Unique au monde, le Pi-Pop est un vélo à assistance électrique qui ne se recharge pas. Produit dans le Loiret, il est le fruit du travail d’Edgar Tournon, prolongé par l’entreprise STEE.
Les véhicules écologiques – 5
Le Pi-Pop est le fruit du travail de thèse réalisée par Edgar Tournon dans son école d’ingénieurs, l’ESTACA, et en entreprise, chez STEE, qui finançait la recherche. 120 exemplaires ont déjà été vendus.
L’idée de départ
L’idée de base d’Edgar Tournon était de récupérer l’énergie produite par le pédalage, ou dans les descentes. Il s’agissait alors d’un vélo sans pédales ni chaîne, avec lequel Edgar avait participé au Sun Trip de 2020. Nous racontions tout ça dans l’article Un vélo électrique sans chaîne ni cardan, et sans batterie et vous précisions que c’était un vélo à base de super-condensateurs, visibles sur le porte-bagage. Ils stockent l’énergie produite, sans faire usage de métaux rares, et la carte-mémoire est fabriquée sur place. C’est une exclusivité mondiale.
La production
Le Pi-Pop est un vélo à assistance illimitée, et ne consommant rien. Il pèse 5 kg de moins qu’un vulgaire VAE.
La société STEE, propriétaire des brevets, l’a industrialisé sous sa forme « sans batteries », en dissociant cet aspect de celui de l’absence de chaîne, qui était une particularité très visible chez Tournon. Le sans chaîne sera à batterie et l’autonomie réduite, et ne visera pas la même clientèle. Obligera-t-il à pédaler en continu ? Ce serait alors un excellent vélo de remise en forme, mais nous verrons bien puisqu’il n’est pas encore produit.
Très rapidement l’entreprise a produit une première série de 20 vélos Pi-Pop à super-condensateurs, puis une de 100 exemplaires qui sont eux aussi déjà tous vendus bien qu’il faille attendre la fin de l’été pour en prendre livraison. La production est entièrement faite en interne, grâce à des machines d’impression numérique en 3 dimensions, comme on le voit sur ce petit bout de film :
La commercialisation
Les pré-commandes pour la prochaine série de 100 sont donc ouvertes, au prix unitaire de 2000 € c’est-à-dire équivalent à un vélo électrique banal, avec tous les avantages en plus.
Mais qui sont donc les clients ? Des passionnés, pardi, des engagés de l’écologie, intéressés par l’absence d’alimentation carbonée ou par l’aspect mécanique. Plusieurs collectivités auraient également passé commande, dans l’idée d’en constituer un parc de service si les premiers tests sont favorables.
Chez STEE on pense que leur durabilité pourra atteindre une vingtaine d’années, pas moins de 15 en tous cas, et on indique que s’ils précisent que le vélo est recyclable c’est pour les super-condensateurs, ce qui est encore un gros atout.
La mobilité motorisée pourrait se passer de carburant.
La vidéo de TF1 avec le texte.
(Août 2023) L’aventure semble enfin démarrer. Le magazine PositivR publiait le 5 juilllet 2023 Dans le Loiret, ils fabriquent des vélos électriques sans batterie ni recharge. Plus besoin de le brancher, ce vélo électrique se recharge lorsque vous pédalez grâce à son super-condensateur.
Chaque mardi pendant l’été 2022
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Impressionnant. C’est dommage que l’on n’entende pas davantage parler d’eux.
Le fait de disposer de condensateurs pour stocker l’énergie électrique produite par le pédalage est indiscutablement différente du principe de la batterie lithium ion usuellement employée dans les VAE.
Cependant les lois de la thermodynamique ne peuvent être ignorées: L’énergie produite par un cycliste en pédalant une fois convertie en électricité devra ensuite être emmagasinée dans le condensateur puis restituée au moteur afin de mouvoir le véhicule.
Ces étapes conduisent à des pertes qui laissent supposer que l’on ne peut obtenir un rendement du système supérieur à un tiers.
Il semble difficile de penser que ce principe puisse permettre de se déplacer en vélo sans que les performances soient sensiblement inférieures à celles d’un vélo musculaire.
Vous avez raison de rappeler que le condensateur n’est pas une source d’énergie, mais un moyen de stocker celle qui vient du pédalage; car »Source d’énergie : Super-condensateurs » est écrit sur leur site. Toutefois je ne vois pas d’où vous tirez « on ne peut obtenir un rendement du système supérieur à un tiers »… n’y a-t-il pas confusion avec l’énergie convertie d’une chaudière? et la thermodynamique qui va avec…
Sur le fond, il n’y a généralement pas d’intérêt à convertir l’énergie (mécanique) de pédalage en électricité (dans le condensateur) pour ensuite à la reconvertir en énergie mécanique (avec forcément des pertes par frottement et effet Joule)… sauf quand on « sur »pédale en descente.
Peut-être auriez-vous dû lire d’abord l’ensemble des commentaires.
Je les ai lus et j’ai même écouté la video de la soutenance de thèse d’Edgar Tournon; j’en fais un très bref résumé plus bas (14 août 2022 à 20 h 22) où je ne donne donc que ce qui est dit dans la video. Ce que je dis ci-dessus (14 août 2022 à 19 h 02 min) est mon commentaire
que de bla-bla-bla
ce que je retiens dans ce procédé c’est qu’il n’y a pas besoin de mettre le vélo en charge sur une prise électrique !
de ce fait, plus besoin de passer par la case consommation électrique ( cela évitera de faire tourner les centrales nucléaires plus encore pour faire plaisir à tous les écologistes)
bravo à ces personnes
je soutiens ce procédé e j’espère que cela finira dans d’autres applications ( voitures, camions, bateaux, camions etcétéra)
Tous les articles et reportages sur ce vélo laissent croire que c’est un vélo à assistance électrique « classique » mais sans recharge grâce à un produit magique, le « supercondensateur ».
Mais: si il n’y a pas de recharge, c’est que l’énergie de charge des condensateurs est produite par la personne qui pédale. Donc au mieux, il faudra pédaler un peu plus fort sur le plat pour être assisté un peu en côte. Pour résumer cela « lisse » l’effort à fournir.
Un supercondensateur stocke entre 10 et 20 fois moins d’énergie qu’une batterie lithium à poids équivalent. Je me suis amusé à calculer l’énergie stockée dans ce vélo. Les images de la vidéo TF1 permettent de voir la référence des supercondensateurs. Résultat: l’énergie stockée est autour de 12Wh… A comparer aux 400Wh d’un VAE classique. Donc une autonomie 33 fois moindre qu’un VAE classique..
D’ailleurs, il faudrait mieux avoir le même système avec une batterie lithium puisque celle-ci pèserait moins de 50g pour la même énergie que tout le pack de supercondensateurs du vélo. Pour donner un point de comparaison c’est l’énergie stockée dans un accu de cigarette électronique.
Je ne dis pas que le système ne fonctionne pas, mais je pense que le principe de fonctionnement du vélo n’est pas expliqué correctement. Il y aura beaucoup de déçus pensant que c’est un VAE classique…
Vous avez parfaitement raison: l’énergie vient du pédalage, la condensateur ne fait que la stocker.
Malgré tout Edgar Tournon en a fait sa thèse de doctorat, et a fait le Sun trip avec son prototype, comme raconté dans l’article cité. Le célèbre Benur utilise le procédé aussi. L’entreprise STEE n’a pas non plus l’air rigolote. Ce n’est sans doute pas si facile de les récuser.
– Edgar Tournon a soutenu une thèse sur un vélo où le pédalage génère du courant qui est ensuite stocké dans un supercondensateur pour alimenter au besoin le moteur ( le vélo pi-pop). Cette thèse, certainement du plus grand intérêt, n’est pas encore accessible.
– Sa participation au Sun tour c’est faite sur un tricycle couché de sa fabrication muni de panneaux solaires de 510 wh crête et de batteries faites maison d’une capacité de 1130 wh et de supercondensateurs .
Voici donc deux engins différents qui n’ont de commun que la présence des supercondensateurs.
Il ne s’agit pas de nier l’intérêt des supercondensateurs pour le stockage de l’énergie mais bien d’en souligner les limites.
Si l’intérêt du pédalage en continu pour le bien-être physique du cycliste a été mis en évidence par la thèse, je me permets de me joindre à NiCo pour penser que ce système va lisser l’effort sans pour autant rendre les mêmes services qu’un VAE à batterie lithium ion.
La comparaison des ordres de grandeur des capacités est assez parlante.
Ce procédé est certainement intéressant à plus d’un titre mais il ne saurait être comparé aux performances d’un VAE muni de batteries lithium ion.
Le lien vers le texte de la thèse est donné dans un encadré du premier article sur le travail de Tournon. Il y a également une vidéo de sa soutenance. J’ai hâte de lire votre commentaire après que vous en ayez pris connaissance !
Bonjour Isabelle
J’ai écouté avec le plus grand plaisir et le plus grand intérêt la vidéo de la soutenance de thèse d’Edgar Tournon.
Je vous remercie d’avoir indiqué le lien.
Mon estimation sur le rendement du système était pessimiste et fausse et les hypothèses de la thèse sont sérieuses et étayées.
Je révise mon jugement et je reconnais les possibilités offertes par le système.
J’aurais plaisir à en apprendre encore bien davantage sur le sujet après mes vacances … en vélo!
Meilleures salutations
J’ai également écouté la vidéo de la soutenance de thèse d’Edgar Tournon. Je confirme que l’article en est assez éloigné. Edgar Tournon trouve que son concept de vélo n’a d’intérêt que de permettre de pédaler régulièrement (au lieu de s’arrêter 12s tous les 250m et d’être en roue libre 50% du temps, comme le font les cyclistes en ville, en moyenne). Ce pédalage régulier n’améliore pas le rendement (ni le confort) du cycliste sur terrain plat à vitesse constante; sinon il est intéressant pour un cycliste roulant proche du maximum de ses capacités (en moyenne 100W correspondant à 25km/h). En conclusion, comme NiCo l’effet primaire de ce concept de vélo est de lisser l’effort (de pédalage); comme effet secondaire c’est un peu plus confortable et un peu moins fatigant que lorsqu’on pédale proche de l’essoufflement sur un vélo classique (= sans condensateur)
Mon article ne parle pas d’Edgar Tournon mais du Pi-Pop. Cet objet est développé par une entreprise peu communicante, à partir des travaux de la thèse qui s’est déroulée pour une part dans ses murs. Je suis ravie que mon article vous ait assez intéressé pour que vous approfondissiez quelque peu la question. C’était le but.
Je suis intéressé par le contenu de vos réflexions et de vos échanges.
Dans quelques années, je serai peut être intéressé par l’achat d’un vélo produit par cette société…
Si je comprends bien, on pédale régulièrement pour fournir de l’énergie, tandis que celle-ci est restituée en fonction du besoin (relief…). Ça semble intéressant sur le papier.
Dans la pratique, si mon trajet fait 10 km de côte sans aucun plat ni descente, ça ne doit pas assister beaucoup. Mais ça doit être intéressant pour quelqu’un qui a un long trajet plat entrecoupé de montées courtes et intenses…
En conclusion : j’aimerais bien tester, sur le relief de Besançon et celui de la campagne doubienne où j’habite.