Vélo in Paris, du 25 au 27 avril, est passé d’une rencontre amicale et tranquille en marge de la ville à un salon bruyant de grande ville. Pourtant pour la première fois la principale « nouveauté » n’était pas commerciale mais sociétale. On a découvert les vélos adaptés !
Cette 4eme édition aura, malgré de bonnes découvertes, été décevante. Certes le temps était un peu maussade le vendredi, mais ni le samedi ni le dimanche, et d’ailleurs il y a eu beaucoup de monde tout le temps. Le décevant c’était surtout le bruit, insupportable, à cause d’un animateur qui racontait n’importe quelle banalité en permanence dans un micro poussé à fond. Le stand de restauration de l’entrée n’était pas folichon, et très radin, et les heures de conférence du samedi ont été avancées sans même que le public en ait été averti… Cela ne commençait pas très bien.
Et pourtant du bon il y en a eu ! L’effet post Jeux paralympiques se poursuit. On assiste enfin à l’arrivée de plus en plus visible sur le marché français de la marque néerlandaise VanRaam. Effet paralympique encore, quelques articles, quelques présentations en France (au congrès de la Fub à Grenoble, mais je n’en ai pas parlé) ils se sont décidés à conquérir le marché français du vélo adapté de qualité, en le sortant des magasins spécialisés. Des négociations sont en cours avec de grandes enseignes, notre périple jusqu’en Allemagne est du passé. Cet entrainement a permis qu’une autre entreprise du même segment de clientèle, CyclO2 (tricycles électriques exclusivement) ait également un stand dans ce salon tout public, et que cela ne soit pas marginal. La grande conférence -débat du dimanche ne parlait que de vélos adaptés et d’accessibilité. Mieux encore, on est en train de passer du para-loisirs au para-déplacements et au para-sport. Nous l’avions bien vu lors de la conférence sur l’accessibilité, nous l’avons vu encore le mois dernier au parc floral de Paris.
Au-delà des nombreux stands d’engins qui roulent à électricité, que l’on peut voir partout et qui ne m’intéressent pas, et au-delà de la bonne nouvelle du para-cyclisme, quelques prometteuses sociétés présentaient leurs projets ou produits.
4 sociétés débutantes du Nord, ils se sont connus à l’incubateur TransValley (regardez attentivement leur page d’accueil), à Valenciennes, et depuis ils font les salons ensemble.
MyLuluBike. Ce vélo rentre dans votre ascenseur ou sous votre table sans avoir à être plié. C’est sa roue arrière qui se rapproche du pédalier grâce à un astucieux système de coulisse. Vous pouvez aussi le plier si vous y tenez.
Vebo. Voici le retour de l’entraînement par frottement, comme un solex en mieux car on peut se le partager. C’est un objet dans lequel se trouve une roue un peu crantée chargée d’entraîner la roue avant. Il y a besoin d’un très léger et simple support fixe sur chaque vélo qui voudra utiliser le vebo, qui peut passer de l’un à l’autre. Il suffit de le déclipser.
Moduleo. Un drôle d’engin hyper astucieux. Ce triporteur est pendulaire et son centre de gravité est abaissé. Malgré tous vos efforts vous aurez du mal à tomber ! A l’arrière tout est interchangeable. Siège, caisse, etc, il ressemble à un mécano et c’est bien son esprit.
BB. BB c’est une bicyclette en bois. Si vous n’y croyez pas c’est que vous ne l’avez pas essayée. Elle est incroyable de douceur, de plaisir, d’amitié même. La preuve, j’ai fait deux tours avec et aurais pu continuer tout l’après-midi. En version vélo de ville équipé vélotaf ça commence à 1 100€ , en version électrique ça peut brûler, il faut ajouter 1000 €.
Du bois il y en avait ailleurs sur un autre stand, en version route, c’est-à-dire rapide ou de longue distance en temps compté. Je me comprends, ce n’est pas pour vous. Il s’appelle Gonnel.
Par contre un qui est pour nous, en voici un. Roold est une vieille maison bretonne fondée en 1920 qui se présente comme ayant marqué le cyclisme régional. Disparue vers 1980, elle renaît aujourd’hui à Saint-Thegonnec-Loc-Eguiner comme spécialiste du vélo « refabriqué », comme l’était reFab à Dijon. Ils partent des cadres, abandonnés, jetés, ou donnés, et en font de très jolis vélos, polis comme des sous neufs. C’est normal, Roold c’était pour ne pas dire Rolce du vélo. C’est du beau !
Il y avait aussi des pisse-debout pour les filles, quelques promotions touristiques, le magazine 200, les vélos anod (le vélo à la minuscule batterie qui tient dans la poche), Gaya (le vélo familial parfait), le véhicule Urbaner transformable et polyvalent (professionnel, déplacements, transports) … et certainement d’autres vélos dont j’aurais dû ou pu vous parler. Le programme est ici. La section handi-vélo n’y figure pas … (mais était très bien indiquée dans le catalogue imprimé, avec même la 3eme page de couverture en entier).
