Un quart des cyclistes l’est depuis moins de deux ans

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Une enquête à vocation plus ou moins commerciale nous rappelle quelques vérités sur les cyclistes et les néo-cyclistes. Le vélo a de l’avenir, et celui du VAE serait chez les retraités. On trouve 1/4 de nouveaux parmi les cyclistes quotidiens, ce qui pourrait être corrélé aux vols. Pour les chutes et les injures subies, l’enquête ne donne pas de détails … 

60% des Français perçoivent le vélo comme une manière efficace de lutter, à leur échelle, contre le dérèglement climatique. C’est ce que révèle l’Observatoire du rapport des Français au vélo. 

Cette enquête, réalisée par l’Observatoire des mobilités émergentes, en partenariat avec l’ADEME, la Compagnie des Alpes et la MAIF, devait permettre d’explorer en profondeur les ressorts de la pratique du vélo et mieux comprendre les attentes et besoins selon les profils d’usagers.

Fin 2021, près d’un Français sur 10 déclarait ainsi avoir augmenté son usage du vélo pour ses déplacements du quotidien. Les ventes de vélos électriques avaient augmenté de 28%. 

Le vélo apparait comme évident pour notre époque

78% des Français le voient comme une bonne manière de se maintenir en bon état physique.
73% des Français admettent que le vélo est « une manière efficace de se déplacer à moindre coût ».

Savoir faire du vélo apparaît comme aussi important que savoir conduire une voiture.

50% des ménages disposent d’au moins un vélo. 10% disposent d’au moins un vélo à assistance électrique (une part qui n’excédait pas 2% en 2016).

50% des Français font du vélo au moins de temps en temps. Ces 50% se divisent en 19% de cyclistes réguliers (plusieurs fois par semaine) et 31% de cyclistes occasionnels (entre une fois par semaine et une fois par mois).

Le Cerema a montré que les routines n’existent plus. Dans sa dernière enquête Mobilité on voit que 61% des gens changent de mode de déplacement chaque jour. En cas de télétravail l’immobilité atteint 28% des personnes concernées, avec une petite hausse du vélo pour les petits déplacements de proximité. Le télétravail est pratiqué par 55% des cadres et 28% des employés.

Un quart des cyclistes réguliers le sont depuis moins de 2 ans. 

L’usage du vélo reste associé aux loisirs

L’usage le plus répandu reste associé aux loisirs. Mais 41% des cyclistes y ont parfois recours pour se déplacer (hors travail), et un peu moins d’un tiers des actifs se déplacent à vélo pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’études (soit un peu moins de 17% des Français). 

L’enquête du Cerema montre que 55% des visites aux petits commerces se font à pied, 3% à vélo, les 36% restant en auto

71% des cyclistes font aussi du vélo en vacances. Un peu plus de la moitié avec leur vélo, les autres avec un loué sur place, et la plupart surtout pour se promener, peu pour se déplacer ou faire du sport. 

En montagne 7% des Français (14% des cyclistes) a déjà fait du vélo, mais pas pour le sport, juste pour les paysages. 

16% des Français ont le vélo ou le VAE comme principal moyen de déplacement

16% des Français disent utiliser le vélo comme principal mode de déplacement au quotidien. 30% de plus le font comme mode de transport secondaire. Ceci surtout à Paris et dans les grandes villes.

La progression du vélo dans les déplacements du quotidien se fait majoritairement (54%) en remplacement de la voiture, contrairement à ce qu’on a toujours dit. Mais ici l’enquête ne distingue pas VAE de vélos. 

Comme on parle de tous les motifs et de tous les âges le fait que la progression du vélo n’apparaisse pas en concurrence des transports collectifs ou de la marche est assez logique.


A VAE ils viennent d’un peu plus loin (1/4 de plus quand même) qu’en vélo, sans que le temps de trajet s’allonge. Le VAE est donc un remède et aussi un encouragement à l’éloignement, comme l’automobile. 

Le trajet moyen de vélotaf est de 8 km (la même distance depuis le début des études il y a 40 ans) et en VAE 10 km. 25 minutes pour tous. Le seuil d’acceptabilité est de 15 km, soit 45 minutes, seuil lui aussi stable. A noter que les temps étaient plus longs en grande ville (donc les distances acceptées plus courtes), et qu’ils se réduisent grâce aux pistes cyclables structurantes.

Les pistes cyclables sont surtout utiles aux novices

44% des personnes qui se déplacent à vélo disposent de pistes cyclables sur la majorité de leurs trajets. Donc plus de la moitié n’en a pas.

Leur qualité perçue est très dépendante des discontinuités et de la manière dont elles couvrent (ou non) les trajets réalisés.
Le sentiment de sécurité aussi : les personnes qui disposent de pistes cyclables sur l’intégralité de leurs trajets affichent un sentiment de sécurité important (8,1 sur 10). Celles qui n’ont que peu ou pas de pistes cyclables sont plus inquiets (5,7 sur 10).

27% des cyclistes se sont déjà fait voler ou abîmer leur vélo, 35% se sont fait insulter, 53% sont tombés de vélo

L’enquête ne distingue pas les âges et les sexes, ou l’ancienneté de la pratique.

53% des cyclistes sont déjà tombés à vélo, 30% ayant déjà eu un accident.
27% se sont déjà fait voler leur vélo ou l’ont déjà retrouvé vandalisé (38% dans les villes centres des métropoles). 

41% des cyclistes sont inquiets de laisser leur vélo en dehors de leur domicile, et 69% ont déjà renoncé à se déplacer à vélo faute de stationnement sécurisé.

40 % des cyclistes ont déjà vécu des conflits avec d’autres usagers,  dont 14% souvent. A Paris c’est plus de 60%. Ces conflits sont parfois seulement des insultes (35% des cyclistes, 15% souvent). On aimerait là aussi en savoir un peu plus.

Les non-cyclistes invoquent la distance et la peur, mais plus du quart des Français pense augmenter son usage du vélo (tous motifs) dans les années qui viennent. Comme toujours, les plus diplômés sont les plus intéressés.

Les gens de plus de 64 ans pensent plutôt le diminuer, mais là la disparition du vélotaf pourrait être distinguée des évolutions naturelles.

et le VAE dans tout ça ?

Pour finir on revient au VAE, ce qui est logique pour une enquête menée par un Observatoire dédié à la Consommation.

La part du VAE est appelée à doubler l’an prochain, passant alors de 10 à 18%.
Les vélos classiques resteraient majoritaires chez les moins de 45 ans, et au même niveau que les VAE parmi les 45-54 ans. Les vélos à assistance électrique prendraient l’ascendant au-delà de 55 ans… 

Et comme il y a un assureur dans la partie, on parle de la part de marché de l’assurance. Entre 18 et 48% des néo-cyclistes envisagent de (ou vont vraiment) s’assurer. Ils sont 64% parmi ceux qui pensent s’acheter un VAE. 

Lien vers l’enquête (pdf)
Partenaires :
ObSoCo, Observatoire Société&Consommation
ADEME, établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Transition écologique et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Compagnie des Alpes, Industrie des loisirs (ski, hébergement en montagne, parcs de loisirs)
MAIF, assureur auto et habitat, société à mission depuis 2020. 

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Pierr Charlo
9 mois

« Et comme il y a un assureur dans la partie, on parle de la part de marché de l’assurance »
L’assureur en question est la MAIF. La page Mon vélo est-il couvert par mon assurance habitation ? de son site explique qu’en général le cycliste et le vélo sont déjà couverts par leur assurance habitation.

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