La véloroute de la Seine sera inaugurée en 2020

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Le comité d’itinéraire de la véloroute de la Seine fonctionne, les travaux avancent. La véloroute de la Seine s’appellera La Seine à vélo et portera le numéro 33. Elle sera inaugurée en 2020. Mais La Seine à vélo longera-t-elle la Seine jusqu’à Paris ? Le doute est permis. 

Nous avons pris la mesure de la réalité à l’occasion de la réunion de rentrée, le 28 septembre, du Réseau Paysage, instance pilotée par l’école nationale du paysage de Versailles, qui a fait énormément pour la mobilisation de l’ensemble des acteurs, parmi lesquels les agences d’urbanisme. La Seine à vélo appartient quant à elle à la démarche « culture et tourisme » du Contrat de Plan Vallée de la Seine (CPIER, entre l’Etat, les régions normandes et l’Île-de-France), dont certains acteurs sont communs avec ceux de la démarche « Paysage de la Seine », objet de la réunion.  

La Seine à vélo, un tracé proche de la Seine jusqu’à l’entrée dans la partie la plus dense du tracé

De Honfleur ou même Deauville la véloroute de la Seine rejoindra la rive droite du fleuve et le tracé principal par le bac qui lie Heurtauville et Jumièges (et non par le pont de Normandie comme je l’avais d’abord cru et écrit, ce qui a des chances d’être mieux…). 

Le grand départ sera au Havre pour une véloroute atteignant l’Ile-de-France entre Vernon et Giverny. La véloroute continuera ensuite à longer la Seine sur le même parcours que celui du Londres-Paris, au moins jusqu’à Argenteuil, Gennevilliers et Villeneuve la Garenne. C’est vous dire que l’arrivée en région parisienne n’est pas très marrante.

Rouen le 28 septembre 2018, Fr. Philizot ouvre la journée.

L’entrée dans Paris le long de la Seine ? 

Ensuite … mystère. Le plus logique est évidemment de continuer le long de la Seine via Asnières, Courbevoie (aux pieds de La Défense), Suresnes… et de franchir la porte de Paris au port de Javel, dans le 15° arrondissement. Tout n’est pas encore équipé en pistes cyclables, certes, mais plus qu’on croit, et, dans Paris, un réseau express vélo sera réalisé avant 2020 le long de la Seine, de Javel à Bercy. Vue sur la tour Eiffel, passage aux Invalides, paysage classé au patrimoine de mondial de l’UNESCO, rien que ça … et arrivée comme prévu à Notre-Dame, sise au milieu du flot.

Ce n’est pas l’hypothèse retenue, au moins pour le moment. Pourtant, comme l’indique la fiche de description de la véloroute, téléchargeable depuis le site, « Si l’on envisage un parcours vélo en longeant les berges de Seine vers l’ouest, la séquence présente ici, de Paris à Neuilly et Puteaux, des attraits majeurs pour un cycliste. A Paris, les berges de Seine sont classées au patrimoine de l’Unesco et le cycliste croise entre autres la Bibliothèque François Mitterrand, l’Institut du Monde Arabe, le Louvre, le Musée d’Orsay, la Tour Eiffel et le Trocadéro, pour ne citer que les monuments les plus emblématiques. Traverser Paris le long de la Seine, c’est véritablement traverser Paris et son histoire. » et, concernant la première boucle : « certains lieux touristiques pourraient gagner encore en visibilité à travers le développement de la véloroute, à l’image de la Cité de la Céramique et le parc nautique de l’Île Monsieur à Sèvres, le Musée Albert Kahn à Boulogne-Billancourt et la Seine Musicale qui ouvrira prochainement sur l’île Seguin. De même, le parcours est jalonné d’espaces naturels remarquables, le Bois de Boulogne à Paris, le parc de Saint-Cloud, et les hauteurs de Meudon, Sèvres et Saint-Cloud offrent un panorama sur la capitale et la métropole. »

Mais comme la Région d’Ile de France ne se manifeste guère, il n’y a personne pour en faire valoir les atouts. 

Par commodité ils sont capables de faire entrer par le nord, le long du canal Saint-Denis, dans des zones assez chaotiques, puis de faire traverser Paris par des zones assez peu accueillantes et enfin des rues piétonnes bondées de piétons. On appelle ça le grand bazar, ou la honte.

Dernière heure (6 octobre, 16 h 30)
Aux dernières nouvelles la véloroute arriverait bien par le nord, mais la piste cyclable le long de la Seine est aussi prévue, de Saint-Cloud à Suresnes. Seulement, à cause des travaux du grand serpent de métro automatique, la piste ne verrait le jour qu’en 2022, au mieux. A temps pour les Jeux, c’est déjà ça !

Faudra-t-il plaider pour une mise en commun de services avec les gros bateaux-hôtels qui remontent du Havre au port de Javel ? Même Mantes la Jolie réaménage ses quais pour eux. Ou la logique et la beauté ? L’argument Jeux Olympiques « durables » tient lui aussi la route …

Sites des Jeux Olympiques en 2024

Les comités au travail

Comme prévu c’est le département de l’Eure qui coordonne le projet proposé par François Philizot, le préfet délégué au développement de la vallée de la Seine, du Havre à Paris, ou même de l’estuaire à Paris. Le comité de pilotage de l’Association des Départements de l’Axe Seine se réunit deux fois par an et est constitué des Départements, Régions, Métropoles et intercommunalités. 

Les études ont été réalisées par le Cerema et Vélo&Territoires, et chaque département est responsable chez lui de l’infrastructure comme du fléchage. C’est le département de la Seine-Maritime qui pilote le comité technique infrastructures et signalisation, et celui de l’Eure le comité chargé de la communication et de la « mise en vente ». Ni la Région d’Ile-de-France, ni les départements des Hauts de Seine et de Paris, ne participent. Les associations et organismes s’occupant de véloroutes, AF3V, Vélo&Territoires, France vélo tourisme et Atout France, sont associés aux réflexions en tant que de besoin mais, non-financeurs, elles n’ont qu’un rôle consultatif. 

Rouen, ancien siège de la Haute-Normandie, le 28 septembre 2018

Les travaux avancent bien

Comme je vous l’ai montré en septembre dernier (voir en bas), une partie significative des aménagements existe déjà. Certains tracés sont encore à l’étude et des travaux sont en cours (de Poses à Saint-Pierre du Vauvray par exemple) ou programmés (Les Andelys – Vernon sera fait l’an prochain, La Roche-Guyon – Vétheuil est en pleine procédure). Tout devrait être fait avant la fin de 2020, même en Ile-de-France dans la première partie puisque par exemple des travaux sont annoncés entre Herblay et Cormeilles en Parisis, au pont d’Epinay ou à l’écluse de la Briche, et que d’autres ont été réalisés à Conflans-Sainte-Honorine, pour donner une idée. Mais ensuite nous arrivons dans le Grand Paris, et plus rien. Les Hauts-de-Seine et Paris semblent être aux abonnés absents, et la Région d’Ile-de-France ne s’intéresse plus qu’aux parcours « du quotidien ». Une idée des travaux réalisés peut vous être donnée par les fiches de l’AF3V.

Dans le cadre de l’accueil des Jeux Olympiques la Métropole du Grand Paris, cette fois, semble avoir compris l’intérêt d’une telle infrastructure. Paris n’a en revanche pas donné de signe fort, mais il est vrai que la question se pose, justement, plutôt le long de la boucle ouest de la Seine !

Le parcours est rempli de lieux à visiter, même en Ile-de-France, tellement nombreux que je ne vous en cite aucun. Le seul problème est que la vallée est souvent profonde, empêchant d’en sortir facilement et de se raccorder à d’autres itinéraires. Pourtant dans quelques endroits la véloroute devrait passer par le plateau, ce qui donnera l’occasion de contempler le paysage impressionniste de la Seine en crue. On a cité le plateau de la Madrie, entre la Seine et l’Eure. 

Et la suite ? 

Nous aurons l’occasion de reparler de tout cela à la fin de l’année puisque le « lancement » officiel de la véloroute est prévu pour décembre, et son inauguration pour 2020. 

De l’autre côté de Paris la Seine continue à remonter (!!!) et des voix se font entendre pour  souhaiter la poursuite de la véloroute jusqu’à sa source, sur le plateau de Langres. L’association CyclotransEurope y organisera sa randonnée annuelle en 2019, 780 km de l’embouchure à la source. 30% de la population française vit dans son bassin versant. Et dans l’ouest de Paris on passerait loin de la Seine ? 

Sources et bonnes lectures

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Jean-Yves Mounier
5 années

Dans les bonnes lectures autour de ce projet « La Seine à vélo », il y a lieu de citer le travail effectué par des étudiant.e.s de l’École nationale supérieure du paysage de Versailles qui ont parcouru à vélo l’itinéraire Cherbourg – Paris via Le Havre et Rouen et en ont tiré un très beau document présenté sur notre site Biblio-cycles. Document également téléchargeable en ligne.

5 années

Claudio a parcouru déjà 5 fois cet itinéraire. En venant de la source, il sort de Paris plein nord, par le Paris-Londres. C’est ce qu’il a trouvé de mieux ou moins pire. Description sur son site.

5 années

Beau projet mais mauvaises nouvelles pour le vélo-tourisme. Voici ce que, à Dérailleurs, nous avons appris grâce à un courrier du directeur Mobilités et infrastructures de la Région normande :
– La nouvelle passerelle de la gare de Bayeux, et celle à venir de Lisieux, ne seront pas équipées de goulottes permettant aux cyclistes de monter facilement leur vélo, « en raison de normes invoquées par SNCF Réseau ».
– Malgré des problèmes de dégradations et vols de vélos stationnés en gare de Bayeux, il n’est pas prévu d’installer des box sécurisés.
– La Région confirme que des emplacements gratuits seront disponibles à bord des nouveaux Omneo, mais la capacité sera considérablement réduite avec seulement 3 emplacements par rame, contre 18 sur les Corails actuels !

Jean-Jacques
5 années

En descendant la Seine, le bac de Jumièges est effectivement bien plus agréable et pratique que le Pont de Normandie, et il donne accès à une plaisante « route des chaumières » rive gauche.

Adrien
5 années

Ça serait en effet une bonne idée de longer la Seine le plus possible, plutôt que de suivre l’itinéraire de l’Avenue Verte. Cela permettrait aux usagers d’avoir le choix.
Personnellement je préfère plutôt l’itinéraire de l’Avenue Verte. Je l’avais pris et il m’avait bien convenu. J’aime bien quand les véloroutes traversent des environnements variés, parfois moches et désagréables, parfois beaux et désagréables, et là c’était le cas. Mais d’autres gens, peut-être plus nombreux, préfèreront sans doute rester au bord de l’eau, plus agréable et plus sécurisant.

Hélène Lagueyt
5 années

Oui je vais un peu « énerver » la Ville d’Aulnay-sous-bois, parce que pas grand-chose n’est fait pour le vélo alors qu’il y a tant de jardins et de parcs… à relier, avec en plus tous les bords du canal de l’Ourcq… Pour rentrer dans Paris, c’est l’idéal… De même comme je suis malentendante, il faudrait plus de sécurité sur les voies cyclistes et ailleurs…

Simone A.
4 années

Merci mille fois pour toutes ces infos. Je transmets aux amis des deux roues.

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