Quoi de plus agaçant pour un cycliste que ces piétons qui s’étalent sur le chemin ? Les piétons qui se retournent lentement à votre troisième coup de sonnette, hésitent, et traversent la voie sous votre pneu avant ? Quoi de plus pénible pour un piéton que ces cyclistes qui vous arrivent dans le dos et se croient tout permis ? Bientôt ils rouleront comme chez eux, et à toute vitesse, c’est dangereux pour les enfants. Pourtant les voies vertes c’est pour les deux.
A la demande de diverses personnes intéressées j’ai fini par coucher sur le papier la méthode que je propose pour évacuer tout conflit entre piétons et cyclistes sur les voies vertes. La voici.
Conflits d’usage sur les voies vertes
Sur les voies vertes les piétons aiment marcher en groupe ou, plus exactement, les uns à côté des autres
- et s’ils sont seuls ils marchent fréquemment sur la droite.
Mais il y a les cyclistes
- Les cyclistes roulent à droite
- Quand ils s’approchent d’un piéton ou d’un groupe de piétons ils sont obligés de se signaler, de peur d’un écart brusque, ou pour qu’on les laisse passer
- Les piétons réagissent lentement, sont dérangés, s’écartent de façon imprévisible, changent parfois d’avis au dernier moment et, la plupart du temps, s’arrêtent pour laisser passer le ou les cyclistes. Leur situation est inconfortable.
Piétons et cyclistes cohabitent mal
Pour y remédier il y a une solution simple : faire respecter le code de la route.
Celui-ci dit que en groupe les piétons doivent marcher à gauche de la chaussée de façon à voir le danger et en être vus.
- Il suffirait de demander aux piétons de marcher à gauche de la voie verte, même quand ils sont seul.
Ainsi :
Les piétons voient arriver les cyclistes en face, le cycliste va donc gérer sa trajectoire en tenant compte des piétons et des cyclistes éventuels arrivant en face de lui (mais à côté des piétons).
Ce n’est plus doubler un piéton qui ne voit pas ce qui arrive derrière lui
- Le risque d’un écart inconsidéré du piéton est réduit. Le croisement peut éventuellement se passer à vitesse réduite, tout le monde a tous les paramètres en main.
C’est croiser un cycliste, croiser un piéton, de face.
LES PIÉTONS DOIVENT MARCHER À GAUCHE
LES CYCLISTES ROULENT À DROITE
J’ai vérifié 100 fois la véracité de ce propos. Plus, même, ceux qui l’ont testé m’ont toujours donné raison avec reconnaissance. Le frein à sa diffusion vient seulement des bons sentiments. On ne veut rien imposer, on est tous frères. Et bien désolée, ceci est une règle simple de bon sens qu’il serait utile d’appeler à respecter, pour le confort de tout le monde. Marcher à droite reflète l’influence envahissante du système automobile.
Si vous souhaitez diffuser cette bonne pratique en voici une version toute prête en pdf.
Autrefois les enfants apprenaient à marcher à gauche, (comme de regarder d’abord à gauche et seulement ensuite à droite pour traverser), car ils allaient souvent en colonie de vacances, ou fréquentaient d’autres groupements comme le scoutisme.
Ça existe toujours grâce au permis piéton ! Si cela ne se fait pas dans l’école de vos enfants ou petits enfants il est toujours possible de demander à ce que ça se mette en oeuvre.
Sans oublier les animaux en laisse sur toute la largeur, ou pas tenus. Il s’agit de bon sens effectivement. La voie verte est officiellement une « route » impliquant qu’on y respecte le Code de la route.
Cependant c’est pour se promener qu’on y va bien souvent, sans se casser la tête. Je ne crois donc pas que ces règles soient applicables en pratique, et je ne le souhaite pas.
J’ajoute d’ailleurs que bien qu’adhérent d’une asso qui défend les voies vertes (affiliée à l’AF3V), et pratiquant la cyclo-randonnée chaque année, je considère que les voies vertes devraient être réservées aux endroits peu densifiés, la campagne « profonde ». En effet ce serait inconscient de faire autrement ne serait-ce que pour l’impact sur le territoire de l’emprise de ces aménagements. En revanche, de nombreuses voies vertes, ou souvent des trottoirs et chemins, sont inopportuns, ils doivent rester des aménagements exclusivement dédiés aux piétons, ou aux cyclistes, sauf largeur suffisante (minimum 5 mètres) permettant de créer une séparation physique.
Depuis 2020 (petite loi passée entre les deux tours des élections présidentielles), la voie verte a été pervertie. Le concept même de la voie verte n’a plus son intérêt original de 2008, puisque les administrations territoriales sont autorisées à donner l’accès aux véhicules motorisés de tous genres sur ces aménagements. Avant 2020 il était possible de s’opposer à ces arrêtés illégaux, maintenant non.
Beaucoup de contre vérités dans ce commentaires.
Tout d’abord, dans la campagne profonde, nous avons des chemins communaux où nous pouvons circuler sans difficulté à pied et à vélo. Il y circule aussi quelques voitures, tracteurs, et des troupeaux de vache, mais tout ce monde est en nombre suffisamment faible pour que la cohabitation soit facile (même beaucoup plus faciles que sur certaines voies vertes proches des villes). Ce n’est pas là qu’il y a le plus besoin de voies vertes (sauf dans quelques cas particuliers où il n’existe, entre deux communes, qu’une route importante).
Qu’on fasse des voies vertes plus larges vers les villes, voire même des aménagements séparés quand on peut, c’est assez juste sur le principe. Mais cela ne tient pas compte du fait que les piétons ont une étonnante tendance à suivre les pistes cyclables, même quand le trottoir est à côté et 4 fois plus large… (Certes, pas tous, mais suffisamment pour que ça soit gênant).
Pour terminer, la loi passée en 2020 était absolument nécessaire. Elle n’est pas faite pour autoriser des véhicules motorisés sur des voies vertes, mais pour permettre de faire des voies vertes là où une faible circulation de véhicules motorisés existait déjà et était nécessaire (personnel technique de VNF sur les chemins de halages, riverains, agriculteurs…).
Dans les années 1960, j’étais un gamin, à l’école on nous a distibué un fascicule nous indiquant les bonnes pratiques à pied et à vélo.
Il était conseillé de marcher à gauche sur la route pour voir venir le danger et réagir.
A vélo il était obligatoire d’être à un seul de front. Plus tard ils ont autorisé deux de front. Quelle idiotie.
Le problème est que le code n’a pas tout à fait défini ça. Il dit bien que lorsqu’il emprunte la chaussée, le piéton doit se positionner à gauche (article R412-36). Mais il dit aussi qu’en groupe, si la largeur excède 1 piéton (donc un couple qui se balade), le groupe doit circuler à droite (article R412-42 II).
En résumé, ça n’est pas si simple. Perso, j’ai plutôt tendance à dire que je ne prends les voies vertes qu’aux endroits où il y a peu de piétons, ou alors c’est au ralenti.
Je trouve cette suggestion (marcher à gauche) pleine de bon sens, pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt.
J’ajouterais cependant que les voies vertes et chemins de campagne sont des lieux qui amènent à flâner, dans ces conditions piétons comme cyclistes ne sont pas toujours vigilants, il convient donc pour le cycliste vis à vis du piéton ou les cyclistes entre eux de dépasser ou croiser à allure modérée en cherchant à s’écarter.
Il me semble utile de corriger cette affirmation :
l’article R 412-36 dit bien que les piétons doivent (…) se tenir près du bord gauche de la chaussée dans le sens de leur marche, l’article R 412-42 II précise que cette obligation ne s’applique pas « aux cortèges, convois ou processions qui doivent se tenir sur la droite de la chaussée, ni aux troupes militaires, aux forces de police en formation de marche et aux groupements organisés de piétons. Un groupe de quelques amis ou une famille qui se balade ne peut pas être assimilé à un « groupement organisé », qui vise plutôt (me semble-t-il) la sortie d’un club de randonneurs pédestres…
Infaisable si piétons et cyclistes circulent dans les deux sens ? Il faut en rester au code de la route et la priorité au plus faible. Quand la voie est partagée, les vélos doivent ralentir