V&T fait le point sur l’avancement du programme de véloroutes. Le 5ème Schéma national des Véloroutes de France montre un visage presque triomphal. Il reste pourtant pas mal à faire.
Un programme évalué, des réalisations qui avancent
Vélo&Territoires, l’association de collectivités territoriales qui assure la coordination des véloroutes en France, par délégation et pour le compte du ministère, a présenté l’état des lieux à la veille du printemps. 465 km ajoutés en 2022 au programme des véloroutes en France portent sa longueur à un peu plus de 26 000 km. C’est la 2eme actualisation, qui a lieu tous les 3 ans depuis 2019. Des axes disparaissent, d’autres sont rallongés, certains même ajoutés …
En 2022 les mises en service ont été de :
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- 510 km pour les véloroutes nationales,
- 230 km pour les itinéraires régionaux,
- 170 d’itinéraires départementaux
- 100 km d’itinéraires intercommunaux.
Par véloroute on entend « Itinéraire destiné aux cyclistes » sachant qu’on parle de cyclistes lamda, de tous âges et capacités. Ce sont des itinéraires rejoignant villes et villages, traversant régions et pays et n’ayant aucune vocation sportive. Les voies vertes ne sont que des « routes » destinées aux cyclistes et piétons, qui rendent des services inestimables pour le loisir comme pour les déplacements.
Au total sur les 26 115 km inscrits au Schéma national des véloroutes, 20 755 km sont désormais ouverts, dont 46 % en site propre, c’est-à-dire en voie verte.
Au 1er janvier 2023 l’avancement de tout le programme est de 79,5 %.
Si l’on regarde uniquement les EuroVelo, véloroutes européennes, on frôle les 95 % de réalisation sur notre territoire, soit 8400 km pour 10 eurovélos.
Il s’agit de véloroutes transfrontalières pour lesquels l’Europe participe au financement. Nous avons par exemple la route de Saint-Jacques (Scandibérique en France) qui va de la Norvège à l’Espagne, ou la véloroute des fleuves, qui va de l’Atlantique à la mer Noire (en France c’est la Loire à vélo puis plusieurs canaux et fleuves).
Vélo&Territoires ne parle plus que de véloroutes, les voies vertes étant maintenant tellement nombreuses et disparates que cela n’a plus de sens pour elle d’en faire le recensement. Les voies vertes restent présentes dans les véloroutes, au même titre que que « voies partagées », c’est-à-dire les routes, les passages, les passerelles, etc.
Carte en entier en pdf.
Encore un effort !
Ça n’a l’air de rien, mais on devrait avoir bouclé le programme en 2030. Sur les 7 ans qui viennent il faudrait donc construire 700 km par an. En 2022 510 km seulement ont été réalisés, dont 54% en site propre, le reste sur route. Plusieurs points noirs et autres franchissements de cours d’eau, grand route ou autres ont été construits, ce qui est évidemment le point qui détermine tout le reste, mais aussi le plus coûteux et long à mettre en oeuvre. Parmi les réalisations marquantes de 2022, Vélo&territoires cite le viaduc de Douvenant (Saint-Brieuc), la passerelle du pont de Valvins (Vulaines sur Seine) ou l’estacade (jetée, pont à claire-voie, souvent proche du niveau de l’eau), de la Saône (Trevoux).
Or, du Plan vélo annoncé dernièrement, on ne sait toujours pas comment l’argent sera distribué. D’autres lignes budgétaires peuvent heureusement intervenir comme le Fond Mobilités actives et tout ce qui passe par les Contrats de Plan Etat-Région, tente-t-on d’espérer.
Un véritable maillage du territoire
Dans ce schéma on constate pas mal de superpositions, ce qui fait économie d’échelle. La nouvelle carte du schéma national, ou programme, insiste sur l’aspect maillage et interconnexions, comme si c’était le métro parisien, alors qu’elle avait plutôt un air de carte routière auparavant !
Le système vélo prend forme
Lors de sa présentation on a aussi pas mal insisté sur le rôle de plus en plus déterminant de la présence de services tels que points d’eau et WC, bien que l’on ne soit qu’au début de ces installations. Cela devient d’autant plus indispensable que si un pipi par ci par là ne gêne guère, il n’en va pas de même avec une fréquentation plus importante et des personnes peu habituées à la vie dehors.
Concernant la qualité, Vélo&Territoires reconnaît qu’il est difficile de l’évaluer, mais ses compteurs montrent clairement que la fréquentation augmente dès qu’il y a site propre. Elle invite donc à se fier aux avis des associations d’usagers partenaires, l’Association Française des Véloroutes et Voies Vertes (AF3V) et CyclotransEurope pour la Scandibérique et la Seine amont. Quant à France vélo tourisme c’est une association de promotion des « produits » vélotouristiques qui vous renseignera bien mais qui n’a pas vocation à critiquer ce que font ses adhérents.
Vélo&Territoires reconnaît aussi à demi-mot que pour le fléchage ce n’est pas toujours ça. On aimerait leur proposer d’y travailler sérieusement car se mettre d’accord sur la taille des panneaux ne suffit pas. Mes articles le relèvent fréquemment.