Indemnité kilométrique vélo (IKV) : elle arrive enfin, mais avec une portée limitée
Une tribune de l’Inter Koalition Vélo
Une IKV très encadrée
Longtemps attendu, le décret fixant les conditions de versement d’une indemnité kilométrique vélo vient de paraître : mesure encourageante mais très encadrée ! Dans le contexte actuel de multiples crises : énergétique, environnementale, mais aussi économique et sociale, développer le vélo rapidement et ambitieusement aurait bien des atouts. Le vélo combattrait efficacement l’épidémie de sédentarité, participant à combler les déficits de sécurité sociale. Accessible et simple, il réduirait les inégalités face à la mobilité quotidienne. Convivial et ouvert, il favoriserait l’attractivité de nos territoires. Économe en matières premières, il permettrait de réduire les importations (notamment de produits pétroliers) et de créer des emplois locaux. Bon marché, il démultiplierait l’efficacité des transports en commun en périphérie et contribuerait à les désengorger en ville dense.
Un impact affaibli
Si son montant est correct, 25 centimes par km parcouru, son impact reste considérablement réduit, le décret ajoutant de nouvelles conditions restrictives à celles déjà imposées dans la Loi de finances rectificative adoptée en décembre
200 € correspondent à 800 kilomètres par an, soit à une distance domicile-travail d’à peine 2 km sur une moyenne de 200 allers-retours dans l’année. Or, des distances de 4-5 km (15-20 minutes de pédalage) pour aller au travail à vélo sont courantes, encore plus avec la forte croissance du vélo à assistance électrique et le développement des itinéraires cyclables.
L’encouragement à panacher les moyens est perdu de vue; l’auto a encore de beaux jours
En plus du plafonnement kilométrique annuel, l’IKV est non cumulable avec un abonnement TC qui couvrirait un trajet similaire : à première vue logique, cette mesure est perverse. En effet, elle empêche l’indemnisation d’un rabattement à vélo vers un mode rapide (tramway, métro, RER) dès lors qu’un bus, même lent ou peu cadencé, couvre le même trajet, éliminant ainsi l’opportunité du choix du vélo en fonction des horaires, de la météo ou des perturbations de trafic… Avoir ce choix est un argument qui peut convaincre bien des « autosolistes » de réduire l’usage de leur voiture, au profit d’un cocktail de transports aux proportions variables.
A adopter, mais à améliorer
Salariés, entreprises, malgré ses imperfections, adoptez massivement l’IKV, exhorte l’inter koalition.
De leur côté, les signataires de cette tribune s’engagent à faire pression sur le plan d’actions mobilités actives numéro 2, en cours d’élaboration, pour rectifier le tir : rendre l’IKV obligatoire, cumulable, moins plafonnée et ouverte à tous, notamment aux fonctionnaires.
Les signataires :
Agir pour l’environnement
Aguidon Plus
Altinnova
Association française pour le développement des Véloroutes et Voies Vertes (AF3V)
Comité de Promotion du Vélo (CPV)
Cyclable
Cyclable Entreprises
European Cyclists’ Fédération (ECF)
Fédération des Acteurs des Plans de Mobilité (FAPM)
Fédération Française de CycloTourisme (FFCT)
Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT)
Fédération Nationale du Commerce et de la Réparation du Cycle et du Motocycle (FNCRM)
Fédération Professionnelle des entreprises du Sport & des loisirs (FPS)
France Nature Environnement (FNE)
L’Heureux Cyclage
Moniteurs Cyclistes Français (MCF)
Mountain Bikers Foundation (MBF)
Réseau Action Climat France (RAC-F)
Respire
Rue de l’Avenir
Union Nationale de l’Industrie du Vélo (UNIVELO)
Les intertitres sont de la rédaction.
Avec l’ineffable S. Royal reconduite dans ses fonctions, il va en falloir de la mobilisation ! A moins de tout miser sur le VAE peut-être ? :-))