Bâle est la capitale économique de la Suisse. Pour son réseau cyclable elle met en oeuvre une extraordinaire économie de moyens.
Bâle en Suisse paraît grande, mais dès qu’on dispose du plan cyclable les choses sont aussi simples qu’elles le sont à Montréal. La plupart des grands axes sont dotés de bandes cyclables, renforcées de rouge dès qu’un point dangereux apparaît. Les deux rives du Rhin sont soit sans auto, soit en sens interdits alternés sauf vélos. En ville j’ai vu une seule zone 30 reconnaissable à son entrée travaillée; les autres, près de la foire, sont typiques de ce que j’ai vu aux Pays-Bas l’an dernier : trottoirs traversants et déclivité entre l’axe traversant et la zone 30.
La signalisation de direction est partout soignée, et les petits carrés rouges avec un vélo blanc se révèlent être d’utiles signaux pour les longs itinéraires.
Tout ceci c’est l’essentiel de ce que j’ai vu cette année à Bâle : beaucoup de peinture, des indications plus que des obligations, du léger bien étudié plutôt que du lourd. En gros je dirais que Bâle met son argent là où cela est utile ou indispensable. Pas dans les pistes cyclables mais dans des stops pour les autos, et dans des passerelles là où cela est nécessaire. La plus spectaculaire enjambe noeud routier et faisceau ferroviaire sans clinquant mais avec efficacité, renforcée par la stricte séparation entre piétons et vélos qui est systématiquement mise en oeuvre.
L’attention aux détails et aux réalités est le secret de l’efficacité. Cela n’empêche pas de faire de « beaux gestes » quand l’occasion se présente. La passerelle des trois-frontières en est, bien que du côté allemand ce soit un gros rond-point de ville plein de circulation, et des travaux sans la moindre indication du côté français. La passerelle elle-même est bien conçue, à plat et séparation nette aux extrémités entre piétons et cyclistes.
Les deux immeubles de bureaux contigües à la gare DB, construits le long du chemin de fer, en sont un autre exemple. Ils sont desservis par une piste cyclable et un chemin piéton, superposés et intégrés aux bâtiments. Accès partiellement abrités et directs aux bureaux, à un arrêt de tram, et à l’hôtel Ibis !
A noter également le beau garage à vélos de la même gare, sous la place de la gare, avec 4 accès dont l’un direct par une piste cyclable. 1600 places en tout, dont une large partie gratuite, une autre payante, des casiers, et même 20 vélo-boxes privatifs, un guichet d’accueil et de vente de petits accessoires, une boutique de location, réparation et gonflage.
Bâle a ses grands et très grands axes routiers, inutile de rêver. Le cycliste peut ne même pas s’en apercevoir. Il peut aller partout, et ils sont très nombreux à le faire. Le résultat est un calme étonnant. Bien sûr Bâle n’a pas la taille de Lyon, plutôt de Bordeaux. Raison de plus de s’en inspirer !
Ayant passé un week-end entier dans cette ville il y a quelques années, je confirme tout ce qui est écrit dans cet article. C’est une ville très agréable à parcourir à vélo, dans son ensemble. Le côté allemand est intéressant aussi, et il existe quelques beaux aménagements aussi côté français.
Une super ville pour le vélo et pas que.
Merci pour cet article très bien documenté.