveau paragraphe :
4- Été 2024 : des services spéciaux train + vélo. Durant l’été, les régions et la SNCF mettent en place des services pour faciliter la mobilité « train + vélo » (sic). Ci-dessous une synthèse des infos et dates sur les services de l’été 2024 :
Capacité d’emport de vélo augmenté et réservation obligatoire : en Bretagne sur tous les TER (1€ / vélo), en Nouvelle-Aquitaine sur 4 lignes (5€ / vélo), en Bourgogne-Franche-Comté sur certaines lignes (service gratuit) en Centre-Val-de-Loire sur 4 lignes (1€ / vélo) et sur certaines lignes aux abords de ViaRhôna (gratuit).
Capacité d’emport de vélo augmenté et réservation recommandée : en Pays-de-la-Loire sur 3 lignes (gratuit) et sur le train « Loire à Vélo » pour bénéficier d’un service d’aide à l’embarquement.Et un lien qui envoie vers la situation pour l’été 23 ….
Tout cela est d’une simplicité biblique.
Heureusement France vélo tourisme est disponible en 4 langues, ce qui n’est pas le cas des sites où l’on peut tenter de réserver pour son vélo, tout en tenant de l’autre main le site où l’on réserve pour la personne…. C’est à devenir dingo.
CyclotransEurope
L’association CyclotransEurope publie par contre un guide à jour.
Elle précise :
L’introduction de la réservation dans les TER du fait du manque de capacités des lignes ferroviaires et des rames a introduit une grande complexité.
Elle rappelle que ces problèmes ont commencé l’an dernier (seulement), et que le système actuel est unique en Europe (traduire : nous sommes ridicules).
elle est un enfer pour les voyageurs, avec et sans vélo, faute d’investissement suffisant pour accroître le nombre de trains. Ce ne sont pas les vélos qui sont trop nombreux mais les trains qui sont insuffisants.
Suit un texte pas piqué des hannetons sur les rapports entre SNCF et collectif Mon vélo dans le train… et quelques autres joyeusetés.
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Pour ma part j’ai dû rentrer un jour plus tôt d’un séjour en Val de Loire et prendre un train tardif à Saint-Pierre des Corps (arrivée à Paris à presque 10 h du soir …) alors que la saison d’été n’a pas encore commencé !!! De plus les vélos étaient en bas, dans des conditions inconfortables, et les deux voyageurs à l’étage. Ce sont les photos qui illustrent cet article.
Déjà fin mars ça pétait en Occitanie (article signalé par Léry Giquel, lettre 137) : Toulouse. Trop de vélos à bord, le train reste à quai : « Tout le monde se criait dessus ! ». Actu Toulouse, 30 mars 24. Voici l’introduction de Léry :
À défaut de dérailler, ça dégénère…
Quand trop de vélos prennent le train, personne ne va nulle part !
Cet article revient sur le bordel monstre de la ligne de TER Toulouse-Montauban ou comment un simple trajet matinal en train s’est transformé en véritable foire d’empoigne. Les contrôleurs, dépassés, ont dû poser un ultimatum : « Pas de départ sans débarquement des vélos ! ».Une belle illustration d’une politique train-vélo… inefficace.
Ma conclusion est que le Gouvernement doit imposer les mesures simples que nous connaissons tous : créer de grands espaces polyvalents bordés de strapontins. Payer ou pas est une autre affaire.
Archives
C’est vers 1990 que tout dérailla. Jusqu’à la fin des années 80, il allait de soi qu’on pouvait mettre son vélo dans le train. Puis tout se dégrada, … 17 juin 2015 : Un partenariat entre France-Vélo-Tourisme et la SNCF.
En allemand et à l’international
Mit Velo und Zug ins Ausland dans Vélojournal, Suisse, mars 24. Semble complet, mais pas totalement à jour pour la France, qui décide tout au dernier moment ! Les alternatives au problème, pour chaque pays, sont données, cars, bateaux etc. Couvre de nombreux pays européens. (source : forum de l’association Cyclo Camping International, qui ajoute : Tout porte donc à croire qu’il n’y a PAS DE TRAIN INTERNATIONAL LONGUE DISTANCE PARTANT DE FRANCE ET TRANSPORTANT DES VELOS NON DEMONTES.)
Quel capharnaüm ! La SNCF n’a jamais été simple dans ses grilles tarifaires, et voilà maintenant qu’emprunter sereinement le train avec son vélo devient un casse-tête, c’est à croire que la raison d’être de cette société est de compliquer la vie de ses clients. J’ai bien peur que cela ne cache en réalité leur incapacité, ou leur réticence, à répondre à l’expansion manifeste de la demande.
L’été dernier, impossible de satisfaire à l’obligation de réserver une place pour nos vélos dans un TER Bretagne, l’application étant défaillante. En présence des guichetiers de la gare de Lannion de mauvaise volonté, incapables, grossiers, méprisants et cyniques, j’ai dû y renoncer.
Je confirme. De retour d’Avignon à Annecy, dans le TER aura, 2 rames. La 1ère avec 6 places, pleines. Le contrôleur ne laissait pas rentrer les 4 autres vélos dont le mien, jai filé à l’avant (sans places pour vélos) et enfilé vite le vélo et zou. Chaud !
J’ai connu ça lors de mes trajets en intermodalité avant ma retraite.
Finalement j’ai opté pour un vélo pliant ce qui me semble la seule solution dans l’état actuel des choses. Et il y a de très bons vélos pliants !
Et pour le voyage ?
Nous (deux personnes) avons aussi acquis des vélos pliants pour éviter les problèmes dans les trains, mais ce type de vélo n’est pas toujours adapté aux voyages avec vélo !! En particulier pour du tourisme à vélo avec quelques trajets par le train, ce qui devrait être une façon de partir en vacances à développer, y compris grâce à l’emport des vélos dans tous les trains et TER!
Ah, le bon temps de ma jeunesse, celui des trains avec un fourgon en queue, où l’on chargeait tous les objets encombrants ! Et le prix du voyage le même pour tous au km, pas a la tête du client aujourd’hui la proie du marketing( piégeage) informatique. En plus on pouvait aller partout.
Le seul progrès est d’aller plus vite sur le rail afin de perdre son temps ailleurs…
En Grand Est sur le site :
« La réservation est obligatoire pour les vélos.
Elle est au prix de 3€ pour les clients munis d’un billet et se réserve en même temps que le titre de transport.
Elle est gratuite pour les abonnés et se réserve sur le site Ma Place à Bord.
Retrouvez toutes les informations sur …
A noter : le nombre d’emplacements vélo est limité ».
En Région Auvergne-Rhone-Alpes une expérience samedi dernier pour embarquer un vélo de Grenoble à Gap dans un TER a entrainé la réponse que toutes les places vélos étaient occupées donc le TER en question était indisponible pour un voyageur avec vélo et il fallait choisir un autre TER à un autre horaire. C’était impossible pour moi… J’ai tenté de prendre tout de même le TER qui me convenait (avec mon vélo). En fait il n’y avait aucun vélo aux places prévues…
Alors avec en plus des infos non fiables, la SNCF ne va pas faire aimer le train aux usagers avec des vélos !
ça va mal… pas dans le bon sens à la SNCF…
Il n’y avait aucun vélo aux places prévues tout simplement parce que des voyageurs avaient réservé ces places et n’ont pas respecté leur réservation (avec peut-être plusieurs réservations pour un même voyage dans la journée avec des trains différents, pour un seul train finalement concerné et sans annulation des autres).
La conséquence de ce mauvais comportement que j’ai moi-même expérimenté est que cette réservation deviendra probablement payante dans les prochaines années, pour inciter à l’annulation et aux réservations fiables et uniques.
À mon sens, la réservation permet de voir comment le train est rempli avec la visualisation des autres réservations et de garantir l’accès au train. Ainsi, on peut choisir un train moins encombré pour plus de confort lorsque l’on est moins contraint sur ses horaires.
Malheureusement cela ne concerne pas que le vélo, mais aussi tous les engins de sport ou de loisir. Plus facile d’embarquer une planche de surf ou un kayak dans un avion que dans un train, ce qui était encore possible dans les années 60…
Il n’y a qu’une seule solution pour les étés qui viennent : ajouter d’autres moyens de transports comme des autocars avec remorques sur les trajets les plus bondés. Le gouvernement ne PEUT PAS exiger quoi que ce soit car les lois sont déjà passées, les délais de commande du matériel roulant très longs (les livraisons sont déjà en retard). Et quand bien même on obligerait la SNCF à augmenter le nombre de places vélo ça n’éviterait pas les foires d’empoigne car pendant les périodes d’affluence, la demande dépasse très largement l’offre, même avec 2 fois le nombre de places vélo actuelles dans les rames TER.
Mais je suis bien d’accord, le problème de capacité n’est pas le seul. La régionalisation entraîne des différences nuisibles. Il faudrait je pense tout simplement indiquer dans le système informatique les TER à réservation obligatoire, payante à un tarif le même partout et les TER à emport libre et gratuit. Ça, la SNCF pourrait le faire sans délai et les régions pourraient aussi se rencontrer pour harmoniser leurs politiques. France Vélo Tourisme devrait faire le forcing pour mettre les décideurs autour d’une table.