A Paris les véloroutes se croisent sans se voir

Article

Accueil » Politique cyclable » Aménagement et technique » A Paris les véloroutes se croisent sans se voir

Première destination touristique mondiale, Paris est desservie par plusieurs véloroutes internationales (EuroVélo 3 et Londres-Paris) et nationales (Seine à vélo, Paris-Mont-Saint-Michel, Paris-Strasbourg, etc.). Ce nouveau réseau est appelé à jouer un rôle de plus en plus important dans les déplacements touristiques des Européens. 

Paris, qui a beaucoup misé sur les pistes cyclables, a complètement laissé de côté la signalisation et le stationnement.
Déjà en 2001 des panneaux symboliques avaient attiré l’attention sur ce problème.
En 2019 des associatifs avaient jalonné l’axe Seine, puis certaines branches du réseau francilien. Pas plus de suite.
En 2024 ils écrivent à l’adjoint aux déplacements de la Ville de Paris pour lui demander de s’intéresser à ce sujet. Il ne bouge pas.
Que faire encore ? Faire et refaire semble être la philosophie.

Faute de réponse, le dimanche 6 avril 2025 l’AF3V et CycloTransEurope ont pris l’initiative d’un jalonnement associatif des véloroutes pour sensibiliser les cyclistes franciliens et interpeller la mairie de Paris. Se passera-t-il quelque chose à un an de la fin du mandat ? 

La question du jalonnement est un mal bien français. Les directions sur les véloroutes sont très souvent réduites au village suivant, alors que le voyageur veut rejoindre la prochaine ville, et aussi vérifier s’il est bien dans le bon sens.
Les carrefours de véloroutes sont comme une belle endormie au bord de la route loin en périphérie, alors qu’être sur un tel carrefour devrait hisser n’importe quelle ville au rôle de porte, que dis-je, au rang de capitale locale du vélo ! Au lieu de ça on nous laisse hésiter sans indications. C’est le cas à Briare ou à Chalons sur Saône, comme à la Rosée, de et vers Gressy, me signale CyclotransEurope. C’est le cas un peu partout. Cela viendra, la peur de perdre les commerces va finir par retourner les mentalités … en espérant que cela ne nous vaudra pas côtes et détours supplémentaires (les accusés se reconnaîtront) !

Encore faut-il ensuite que cela soit bien fait. L’époque du « Bravo c’était bien là » semble révolue, mais combien encore de panneaux que nul ne peut voir ni trouver, et surtout combien de panneaux n’indiquant presque rien d’utile sauf pour le voisin qui n’en a pas besoin, positionné trop loin de là où il devrait être lu, et aux caractères trop petits ? Et aussi combien de panneaux si mal positionnés qu’on ne peut pas deviner ce qu’ils sont censés indiquer (à gauche ou tout droit ?) … Mais à force certains Départements le font très bien, comme le Doubs et la Meuse. Cela vaut le coup d’être testé !
Les ébauches de jalonnement dans Paris (des grandes traversées) avaient donné en leur temps de véritables cafouillages, pour lesquels le bureau d’étude n’avait souvent et visiblement même pas été sur le terrain, ni le client, d’ailleurs.
La transposition des règles édictées pour la circulation routière ne donne pas de bons résultats avec les cyclistes. L’ignorance des règles les plus simples n’arrange rien. Le Cerema devrait vraiment se pencher sur la question. 

Partager sur :

S’abonner
Notification pour

6 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Hareng Michel
25 jours

Véloroutes et pistes cyclables en villes : quel dilemme !
Le problème est relativement simple et réside dans cette seule remarque : le fléchage des véloroutes s’arrête souvent aux portes des grandes villes où il est pris en charge par un fléchage urbain. Ce dernier n’indique plus la véloroute mais les grandes destinations de la ville qui ne sont pas compréhensibles par les vélorouteurs. J’ai eu le problème maintes fois à Nantes, Rouen, Le Havre, Dunkerque … Alors rien de mieux qu’un bon GPS !

Dehousse
25 jours

« La question du jalonnement est un mal bien français », pas que ! La France est un pays pingre en matière de plaques de rues. Sur des rues principales, à tous les carrefours de rues annexes, seules ces dernières sont marquées d’une plaque. Donc si vous n’abordez pas une rue principale par une de ses extrémités, vous ne savez pas où vous êtes. Et encore il manque souvent des plaques aux extrémités des rues principales. GoogleMaps ne me sert pas à grand chose en me donnant des noms de rues sans plaque.
Honte à la France radine car aujourd’hui les plaques s’impriment plus facilement qu’au temps des plaques émaillées et des colles peuvent remplacer des vis dégradantes pour certains murs.

Stéphane Jaussoin
19 jours

la Scandibérique dans Paris ? Une vaste blague…il n’y a pas un panneau. Et je me mets au défi quiconque veut rejoindre Fontainebleau depuis le centre de Paris sur cette vélo route d’y arriver du premier coup ! Impossible sans outil numérique (et même avec !)

Pons Jean-Louis
19 jours
En réponse à  Stéphane Jaussoin

L’EV 3 Les Pèlerins (appellation européenne) de Trondheim à Saint Jacques de Compostelle est effectivement invisible à Paris et ailleurs en France. Elle est opérationnelle chez nos voisins européens.
Et pourtant comme le rappelle sans cesse Isabelle, c’est une des clefs du succès d’une véloroute.
Certains heureusement l’ont compris (Loire à Vélo) en plus des itinéraires cités par Isabelle.
Où sont passés les comités d’itinéraires? Courage. Il ne faut pas désespérer, peut-être solliciter des élus provélos, le coordinateur national…

Adrien
17 jours

Le jalonnement des véloroutes en ville est effectivement complexe et mal traité.
Ce n’est pas forcément uniquement français. Je me souviens de la première fois que j’étais allé à Freiburg en Allemagne. Subitement, à l’approche de Freiburg, il n’y avait plus de panneau « Freiburg ». Juste des noms de villes inconnus… Jusqu’à ce que je réalise que « Innenstadt » n’était pas le nom d’une ville mais un synonyme de « centre-ville ». Un panneau « Freiburg-Zentrum » aurait été plus parlant pour un étranger comme moi.
Pour revenir à la France, à Paris, lorsque j’avais suivi l’Avenue Verte, j’avais été très surpris du manque de panneau tant qu’on était intra muros. Mais même lorsqu’il y en a, les tout petits panneaux pour cyclistes sont parfois difficiles à voir dans les larges avenues d’une capitale. Peut-être que le plus simple serait un code couleur au sol… ? À condition qu’il soit robuste et entretenu, et pas effacé en six mois.

Agenda

Évènements à venir

En Bref

A 69, les travaux pourraient reprendre

Le ministre est tout content, le chantier d’autoroute A69 va redémarrer, croit-il. Les députés doivent le décider mardi … et une lettre à leur envoyer vous est proposée.

lire plus

Lectures & Documents

Revue de presse pour mai 2025

Le vélo se fraye un chemin entre catastrophes et crises, au point de se faire interdire certaines zones, ou agresser, comme en Espagne. La mort de Paul n’est pas un accident. Les ZFE sur la sellette, le vélo et le train, et l’autoroute A69 comptent aussi parmi les régressions.

lire plus

Actualités & Récits