La société Fifteen, issue il y a un an de la fusion de Smoove et de Zoov, va bien au-delà du service classique de vélos en libre-service. Elle s’intéresse à toutes les durées et à tous les territoires, et allège considérablement la logistique. Elle créé Réseau Vélo Augmenté.
Leurs stations sont légères et regroupables, les bornes de recharge étant optionnelles et partageables. Les vélos sont loués pour une heure comme pour une longue durée, et tous les vélos sont les mêmes. Ils seront utilisables avec les anciennes bornes de vélibs. Les abonnements pourront être couplés avec ceux des transports publics.
Deux régions sont sur le point de lancer une expérimentation avec Fifteen, combinant courte et moyenne durée sur des territoires élargis
Dans le pays d’Auxerre. 42 stations et 320 vélos y seront déployées dès le mois de mai en commençant par les gares des communes périphériques, au nombre de 29. En ville d’Auxerre la construction d’une rocade va libérer le boulevard de ceinture, en forte côte entre l’Yonne et la Maison des randonneurs, ce qui donnera du sens à l’installation d’une borne également à sa gare. Les vélos pourront être loués pour faire un saut comme pour plusieurs mois.
En Nouvelle Aquitaine, dès cet été, 8 stations seront installées le long de la ligne de TER Royan-Angoulême pour former le réseau Modalis combinant trajet en train et partie finale à vélo. L’ADEME co-finance, avec la région, les villes, la SNCF et Gares&connexions ce qui sera une expérimentation de 18 mois. Dans les petites gares la location sera à l’heure et la journée seulement; pour 3 autres stations, à Angoulême, Cognac et Royan, l’ensemble des durées sera possible. Modalis souhaite être une alternative à la voiture pour tous ces trajets réguliers, et être un vrai réseau de mobilité train – vélo.
Ce n’est pas tout puisque, par exemple, les batteries seront verrouillées mécaniquement et électroniquement, la prise du vélo pourra se faire par ordiphone ou par carte, les interfaces avec le cycliste seront de plus en plus intuitives.
Nouveau modèle de station
Hérités de Zoov, les vélos collés les uns aux autres ont plus d’un avantage. Gain de place et facilité de mise à l’écart des vélos en panne : le vélo pourra être déposé tout simplement dans un rail de maintenance à côté. Quant aux stations elles sont modulables : un totem pour deux, trois ou quatre branches, disposés en étoile comme en ligne ou en carré. C’est la plus compacte du monde, elle ajuste sa charge en fonction des besoins, et peut être branchée sur réseau ou sur batteries.
Fifteen ne pourra prétendre être 100/100 écolo, mais la rationalisation de la construction des cadres et la réduction du nombre de pièces les rendent plus fiables (en évitant les points faibles que sont les soudures), les nouveaux vélos seront compatibles avec les anciennes bornes grâce à l’ajout d’un petit module. Les services logiciels en cours de développement permettront d’identifier chutes, état de la chaussée, fluidité … toutes données qui seront fournies au client. Le client c’est l’exploitant, que ce soit Smovengo pour le compte d’un syndicat de communes, la régie des transports métropolitains pour Marseille, ou autre.
Le nouveau vélo sera assemblé dans les Hauts-de-France, la nouvelle station étant entièrement produite dans l’Yonne, la Mayenne et la région Lyonnaise. 95% de la flotte de vélos partagés déployée par Fifteen dans le monde est de fabrication française ou européenne. Certaines des stations sont déjà fabriquées en Haute-Savoie, totems, roues etc sont également fabriquées en France.
Conclusions
Au petit Smoove qui emporta le marché parisien sans être capable de l’honorer a succédé, une équipe ultra-techno et ultra imaginative. Elle a déjà installé 18 stations de vélos cette année ce qui porte son portefeuille à 30 aires urbaines dans le monde, en comptant bien sûr celles de smoove et celles de zoov.
Pour la France on aura Marseille, depuis décembre, avec une dizaine de jours d’avance sur le calendrier, et moins de 9 mois après l’adjudication du marché, Saint-Brieuc, Montélimar, Auxerre, Nouvelle-Aquitaine et Brest, ainsi qu’un renforcement à Paris, Landerneau et Epinal, et une première installation bientôt à Saint-Etienne, une ville très peu cyclable.
Quatre interrogations pour conclure :
- Est-ce que les VLS prennent des parts de marché aux trottinettes en libre-service ?
- Est-ce que les VLS sont capables de participer au démarrage d’une politique cyclable ?
- Que va-t-il se passer en cas d’afflux soudain de population, touristique en Aqiutaine, sportive lors des Jeux-olympiques ? Pour ces derniers les pourparlers sont encore en cours, et heureusement il y a du stock, car le libre-service n’a pas cours dans les usines!
- Les VLS ont-ils vocation à remplacer les vélos personnels et être considérés comme un moyen de transport central, ou bien leur pertinence ne serait-elle pas dans des services additionnels tels que location pour les visiteurs, location en gare etc,
En résumé la question que tous les responsables politiques devraient se poser :
A QUOI SERVENT LES VÉLOS DE LOCATION ?
Fifteen est au salon Autonomy, 22-23 mars, parc des expositions de la porte de Versailles, Paris15. Pavillon 6, stand D14
Post-scriptum :
l’ADMA sera là aussi, et animera deux ateliers, l’un sur la marche, l’autre le vol. Renseignements et inscriptions.
L’Ademe fait une enquête sur les vélos publics. Voir dans En bref.
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