Passer du diesel à l’électrique nous fera de belles économies dans la santé

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Se passer du diesel en faveur de l’électrique ferait faire de fortes économies de santé, nous dit étrangement l’Alliance européenne pour la santé publique (EPHA). Petits calculs.

Parmi toutes les alternatives envisagées, le remplacement intégral des véhicules diesel par des véhicules électriques est le scénario le plus efficace pour réduire la pollution atmosphérique et diminuer les dépenses de santé liées jusqu’à plus de 9 milliards d’euros par an en Europe – et cela reste vrai même si l’on tient compte de la pollution atmosphérique due à la production d’électricité, selon l’Alliance européenne pour la santé publique, membre du Comité économique et social européen.

En revanche, le maintien du statu quo plutôt que le 100 % électrique signifie que les dommages combinés de la pollution (NOx, PM, CO2 et bruit) pour la santé publique, la biodiversité, les bâtiments et l’agriculture coûteraient aux pays de l’Union européenne 45 milliards d’euros supplémentaires chaque année à partir de 2030.

Tout décarbonner ? Cela doit être possible puisque l’Islande l’a fait. Mais pas en dix ans !

Cela peut nous paraître un peu curieux de promouvoir l’électrique, qui n’est pas sans inconvénients non plus, sauf s’il est entièrement renouvelable. Heureusement l’association Respire, qui a co-dirigé l’étude, conclue que le mieux est de passer à l’électrique, mais aussi de promouvoir les transports publics, la marche et le vélo. L’auto électrique ce sera seulement quand elle est indispensable.
En d’autres termes, ne pas aider au changement de carburant, mais au changement de façon de se déplacer, et, j’ajoute, comme on n’a plus d’argent, aider ceux qui en ont besoin et non tout le monde, mettre en oeuvre un « état-providence de transition » (La Fabrique de la cité, mai 2022). 

L’EPHA estime que l’UE et les États membres devraient adopter une approche plus proactive. Notamment :

Ne plus retarder les prochaines normes d’émission Euro 7 et les utiliser pour accélérer la transition vers les véhicules électriques.

Mettre fin aux investissements dans les carburants alternatifs et s’engager en faveur des véhicules électriques à zéro émission.

Aligner de façon juridiquement contraignante les normes de qualité de l’air de l’UE sur les lignes directrices mondiales de l’OMS pour la qualité de l’air de 2021, d’ici 2030 au plus tard.

Promouvoir la marche, le vélo et les transports publics – et si un déplacement en voiture est nécessaire, utiliser un véhicule électrique.

L’étude complète et son résumé, ainsi que l’infographie complète, sont sur le site de Respire. On n’y parle pas des deux-roues, assimilées aux autos probablement et logiquement. Pourtant certains pensent que le deux-roues léger et thermique, sous réserve d’améliorations, reste très acceptable (Agir pour l’environnement avec un deux-roues léger thermique, dans Vélo, cerveau et potager).

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Bertrand
1 année

La fabrication des batteries des engins électriques n’est jamais renouvelable. Ce sont des tonnes de terre à extraire, réduire en poudre… pour chaque kilog de lithium.
Il n’y a pas de solution d’avenir à s’enferrer avec des véhicules de plus d’une tonne pour déplacer moins de cent kilog.

Pierre G.
1 année
En réponse à  Bertrand

C’est la meilleure réponse qu’il puisse être apportée. Nous reportons la pollution et le massacre de l’environnement sur d’autres populations et parties du globe. Il convient de modifier notre manière de nous déplacer ainsi que la pertinence de notre mobilité. Déplacer une masse 1500kgs pour 70 kgs restera toujours une aberration.

Jauss
1 année

Merci pour cet article. Néanmoins une remarque concernant le remplacement intégral des véhicules diesel par des véhicules électriques, affiché comme le scénario le plus efficace, n’est pas envisageable en 1 pour 1. 58,7 % des 38,2 millions de véhicules roulants sont au diesel (source : 382 millions de voitures en circulation) donc 22,4 millions de véhicules: nous n’aurons ni la capacité énergétique pour faire rouler un tel parc, ni la capacité industrielle d’en produire autant. Il va falloir changer de modèle de société et ne plus considérer l’acquisition d’un véhicule électrique par un particulier comme une possibilité offerte à tous. Il faut surtout que ce ne soit pas contraint ni imposé mais acceptable et choisi par celles et ceux qui devront y renoncer. Malheureusement notre classe politique est incapable de préparer les esprits et les consciences à ce changement de paradigme.

Pierre G.
1 année
En réponse à  Jauss

Ne faudrait-il pas simplement transformer la possession d’un véhicule en valeur d’usage? Un véhicule dans une journée a une durée d’usage très limitée moins d’une heure. Les modes de déplacement ne peuvent ils pas être repensés? Plus de 80% de la population pourrait être mobile autrement même dans les campagnes. Ce que le système capitaliste ne veut surtout pas.

1 année

Parler de remplacer les véhicules diesel dans leur intégralité me semble excessif car cela sous entend qu’on y inclut le transport routier constitué essentiellement de flottes de camions de 40 tonnes pour lesquels on ne voit poindre aucune solution pérenne sinon futuriste comme les camions attelés à des trolleys le long des autoroutes

1 année

Merci d’avoir pensé aux 2 roues motorisés. En terme d’énergie grise entre un 2 RM léger (125cm3) et une voiture il y a un facteur 10 ce qui simplifie déjà le problème à la base. De plus si on travaillait davantage leur aérodynamisme on arriverait à 1 litre aux 100 et si on s’y penchait un peu on arriverait à très peu de bruit car leurs pneus en font beaucoup moins que ceux des voitures.

Adrien
1 année

Je rejoins les commentaires précédents. Le but ne devrait pas être de remplacer les véhicules diesel par des électriques, mais avant tout de cesser d’utiliser des véhicules inadaptés au besoin. Des 4 points indiqués en bleu, c’est le dernier qui devrait être mis en valeur en premier.
La grosse majorité des voitures circulant en ville pourraient être évitées grâce au vélo et aux transports en commun. Une bonne partie aussi en périurbain (grâce au vélo, au vélo à assistance électrique, et un peu aussi grâce aux transports en commun). À la campagne, c’est plus compliqué, mais le vélo à assistance électrique et le vélo classique auraient un rôle à jouer.
Ensuite, développer la voiture électrique, oui, en misant si possible sur le covoiturage et la voiture partagée.
Enfin, ne pas rentrer dans un régime totalitaire. Quand il ne restera plus que quelques véhicules diesel ultra minoritaires en circulation, l’impact sur la santé et sur l’environnement sera absolument négligeable. Pas la peine de leur faire la chasse. C’est bien plus urgent de changer les habitudes de mobilité.

Hervé
1 année

L’argumentaire de Respire semble oublier un polluant : les particules (ultra-) fines.
D’après Atmo Bourgogne-Franche-Comté (graphique à votre disposition), seuls 30 % des émissions de particules fines d’un véhicule en mouvement sont dues à la combustion du carburant. Le reste provient de :
– usure pneus et freins : 20 %
– usure de la route : 10 %
– remise en suspension : 40 %
Donc le « miracle électrique » déployé intégralement ne supprimerait que 30 % de ce polluant, au niveau local.

Bertrand
1 année
En réponse à  Hervé

Surtout que ces usures sont grosso-modo proportionnelles à la masse des véhicules. Donc l’automobile électrique est plus polluante que le fossile équivalent.
Pour le VAE, je pense que comme le vélo, l’impact est quasi nul vu les faibles masses des ces engins.

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