Bordeaux, une ville d’urbanistes

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Invitée par l’association Vélo-cité pour participer à la projection du film La Reine Bicyclette, j’ai pu découvrir quelques nouveaux espaces de la capitale girondine.
Bordeaux sait faire de subtils chef-d’oeuvres urbains, mais devra aussi s’attaquer à l’échelle métropolitaine. 

Pour faire bref, dans le centre-ville de Bordeaux j’ai découvert quelques admirables petites places toute fraîches, et trouvé que même dans ces coins-là la pression automobile était désagréable.
Cela n’a tout de même rien à voir avec ce que c’était avant que Alain Juppé ne devienne le maire, c’est évident.

Il y a d’ailleurs bien d’autres belles choses à voir, par exemple la place de la Victoire, qui est une très grande place reconquise sur ce qu’elle était devenue, un horrible carrefour gigantesque à la porte de la vieille ville. Ici comme dans toutes celles que j’ai vues, les motorisés ne passent plus que sur deux côtés, et sur bien moins large qu’avant, et les accès indispensables restent toujours possibles.

 

(Une erreur, la rue « Serial » est en fait la rue Sainte-Colombe.)

Ailleurs j’ai eu l’occasion d’être guidée par des raccourcis et aménagements très malins, éparpillés comme des échantillons. Vu notamment un carrefour à la japonaise, à la barrière judaïque, où tous les feux passent ensemble au rouge, laissant cyclistes et piétons tout traverser d’un coup, c’est-à-dire en diagonales. Un seul carrefour, alors que ce dispositif est génial, pourquoi donc ? Ça aurait de l’allure que les boulevards des barrières soient d’un coup transformés !

En banlieue j’ai aussi vu pas mal de pistes le long des boulevards et des tramways, mais là, sur ces distances, j’avoue que je n’ai rien trouvé de bien plaisant, ni rien qui risque d’attirer grand monde en dehors des déjà-cyclistes. Ici je ne fais pas plus qu’évoquer des défauts de détails que j’ai pu remarquer, de ceux qui justement disqualifient jusqu’au meilleur aménagement.

Pour résumer, autant les placettes du centre-ville m’ont fait l’effet de relever de la perfection, autant les aménagements purement cyclables m’ont paru bricolés et sans ambition, mise à part sans doute l’axe de la Garonne. Attention quant même, je n’ai pas tout vu.

Une ville d’urbanistes, un département de pistes cyclables ?
Toutes ces autos qui abîment ce délicieux centre-ville viennent forcément de l’extérieur. Seul moyen pour que ces personnes viennent plutôt à vélo, me semble-t-il, des pistes radiales de très belle qualité et des pistes circulaires afin que tout ce monde se déshabitue de prendre l’auto à tout bout de champs. En un mot, c’est d’un REV, réseau express vélo, dont la métropole a visiblement le plus grand besoin. Il est programmé de le faire, espérons que la qualité soit aussi haute que pour l’autoroute de rocade !

De son côté le Département aligne les kilomètres de pistes cyclables depuis au moins 30 ans, faisant de la région la mieux équipée de France (avec l’Alsace), au point de finir par s’en rendre compte !!! La « promotion touristique » du réseau cyclable départemental vient d’être confiée à l’agence de développement touristique et ce n’est pas trop tôt. Un « tour de Gironde » sera « bientôt » fléché, ainsi qu’un guide bientôt édité. Attendre un ou deux ans quand même.

On dirait que la France en est à faire à l’envers des Pays-Bas. Ils avaient commencé par des pistes cyclables et en sont à la vélorue. Nous avons commencé par bandes et double-sens cyclables, et voilà qu’on s’aperçoit qu’on a oublié les gens qui ne savent pas faire de vélo, ou n’en ont pas l’habitude. Il nous faut passer par la case piste, surtout en périphérie proche et lointaine de nos centre-villes, qui eux sont de plus en plus préservés de l’horreur automobile, ou devraient l’être.

Vélo-cité, association bordelaise de promotion du vélo.
La Reine bicyclette, film de Laurent Védrine.

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6 années

Bordeaux même est sûrement moins horrible qu’avant, niveau circulation, par contre en petite périphérie, hormis les rues refaites, ça reste un peu le bazar. Nous avons galéré fort l’an dernier pour trouver où traverser la Gironde de manière sécurisée sur notre tandem, pourtant équipé d’un GPS vélo! Ensuite par contre il y a une superbe piste, une vraie comme chez les Britanniques, qui va jusqu’à l’océan, à partir de Saint-Médard, à ceci près qu’un peu avant Lacanau, un petit panneau a été négligemment placé en hauteur et nous avons raté la mer… http://img.over-blog-kiwi.com/1/49/57/36/20160417/ob_1e65c8_nanterrecyclo-080416-65.jpg
Plus globalement, c’est triste juste avant les élections qu’aucun programme ne parle d’écologie. le problème c’est de n’avoir AUCUNE oreille qui écoute pour remonter ce type d’inconvénients. J’ai écrit 2 pages de doléances à la préfecture du 92 en vain. La mairie pas mieux. Avec la FFCT nous remplissons des fiches faidair qui sont prises en compte pour 5% si c’est dangereux… Quand j’étais à Cambrigdge, où 50% de la population active se déplaçait à vélo, c’était autre chose. Ils ont bien passé le stade des réflexions. Chez eux les solutions sont en place !

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