Le ministre de l’Environnement commence un tour de France de l’écologie, à la rencontre de « COP régionales » à créer pour écouter et convaincre sur la Planification écologique. Il veut « entraîner tout le monde » mais n’a pas dit s’il y aurait objectifs et contraintes. L’idée est de « territorialiser » les transformations à opérer, car beaucoup doit correspondre aux situations locales. Les réunions auront lieu tantôt avec les autorités tantôt avec les citoyens.
Lors du point presse sur ce sujet le journaliste de Contexte a fait remarquer qu’il y avait déjà plein de déclinaisons territoriales, par exemple Territoires à énergie positive, contrats de relance et de transition écologique, schémas régionaux en tous genres…
Les premières dates :
28 septembre, Auray sur les bio-déchets puis réunion publique à Arradon
29 septembre, l’Alpe d’Huez auprès des maires ruraux pour parler notamment de ZAN (zéro artificialisation nette)
5 octobre, Pas de Calais à l’association régionale des maires pour un bilan des 6 premiers mois du plan eau. Probable réunion publique le soir.
6 octobre, Maine-et-Loire, élus puis cadres territoriaux
12 octobre, Orléans avec les professionnels
13 octobre, Lorient.
Le reste est encore à organiser.
Nul ne sait si le ministre est réellement conscient de ce qui se prépare. A ma question (posée aussi dans des termes proches par 4 autres participants) sur les moyens de transport qu’il allait utiliser, il répondit que d’abord le train, puis l’auto si obligé et enfin l’avion si vraiment indispensable. Une réponse d’élève appliqué qui ne remet rien en cause.
Ces réunions risquent de n’avoir d’intérêt que si les interlocuteurs sont engagés et offensifs. Dès 1972 Sicco Mansholt, vice-président de la Commission européenne chargé de l’agriculture, écrivait une lettre au président de la Commission : l’Europe, affirmait-il, doit d’urgence engager une politique écologique fondée sur la décroissance de l’économie. Source : institut Veblen. Il ne fut alors ni écouté ni suivi, il n’est pas le seul. Notre ministre fera-t-il mieux ? Les participants à ses réunions, alors ?
Ce matin (27 septembre 23) le gouvernement a présenté son projet de loi de finances pour 2024, « le budget le plus vert de notre histoire » : 10 milliards d’euros de financements supplémentaires sont prévus par rapport à 2023 pour soutenir les principaux leviers de la planification écologique et donner aux territoires les moyens d’agir, en matière de ressources naturelles, de rénovation des bâtiments, de sobriété énergétique, de mobilité et de décarbonation de l’industrie. Ces financements comprennent notamment une hausse du fonds vert pour les territoires à 2,5 milliards d’euros. Une fuite en avant ?
C’est une initiative louable mais qui révèle l’aveuglement de l’État. Il ne s’agit plus de « territorialiser » : les collectivités sont bien plus avancées que l’État et ses préfets, ce sont bien ces derniers qui freinent la transition écologique ou amusent les médias avec des mesurettes et des bons mots. Nous ne sommes plus à l’époque du Grenelle environnement et, déjà, du tour de France de Chantal Jouanno en 2009.