Les Jeux Olympiques ne sont pas un jeu, et on vous le montre

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par | Juin 12, 2024 | Réflexions | 1 commentaire

« Foire ou temple, les sportifs devront choisir », disait déjà Pierre de Coubertin.

Cent ans après les Jeux Olympiques de 1924 déjà à Paris, les marchands du Temple se déchaînent et transforment l’Olympisme et la Ville Lumière en une vaste boîte de Pandore publicitaire. 

La religion olympique

Les Jeux exacerbent les affrontements entre prestiges nationaux. Qui peut croire en la pureté des Jeux alors qu’ils sont menés par des « usines à champions »? Les jeux sont un rêve cauchemardesque que décrypte Michel Caillat dans un petit livre d’aphorismes intitulé La religion olympique. Il écrit sur ce sujet depuis plus de 40 ans, et c’est probablement son ultime livre, l’aboutissement de sa veille. Il y explique en quoi les Jeux Olympiques modernes font l’apologie d’une société violente, où chacun lutte contre tous, et où l’argent est roi. Il montre en quoi l’olympisme est destructeur de nos sociétés.

Chaque aphorisme se suffit à lui-même, mais mérite d’être assumé et expliqué. 
En voici quelques extraits, eux-même aphorismes incomplets, juste pour vous mettre dans le bain. 

1.10 Le sport est l’anti-jeu.
1.11 Le jeu c’est l’activité physique libre.
1.12 Les Jeux Olympiques sont tout sauf des jeux.

2.2 L’Olympisme antique rendait hommage à Zeus, l’Olympisme moderne à coca-cola. Et certains parlent de continuité.
2.3 Le sport moderne est un modèle corporel transitoire qui ne résulte pas d’une inclination naturelle à se battre les uns contre les autres.
2.5 Les sportifs sont les serviteurs masqués et efficaces du capitalisme.
2.6 tout ce qui existe (dans le capitalisme) n’existe que pour devenir plus : plus de compétitions, plus de points, plus de puissance, plus de vitesse.
2.9 La société sportive est une société de gagneurs qui se bâti sur le dos des perdants.

6.3 Le sport favorise la diffusion d’un stéréotype, l’idéal masculin, conforté par la comparaison avec une féminité caractérisée par la faiblesse.
6.4. Le comportement macho est de droit coutumier dans le milieu sportif.

7.9 l’économie de l’émotion

8.5 Le système sportif n’est pas déterminé par la question : « Qu’est-ce qui est bon pour l’Homme? » mais : « Qu’est-ce qui est bon pour gagner? »
8.10 Mettre en question l’idéologie du sport, c’est refuser de succomber à l’intimidation majoritaire.
8.11 Quand la FFCT se croit en « année olympique » et qu’elle voudrait imposer le port du casque à tout le monde, je suis en droit de me méfier. 
8. 12 En 1978, la Fédération entre au Comité national olympique et sportif français 

Postface : 1924-2024, Paris Olympique
Le sport prêche des valeurs qu’il ne porte pas.
Qui peut croire à l’amitié entre les peuples, à la grande fête désintéressée…
L’imaginaire olympique et sportif est aussi un imaginaire politique. A Paris en 2024 comme en 1924.

Attention, j’ai ajouté deux faux. Leur source est ici

Elle est arrivée à Marseille le 8 mai, le 13 juin elle sera à Papeete et à Nice le 18 juin. Elle arrivera le 14 juillet 2024 à Paris, y fera un tour le 15 et y reviendra le 25. Une parade plus qu’un parcours !

Il faut attendre les heures les plus sombres de notre histoire et les Jeux de Berlin en 1936 pour voir naître le cérémonial de son allumage et le relais de sa torche. Un seul but : glorifier l’Allemagne nazie d’Hitler. France bleu, 6 mai 2024

Si l’embrasement de la vasque du stade olympique remonte aux Jeux olympiques d’été de 1928 organisés à Amsterdam, l’allumage de la flamme à Olympie et le parcours de la torche sont en effet une invention de Carl Diem, organisateur des Jeux olympiques d’été de 1936 tenus à Berlin.
Wikipedia

L’éditeur du livre m’informa par ailleurs du fait que le passage dans chaque localité se monnaye, comme pour le Tour de France. Sur la carte des Saccages des Jeux Olympiques je relève que ce serait 180 000 € pour un Département.

Achat à la librairie La Lucarne des Ecrivains,
115 rue de l’Ourcq, Paris 19
Ou via votre libraire, qui le commandera:
lalucarnedesecrivains2@gmail.com

Présentation du livre à la librairie vendredi 14 juin à 19h30, avec Marc Tardieu pour Le roman des Jeux Paris 1924, Les Olympes, Huit destins exceptionnels de femmes qui ont transformé le monde du sport ouvrage collectif (Albin Michel) et Carte des saccages des Jeux Olympiques de Paris 2024 (Paris-luttes.info)


Le magazine Alternatives Economiques de ce mois-ci publie également un dossier intitulé Les JO 2024 en valent-ils le coût? Il relativise les « gains écologiques », montrant que c’est le modèle basé sur le tourisme de masse et mondial qui continue à prévaloir et que les progrès faits par Paris n’auront d’impact que provisoire et insuffisant. « La moitié d’un mauvais résultat ne fait pas un bon résultat. »

Enfin le musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne signale à l’instant que la flamme passera là le 22 juin et qu’à cette occasion le musée présente une exposition intitulée D’Olympie à Saint-Étienne, sports en jeu ! Plus de 400 objets de collection, photographies ou documents patrimoniaux illustrent la thématique du sport et des grands évènements marquant son histoire. Avec entre autres  les bicyclettes de compétition ou de loisirs Automoto, Mercier, Ravat, Wonder, Vitus éprouvées dans le Tour de France et autres épreuves cyclistes.

L’exposition montre l’évolution du vélo dans le monde de la compétition et de la performance sportive, du vélo de piste Vitus de Jeannie Longo, recordman du monde de l’heure féminin, avec 49,352 km parcourus au vélodrome de Mexico en 1989, ou bien celui de Roger Rivière, recordman du monde de l’heure masculin, avec 46,923 km parcourus au vélodrome Vigorelli de Milan en 1957, ainsi que d’autres modèles de courses sur route qui ont contribué aux exploits sportifs.

Saint-Étienne, ce sont enfin les destins de 96 sportifs ligériens aux jeux olympiques entre 1920 et 2020, dont Louis Hostin, ouvrier métallurgique puis marchand de bonneterie et trois fois champion ou vice-champion olympique, palmarès français encore inégalé en haltérophilie aujourd’hui.

Jusqu’au 24 novembre 24. Voir précisions sur le site du musée.

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Lebrun
5 mois

Bravo pour la mise en exergue du livre de Michel Caillat. Il faut être courageux pour critiquer les « Jeux » olympiques, le sport spectacle comme aussi le tour de France, le foot, etc…, des occasions de puissants bourrages de crâne publicitaires. On vous regarde avec mépris quand vous osez émettre une critique, mais où est le sport quand quelques milliers se bousillent la santé sur les stades à la recherche d’un peu de gloire et de renommée, alors que des millions s’avachissent dans leur canapé, captivés par ce qui n’est plus qu’un spectacle mettant en jeu des sommes faramineuses ?
Certains trouveront que j’ai des idées très radicales, mais pour moi le sport, c’est ce qui doit donner le goût de la santé et de l’effort à tout un chacun, c’est prendre son vélo pour faire 30 bornes au grand air et s’en sentir bien, c’est aller taper dans un ballon pour JOUER, seulement jouer. Ou oser entreprendre des vacances en cyclo-camping avec les copains…

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