Lors de la rencontre du 22 mai, organisée à Paris par Objectif RER métropolitains, il fut insisté sur le fait de s’occuper des vrais besoins des usagers. Pour le SERM de Marseille on a tendance à privilégier Cannes à Aix, alors que cette dernière vit en symbiose avec la capitale régionale, et dont les zones d’activités sont également non pas à Cannes mais ailleurs.
A Tours, à l’inverse, 90% des emplois sont déjà desservis, la tradition ferroviaire, avec Saint-Pierre-des-Corps, étant bien installée. L’agence d’urbanisme a néanmoins étudié une carte des « convergences des mobilités » concernant bien sûr réseau ferré (tram et train) et réseau cyclable, et calculé son impact en termes d’émanations toxiques. Tours s’apprête d’ailleurs à faire une grande concertation d’un mois, sur les marchés et autres lieux de rencontre, afin d’aider à choisir le scénario qui sera présenté à la labélisation.
Les SERM sont une question d’urbanisme, ils sont des outils d’aménagement du territoire, a dit Sébastien Pidival, directeur de l’agence d’urbanisme tourangelle. C’est également ce que j’ai dit, après Alfred Peter et Samuel Maillot, sans que nous nous soyons concertés.
Au-delà j’ai rappelé que 90% de la population de notre pays vit à moins de 10 km d’une gare, et 70% à moins de 5 km, ce qui rend le vélo parfaitement crédible. Il l’est d’autant plus que quasiment tout le monde a un vélo sous la main, entre pratique régulière (25%) et occasionnelle (32%) qui s’ajoutent à ceux qui n’en utilisent qu’une fois par mois (40%).
D’autres enquêtes montrent que 97% des Français considèrent que le vélo sera une bonne solution lorsque les villes auront permis de se déplacer à vélo rapidement et sans danger particulier. 81% des sondés pensent que ce sera le cas en 2050.
Décarbonation des véhicules, report modal et baisse de la mobilité sont indissociables pour obtenir la baisse souhaitée des émissions nocives, mais aussi la baisse des accidents et des dépenses de santé.
C’est ainsi que les REV (réseaux express vélo), le stationnement et les accès sont des points d’intérêt aussi forts l’un que l’autre dans le cadre des SERM. De plus, en cas de problème le vélo peut remplacer le train. Cela forme un système de déplacement capable de faire se passer d’automobile bien des gens.
Concernant les financements, Jacques Baudrier, adjoint parisien, a suggéré qu’on ponctionne les propriétaires de bureaux en Ile-de-France, qui ont pris énormément de valeur, ce qu’approuve Jean-Marc Zulessi, le père de la Loi SERM. Il ajoute qu’on pourrait bien ajouter une taxe aux hôtels parisiens, dans la suite de ce qu’a fait la présidente de la Région, ou les parkings des supermarchés. Prendre aux riches pour aider l’ensemble du territoire.
Tout cela va être cher et long. C’est aussi pourquoi il faut absolument ne pas attendre pour faire des « chocs d’offre », en commençant par optimiser l’existant. On en avait parlé à Annemasse.
Pour les autres interventions je m’en remet à Jean-Claude Degand, porte-parole de l’association Objectif SERM.
Les quatre piliers indispensables au déploiement des approches SERM : le projet à court et moyen terme, le consensus politique dans la durée, une gouvernance à l’échelle du bassin de mobilité pour organiser l’intermodalité sous toutes ses formes, notamment tarifaire, et le financement de l’investissement et de l’exploitation, avec l’urgence à gommer d’ici 2027 les creux de desserte partout où existe une offre seulement en heure de pointe : un déploiement rapide, un coût maîtrisé, des gares animées 18h sur 24h, un signal fort à nos compatriotes.
Jean-Claude Degand insiste aussi sur l’importance de mettre en harmonie les périmètres SERM et les périmètres de mise en concurrence de l’exploitation ferroviaire, au risque sinon de priver les SERM du bénéfice des nouvelles organisations qui se mettent en place.
Enfin il présente la nécessité d’identifier les sites où des opérations de transformation du cœur de réseau seront nécessaires et d’y décliner des approches inspirées du meilleur du Grand Paris Express, avec notamment un endettement à long terme et une péréquation nationale du produit de la taxe sur les bureaux, comme suggéré plus haut.
Pour Rouen, voir dans Linkedin l’écho de Jean-Louis Dalibert, président de l’association SOS gares.
L’estimation à 45 G€ du montant d’investissement d’infrastructure nécessaire en France pour les 30 SERM, calculé par l’association, fait consensus, bien que cela soit au-delà de la première estimation de 25G€ en 2020 qui a été reprise dans les documents de travail de Ambition France Transports.
L’association proposera au gouvernement de supprimer les creux de desserte, d’adapter aux régions les mesures financières qui ont bien marché pour le métro du Grand-Paris, de discuter avec la société civile comme avec les entreprises et les voyageurs. Elle fait savoir que le même concept existe dans au moins 70 réseaux en Europe, surtout dans les pays décentralisés : environ 20 en Espagne, 13 en Suisse, 10 en Italie etc.
Voir dans Linkedin.
Site internet
Le programme entier se trouve dans l’agenda.
Les 3èmes journées des mobilités du quotidien, organisées par Objectif RER métropolitains, aura lieu à Tours les 28 et 29 janvier 2026.
Illustrations
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