Les autos-écoles, une profession à réformer. Je suis surpris de ce que certains moniteurs d’auto-écoles se dispensent de faire observer le code à leurs élèves, m’écrit Denis-Jacques Chevalier, un vieux cycliste qui dit m’avoir aperçue en plusieurs lieux dont Germersheim.
Il pointe la question de la distance de dépassement, mais également le problème des grands rond-points.
Il montre aussi que la sécurité est vécue avec fatalisme par les autorités… Témoignage.
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Qu’apprend-on à l’école de voiture ?
Je suis surpris par certains moniteurs d’auto-écoles qui ne font pas observer le code à leurs élèves. Trois exemples pour commencer.
- Une monitrice avait laissé doubler le cycliste que j’étais sur une voie étroite. Au feu, lorsque je lui ai rappelé la distance minimale d’un mètre, elle a haussé les épaules et refermé la vitre pendant que l’élève s’excusait !
- J’ai aussi vu une femme avec poussette et un enfant d’environ 4 ans tenter de traverser sur un passage piéton alors que c’était vert pour elle, une auto école ne s’est même pas arrêté !
- Sur une route que je fréquente souvent, dans un long virage, une seule fois une auto-école est restée sans doubler ! J’ai revu le moniteur quelques instants après et lui ai expliqué que c’était la première fois en 20 ans qu’une auto-école respectait le dépassement à 1,50 m dans ce virage ! Réponse : « Je suis moniteur mais aussi sapeur pompier volontaire et je ramasse trop souvent des cyclistes ». Dans ce même virage un automobiliste est resté derrière moi, et m’a doublé après le virage en me disant : « Je suis resté derrière vous pour vous protéger » !
Doubler un vélo, des règles peu adaptées ou refusées
Cette distance est difficile à apprécier, les cycliste ont souvent l’impression d’être « frôlés ». Après avoir mis quelques mois un petit fanion de 0,75 m qui est très efficace pour les automobilistes prudents, j’ai arrêté lorsqu’une camionnette a volontairement cogné le fanion.
Maintenant j’apprécie la distance en mesurant la largeur de la route, la largeur des véhicules, ma distance du bord de la chaussée (0,50 m) plus 0,30 m de largeur de mon demi-corps ; je n’ai plus qu’à observer la distance des roues gauches des véhicules qui me dépassent par rapport à l’axe de la route qui est très souvent matérialisé, c’est très simple !
Sur les petites routes de campagne le code est inapplicable, c’est la raison pour laquelle une distance de dépassement qui serait fonction du différentiel des vitesses serait plus juste.
Dans les années 50, les rares véhicules motorisés restaient derrière les cyclistes dans les virages. Actuellement c’est très rare et les voitures vous dépassent à plus 80 Km/h sans visibilité. Ça passe jusqu’au jour où un usager arrive en face …
En ville, dans la même semaine, un automobiliste m’a dit au feu que je devrais circuler sur la piste cyclable, alors qu’il n’y en avait même pas. Un autre m’a dépassé dans le virage d’une zone étroite en me frôlant. J’ai crié et il m’a dit « Avec votre petit vélo, roulez sur le trottoir ! »
J’ai fini par me renseigner sur le lieu où je devais circuler sur le rond-point à trois voies près de chez moi : les agents et la Prévention routière m’ont dit « Roulez sur le trottoir »!!!
Denis-Jacques Chevalier
Comme on voit il faudrait tout remettre à plat. Par exemple :
Les pénalités :
Les amendes amères. Les amendes ne sont pas du tout proportionnelles au danger ou à la gêne créés. Elles sont même tout à fait injustes.
La signalisation :
Les premiers feux utiles aux cyclistes.
Qui connaît encore le code de la route? Absurdités et graves erreurs dans l’usage des panneaux. Parfois drôle, souvent navrant.
Le code de la route :
Vélo et Droit, un couple mal assorti. Le code de la route est affaibli depuis le début par de graves défauts.
Le code de la route en clair ! avec 10 conseils pour éviter les accidents et la preuve que le code est là pour faciliter la circulation automobile.
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Dans la vie que mènent la plus part d’entre nous, perdre quelques secondes derrière un cycliste c’est carrément impensable. Plusieurs personnes m’ont déjà dit » vous les cyclistes vous n’avez rien à faire sur les routes« . Un autre m’a carrément dit à plusieurs reprises « Lorsque je te vois en vélo j’ai envie de te foncer dedans » (ingénieur de formation).
Alors je crois bien que modifier les règles (qui ne sont déjà pas appliquées) ne changera pas les mentalités.
Il y a quelques semaines, la société où je travaille a pris l’initiative de prévenir les risques des trajets à vélo (nous sommes assez nombreux à venir ainsi), bien qu’il n’y ait pas eu d’accident important ces dernières années. Cela part d’un réel bon sentiment. Par curiosité, je m’inscris, notamment pour comparer avec les formations que propose Place Au Vélo Nantes/FUB (dont certaines sont remboursées par Nantes Métropole).
La formation est donnée par une monitrice d’auto-école. Ce fut houleux.
Elle a affirmé qu’il était « normal » que les infrastructures pour cyclistes ne soient pas respectées. »Il faut bien se garer. Posez vous la question de la responsabilité de la commune qui ne fait pas assez de stationnements« . Voilà … Une monitrice accréditée par la préfecture à former des conducteurs! Elle n’avait aucune expertise de la pratique du vélo (prendre sa voie, ouverture de portières, angle-mort des poids lourds et bus … Rien de ceci ne fut évoqué). Que des généralités sur le comportement ou le réglementaire.
La formation s’adressait à des vélotaffeurs qui roulent en agglo, elle nous a sorti la courbe des morts sur la route, sans voir que la plupart des accidentés étaient des cyclosportifs sur départementale, et que la moyenne d’âge des accidentés étaient fortement biaisée par l’âge des pratiquants sportifs.
Elle n’était pas non plus totalement à jour sur la réglementation spécifique au vélo (possibilité d’utiliser un éclairage à intensité variable, ou possibilité d’utiliser toute la voie quand la situation l’impose). Par contre elle savait qu’on pouvait chevaucher une ligne continue pour dépasser.
Elle a fini en apothéose avec le film de prévention diffusé en Suisse.
On n’est pas sorti des ronces …
Dans une intersection avec une voiture et un vélo, le code de la route est simple :
Si la voiture est prioritaire, le vélo cède le passage : le code de la route s’applique donc.
Si le vélo est prioritaire, la voiture force le passage et le vélo cède la priorité pour rester entier. Le code de la route ne s’applique pas.
C’est malheureusement très simple.
Je suis en accord avec le sens de ce billet, je me permets d’ajouter cependant qu’il faudrait tout de même une sérieuse formation pour quelques tonnes de cyclistes. J’ai mal quand je vois les défauts d’équipement de certains cyclistes, l’irresponsabilité en terme de pilotage et le non respect des autres usagers de la route et des trottoirs…
Voilà 10 ans que je fais du vélo en région parisienne et pourtant il y a toujours une situation que je crains particulièrement : la longue rue étroite en sens unique. Quand la place pour doubler est clairement insuffisante, je roule au centre (c’est ce qui était recommandé à un moment sur les Velib, il semble qu’ils aient effacé ce conseil, il n’y a plus que les consignes concernant les camions…) et à peu près une fois sur trois je suis menacé par l’automobiliste qui me suit, du ronflement de moteur au rapprochement à moins de 20 cm, coup de klaxon etc … Encore samedi sur la voie qui longe la boucle de la marne à Champigny (qui est pourtant clairement un lieu de détente et promenade), un automobiliste après m’avoir suivi pendant à peine 300 mètres et alors que je roulais à plus de 20km/h (la limite théorique est à 30) m’a ensuite fait une queue de poisson en me coinçant contre le trottoir quand la route s’est élargie et que je l’ai laissé passé.
Lorsque les aménageurs ne respectent pas la loi, ou sa lettre, en imposant par exemple des prescriptions mesquines (ex. refus de contresens cyclable en zone 30, feu défavorable à un franchissement peu dangereux) ou dangereuses (ex. rond-point à franchir au milieu des autos, obligation d’emprunter une voie à forte circulation), faut-il avoir quelque scrupule à désobéir ?
Le seul contexte dans lequel j’inciterais à obéir à des prescriptions inadaptées est celui de la formation d’autres cyclistes, tout en en profitant pour dire ce que j’en pense. Car si obéir à certaines prescriptions peut être contraignant, voire dangereux, ne pas les respecter n’est envisageable qu’avec suffisamment d’expérience et l’adhésion à des principes incontestables, et j’en vois deux : le respect des piétons et le respect des priorités.
Queue de poisson en voie étroite ou fin de voie étroite. Comme beaucoup de cyclistes, j’ai connu cette situation plus de dix fois, une seule avec contact physique ayant entraîné la casse d’un verre de lunettes rangées sans boîtier dans la poche gauche. Mon assurance m’a demandé en plus des N° du véhicule, les références de sa compagnie d’assurance, ce que j’ai réussi à obtenir : refus de l’assureur adverse d’indemniser.
Le commissariat à refusé le dépôt de plainte au motif que je n’étais pas blessé (Le même commissariat avait déjà refusé une déclaration de vol de vélo).
Finalement le tribunal (démarche amiable) en présence de l’automobiliste qui a déclaré avoir entendu le choc, a dit « pas de témoins » : classé.
Dans ces voies étroites les « nouvelles auto-écoles » conseillent-elles aux cycliste de rouler sur les trottoirs pour ne pas gêner les automobilistes ?
Attention à Antony dans les Hauts de Seine, ils ont fait toute une campagne d’affichage format XL pour dire que les cyclistes qui roulent sur les trottoirs écoperont une amende de 130 €, mais rien pour les voitures qui débordent sur la piste cyclable (voir vidéo tournée à Antony : https://twitter.com/grosmatth/status/932883390810017793)
Bien d’accord avec vous tous; peut-être faut-il toucher l’automobiliste là où il est le plus sensible, le porte-monnaie. Que les auto-écoles parlent de la loi de 1985 qui leur donnera systématiquement tort sur le plan civil, adieu le bonus…