A l’Assemblée nationale François Durovray pense au vélo pour se déplacer, mais donne la priorité aux autocars

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Intervention de François Durovray lors de son audition devant la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale le 22 octobre 2024
Extraits

Pour que le secteur des transports atteigne ses objectifs nous devons aussi travailler à la transformation des usages. Dans les zones urbaines et denses nous devons continuer de soutenir le développement des modes actifs, à commencer par la pratique du vélo, de façon complémentaire aux transports collectifs. Je tiens à l’affirmer ici, le vélo a toute sa place sur la voirie au même titre que la voiture, et beaucoup a été fait par l’Etat pour sécuriser et encourager la pratique cyclable au cours des derniers années avec notamment le Plan vélo lancé en 2020. Ce développement doit s’accompagner d’une réflexion sur le partage de la voirie entre ses différents usages. Vous me permettrez, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, d’avoir ici une pensée pour Paul Varry, ce cycliste parisien engagé pour la construction d’une ville apaisée, qui a été écrasé par un automobiliste après une banale altercation sur la route.

Cependant la réalité des mobilités en France se dessine également en dehors des métropoles. 15 millions de Français sont aujourd’hui en situation de précarité de mobilité. 84% des déplacements domicile-travail s’effectuent en voiture et seul. C’est pourquoi notre première priorité doit être de lutter contre l’autosolisme et de développer l’offre de transports collectifs pour apporter des solutions concrètes sur les trajets longs du quotidien.

Je veux être d’abord et avant tout être le Ministre des transports de ceux qui n’en n’ont pas. 

Je souhaite présenter au 1er trimestre 2025 un plan cars Express. Parce que je suis convaincu qu’il s’agit d’une solution rapide, peu coûteuse et performante pour proposer une offre de transports collectifs, complémentaire au transport ferroviaire, à des centaines de milliers de nos concitoyens.

Par ailleurs il souhaite sécuriser les moyens pour l’entretien des infrastructures ferroviaires et veut continuer à développer le fret ferroviaire, fluvial et portuaire. Il n’oublie pas les projets de SERM, mais ne dit pas quand sera la conférence de financement, qui aurait dû se tenir en juin dernier.

Avec le dérèglement climatique qui va impacter fortement les réseaux, les règles de financements ne vont plus tenir. Il va donc engager au début de 2025 une réflexion sur le financement des mobilités, infrastructures et services de transports. 

Il faudra sans doute ne pas se contenter de financements publics, mais aborder aussi la mobilisation de capitaux privés et la contribution des usagers, « à raison des avantages qu’ils retirent de ce service ». Il évoque aussi la prochaine fin des concessions autoroutières (entre 2031 et 2036). 


  • Je vous laisse réfléchir à l’équivalence spatiale qu’il voit entre la voiture et le vélo, alors que l’on sait bien qu’on ne peut donner de la place au vélo qu’en en prenant là où il y en a. Et d’ailleurs, comment faites-vous un centre-ville vivant sans en chasser les autos ?
  • Concernant les autocars ce n’est pas les « cars Macron » (longue distance, opérés par une société privée) m’explique-t-on, plutôt des lignes décidées par les autorités organisatrices des transports (à qui on ne la fait pas) et ça peut marcher s’il y a un besoin, comme entre Meaux et Melun. Ces autocars ne roulent qu’en début et en fin de journée.
  • Sur le fret, ferroviaire ou fluvial, je ne suis pas spécialiste, mais il me semble qu’il n’est pas le premier à en rêver, pendant que les péniches sont rares et que les canaux s’envasent, et alors que le fret ferroviaire n’a pas encore fait des miracles (sur ce point je me limite à la société TMA, dans le Loir-et-Cher).
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Michèle Dambrine
12 jours

En effet les conclusions de l’article écrit sur ce blog le 9 juillet 2019 restent hélas d’actualité, 5 ans plus tard et même en réponse au drame de Paul Varry percuté volontairement le 15 octobre dernier à Paris par un conducteur de SUV roulant sur un aménagement cyclable.
La place du vélo en ville doit obligatoirement commencer par la réduction de celle des motorisés.
Les bus type « bus Macron » ne sont absolument pas des modes de déplacement équivalents aux trains… où en est le redéploiement des trains sur les petites lignes avec réouverture des trop nombreuses gares fermées ou menacées de fermeture ?
Le Savoir Rouler A Vélo (SRAV) doit être accompagné de l’aménagement des rues des villes en faveur des déplacements à vélo, pour toutes et tous quel que soit l’âge : « une ville civilisée » est une ville où chacun peut se déplacer seul à vélo en sécurité, à tous les âges de la vie.
Vivons-nous encore en 2024 en France dans des villes « non civilisées » ?
Cette intervention de Monsieur le Ministre des Transports du 22 octobre est très décevante et, sans autres interventions à venir, risque fort d’être oubliée par nos élus. Pas par les usagers.
Prenons toutes et tous notre place à vélo dans nos rues, et pensons à Paul.

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