François Durovray devant le Sénat : les promesses seront tenues … cette année

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Audition de François Durovray, ministre des transports, par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat le 30 octobre 2024

Il a d’abord indiqué que l’état ne se désengageait pas totalement puisqu’il reste près de 300 millions d’euros dans les Contrats de Plan Etat-Régions pour les infrastructures, tout en sachant qu’on était dans un cadre budgétaire contraint qui nous invite tous à la responsabilité.

Il confirme avoir entendu des élus locaux qui disent que évidemment cette manne est bienvenue pour les collectivités mais qu’elles attendent surtout l’Etat sur les sujets de violence routière, de communication, de sanctions. C’est dans ce cadre-là qu’il a souhaité la création de la mission sur la violence routière, suite au drame et au décès de Paul Varry, pour qu’on puisse essayer d’avoir un nouveau regard sur les différents usages de la route.

Cette année …
En réponse à Jacques Fernique le ministre garantit que les 100 millions promis couvriraient les engagements pris pour cette année, en précisant surtout qu’il préférait aider les investissements plutôt que le fonctionnement. Il ajoute qu’il lui paraît que l’Etat est plus légitime sur le « lourd », surtout que les communes se sont désormais bien emparées du vélo. Un petit bout de piste cyclable ce n’est pas du niveau de l’Etat a-t-il à peu près dit. 

Cela redonne un peu de crédibilité à Médiapart qui a affirmé hier, malheureusement sans preuves, que le Plan vélo à 2 milliards était abandonné. Nous reviendrons sur cet épisode dans la revue de presse. 

Décarboner, précarité
Dans son intervention liminaire, telle qu’elle apparaît dans son texte, le ministre avait déclaré que le transport représentait un tiers des émissions de CO2 de notre pays et qu’il devait contribuer activement à l’atteinte de nos objectifs climatiques, avec une réduction attendue d’un tiers des émissions d’ici 2030.

Il répète ce qu’il a déjà dit, 15 millions de Français sont en situation de précarité de mobilité et 84% des déplacements domicile-travail s’effectuent en voiture individuelle. Donc on va faire des cars express.

Sa priorité étant donc de décarboner les mobilités, il ne se lance pas dans l’apologie de la technologie et de la route qu’il avait dans son texte, mais dit qu’il fallait qu’on s’appuie sur toutes les solutions, et d’abord les mobilités actives. Il souhaite aussi parler de la place du piéton dans ces mobilités, sachant que en volume (pas en distance, tient-il à préciser) la marche est évidemment la première façon de se déplacer. Décidément il n’a pas l’amour du vélo, et s’il reconnaît que le vélo doit être soutenu, il précise que c’est dans les zones urbaines denses uniquement, là où pour lui le vélo a toute sa place sur la voirie « au même titre que la voiture ».

A vrai dire il parle surtout d’autoroutes et de sécurité des transports lourds, mais précise « Nous organiserons également la conférence nationale de financement des SERM, prévue initialement en juin dernier. »

Sortant de son texte, il annonce également une conférence sur le financement des mobilités pour début 2025, pour laquelle il précise qu’il a obtenu l’accord de Matignon. Elle concernera les réseaux ferroviaires, fluviaux, routiers et même aéronautiques … Ce n’est pas parce que les financements de 2025 seront en baisse qu’il doivent l’être en 2026, espère-t-il. Il veut en tous cas une feuille de route qui permette de s’affranchir de l’annualité budgétaire, avec l’effet yoyo qu’on a subi quels que soient les gouvernements, et qui donnera de la visibilité, comme demandé régulièrement par les entreprises de travaux publics.

Toujours à propos de cette conférence, la fin des concessions autoroutières approchant, il verrait bien de récupérer une partie des péages qui seraient maintenus vers des « objets de mobilité » qui peuvent être des objets routiers, ou ferroviaires, ou «des autres mobilités» qu’il ne nomme pas. Il y a une carte à jouer.


Mieux que la Fub ou le club des villes cyclables, ou pour elles, voici un argumentaire complet pour une politique du vélo. Publié par BonPote le 31, il a été rédigé par un membre du bureau d’études BLévolution : Plan vélo, l’annulation absurde du gouvernement Barnier. On se prend à rêver que Michel Barnier lise mon blog !

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Biking man
6 mois

Le paradoxe de mettre en place des bus express, c’est que c’est le serpent qui se mord la queue, et les perdants seront l’utilisateur et le contribuable.
En mettant en place des lignes de bus express, les logements à proximité vont se renchérir à moyen terme car plus demandés. Les personnes les plus précaires s’éloigneront encore plus, et devront ainsi cumuler approche en voiture puis trajet en bus.
Les aménagements cyclables au contraire sont en faveur de rapprocher les habitants, de réduire les trajets.
Je vous conseille le livre de vulgarisation d’Aurélien Bigot expliquant cela : « Voitures Fake or Not »
Bref, une solution intéressante à court terme (le délai politique ?), mais qui va générer plus de problèmes qu’autre chose à moyen terme, avec de la pollution au passage.
Bonne continuation à vous Isabelle, merci pour votre blog.

Isabelle
6 mois
En réponse à  Biking man

Je viens de lire un livre qui dit exactement la même chose ! Ma présentation sera en ligne dans quelques jours.

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