Grosses crispations sur le 1 km

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par | Nov 19, 2020 | Actualités | 4 commentaires

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le confinement a du mal avec le vélo. Le confinement, ou le gouvernement ? Plusieurs pétitions réclament une révision de la règle du 1 km. Les signataires d’une tribune lancée hier en remettent une couche.

Déjà il y avait eu l’épisode du « vélo-interdit ». Ridicule, lamentable, mais source de verbalisations nombreuses et indues. C’était le premier confinement, lors d’un printemps magnifique appelant à la sérénité. 

Alors comme ça, le vélo ne serait plus autorisé pour «faire de l’exercice»?

Pour le second nous avons droit à une limite de 1 km, alors que, souvenez-vous, ce km avait été élargi à 100 km à partir du 11 mai 2020. 

Dès le 30 octobre j’attirais l’attention sur le risque lié à l’aggravation de la sédentarité, que ce soit à cause du télétravail ou de la limite d’envergure des sorties. 

Deuxième confinement, le vélo n’est pas interdit

Le 9 novembre vers 11 h une première pétition était lancée par Dominique Lamouller, vice-président de la FFCT, sous le titre de « La Fédération française de cyclotourisme demande que le vélo puisse être pratiqué comme activité physique essentielle pour la santé ! ». Un objectif de 100 signatures était annoncé, qui fut dépassé le soir-même. Parmi les premiers signataires un certain nombre l’ont fait « en se pinçant le nez » et l’ont fait savoir car cette pétition ne pensait qu’au vélo-sport et ne s’adressait qu’à la ministre des Sports. Le ministre de la Santé a été ajouté fort heureusement dès le soir-même. Ce matin il y avait 15 842 signatures, et un objectif de 25 000. 

Activité physique et accès à la nature, même combat anti -1 km

Une pétition intitulée « Pour un accès responsable à la nature en période de confinement » a déjà recueilli 193 308 signatures. Sa présentation explique bien l’affaire :

nous avons pu constater les effets délétères d’un confinement sans sortie possible dans la nature sur l’augmentation des violences familiales, de la dépression, de la sédentarité ou encore des comportements d’addictions, qui constituent parfois des facteurs de risque pour la Covid-19.

A l’inverse, le contact avec la nature et la pratique d’activités de pleine nature répondent à un besoin essentiel et vital, avec des effets bénéfiques largement démontrés sur la santé physique et mentale, notamment sur le plan immunitaire en réduisant le stress et l’anxiété.

Nous avons appris du virus depuis le printemps. Les études montrent que le risque de transmission en extérieur est très faible.

Sans rentrer dans une liste exhaustive, signalons que le député Matthieu Orphelin a publié le 13 novembre dans Ouest-France une tribune dans laquelle il pointe « une inégalité de traitement entre habitants des zones rurales et urbaines »  dans laquelle on comprend que les citadins seraient mieux lotis que les ruraux, les premiers ayant des parcs… 

La décision de limiter l’accès à la nature à une heure par jour dans un rayon de 1 km induit une inégalité de traitement entre les zones urbaines dans lesquelles les parcs et jardins sont ouverts et les zones rurales dans lesquelles la nature environnante semble proche mais reste inaccessible. Cette règle est d’autant plus incomprise qu’elle ne s’explique pas d’un point de vue sanitaire, le fait d’être en extérieur limitant grandement les risques de contamination.

La tribune signée hier

Sur ce petit kilomètre de prison, comme certains l’ont qualifié, l’exaspération est palpable. Une tribune a été lancée hier, sous le titre de Pour la santé de tous limitons les contacts plutôt que les sorties ! avec cette présentation : 16 signataires demandent la levée de la limite d’un kilomètre du domicile pour le motif d’activité physique, « comme dans les autres pays européens ». 

Ils rappellent que limiter les sorties c’est pour éviter les regroupements, et parlent de nature, d’exercice physique. Bien que, selon Orphelin, les urbains aient accès aux parcs (et les ruraux à rien …),  elle entraîne de nombreux effets pervers. Contenu résumé :  

Le rayon d’un kilomètre rend la pratique peu attractive, voire désagréable, alors qu’il faut l’encourager.

En ville la limite d’un kilomètre favorise les regroupements dans les espaces verts. Une levée de la restriction permettrait de laisser le bénéfice de ces espaces verts de proximité à celles et ceux qui sont les moins mobiles.

Il est établi que l’accès à la nature participe à l’équilibre psychique des individus.

Être en mesure de s’exposer à des grands espaces de nature n’est pas toujours possible dans un rayon d’un kilomètre.

 

Ils évoquent également le fait que, comme vous et moi, nous trichons déjà (et que c’est bête de nous y encourager). Qui n’a été faire des courses spécialement lointaines, et ce plusieurs fois par jour ? Qui n’a préparé plusieurs attestations à heures décalées logées dans des poches différentes ? Qui n’a reprogrammé régulièrement son attestation sur son téléphone ???

Parmi les 16 signataires de cette tribune les représentants du vélo sont quand même bien représentés, mais quasi exclusivement par des messieurs … 

Texte intégral de cette tribune : Tribune du 18 novembre 2020 
Signataires :  

  • Docteur Alexandre FELTZ Médecin généraliste, adjoint à la maire de Strasbourg 
  • Docteur Gérald KIERZEK, urgentiste 
  • M. Didier BABIN, Fédération Française de la Randonnée Pédestre 
  • M. Michel CALLOT, président de la Fédération Française de Cyclisme 
  • Mme Martine CANO, présidente de la Fédération Française de Cyclo-Tourisme
  • M. Michel EDIAR, président de la Fédération Française de Course d’Orientation 
  • M. André GIRAUD, président de la Fédération Française d’Athlétisme
  • M. Philippe LESCURE, président de la Fédération Française de Triathlon 
  • M. Simon ROGIER, président du Syndicat National des Moniteurs Cyclistes Français 
  • M. Olivier SCHNEIDER, président de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette
  • Mme Chrystelle BEURRIER, présidente de Vélo & Territoires 
  • M. Pierre SERNE, Président de Villes & Territoires Cyclables 
  • L’HEUREUX CYCLAGE (collectif)
  • M. Raymond CHEMINAL, président de la Moutain Bikers Foundation 
  • M. Francis BARTHOLOME, président de la Filière Nationale du Commerce et de la Réparation du cycle et du motocycle (CNPA) 
  • M. Jérôme VALENTIN, président de l’Union des entreprises de la filière du Sport, des Loisirs, du Cycle et de la Mobilité Active.

2/13 …

Je dédie ce petit article à toutes les personnes « fragiles », terrifiées par le virus, qui ne sont pas sorties de chez elles depuis la mi-mars.
Egalement à toutes celles qui n’ont eu aucune réunion amicale depuis ce moment-là. 
Et à toutes celles pour qui les limites de sortie se traduisent par affaiblissement musculaire, désordres divers, physiques, mentaux ou cognitifs, repli sur soi et ennui (dont on dit qu’il est « à crever »).
Ce confinement évite sans doute d’attraper le virus. Mais il fait mourir à petit feu.

Et que fait le Gouvernement pendant ce temps-là ? Il tente d’organiser au mieux la création de Zones à faible émission (ZFE, ou zones à accès limité) pour éradiquer les véhicules les plus polluants des zones urbaines (ce serait seulement les zones concernées, pas forcément toute l’agglomération) dépassant les limites édictées par l’Europe. On commencera par interdire 1/3 des véhicules en question, ceux dont le crit’air est de 3, 4 et 5, et cela commencera à être mis eu oeuvre vers 2023 dans 11 métropoles (plus Paris, qui le fait déjà). En 2025 les limites européennes devraient être encore plus sévères. 

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Lisoie, Christian
3 années

Le vélo c’est juste essentiel ! Adepte à 3 sorties de 100 km en moyenne par semaine je suis en manque ! Ne pas comprendre que cette activité est indispensable à l’équilibre physique et psychique est une absurdité de technocrates. En solo cette pratique ne présente aucun danger pour les autres ou pour soi même concernant le covid 19. Quant au risque d’engorger les urgences en cas d’ accident, il n’est pas plus important que celui de l’engorger en raison des effets délétères de la sédentarité forcée.

Dominique Bied
3 années

Cette règle est stupide, médiocre, basée sur aucun argument scientifique. Comment peut-on arriver aussi bas quand on est à la tête d’un état. Comme le dit Henri Gaino, c’est l’esprit de Pétain qui plane au dessus de nos têtes, il faut un esprit de Gaulle. Comment le président Macron a-t-il laissé faire cela?

Philippe Rançon
3 années

Etre obligé de rester 1 km autour de son domicile avec sa bicyclette est ridicule, inepte ; encore une invention d’ Enarques hors sols qui, eux, vivent dans les beaux quartiers bien aérés. Cessez donc d’obéir ainsi à des ordres stupides qui vous empêchent de vivre en bonne santé; appliquez plutôt la belle sentence d’ Etienne de La Boétie : « Soyez résolu à ne plus servir (obéir) et vous serez libres » et encore : « Celui qui contrôle la peur du Peuple devient le maître de son âme« . Ceci dit : Bonne promenade!

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