- 1218 km
- Concours de machines
- Arriver en train …
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Rambouillet-Brest-Rambouillet et retour, 1218 km en 90 heures maximum
Le Paris-Brest-Paris de 2023 c’était 6810 inscrits, dont 6309 hommes d’âge entre 18 et 85 ans. 1973 participants sont français, tous les autres arrivent de partout, 2 Argentins, 1 Nigérian, 108 Canadiens, 461 Etatsuniens, 287 Indiens, 2 Vietnamiens et 364 Japonais … 71 nationalités en tout accueillies en France pour ces 4 jours.
Cette épreuve est difficile, il faut faire l’aller-et-retour en temps si limité qu’on ne dort que quelques heures et en général seulement la seconde nuit. Pour y être accepté vous devez faire la preuve de votre capacité à la faire (avoir réussi dans des conditions similaires des brevets de 200, 400 et 600 km), et que votre vélo soit bien un vélo, équipé comme il se doit. Il faut aussi payer l’inscription, 190 euros, le voyage et l’hébergement.
Le tout est organisé depuis toujours par l’Audax Club Parisien avec l’aide de quelques 2000 bénévoles !
En attente du contrôle des carnets de route
64% des participants sont là pour la première fois, comme en 2019. 2 étaient déjà là en 1971 et 6 en 1975.
Pour cette 20 eme édition le règlement a subi comme à chaque fois quelques modifications. Outre l’obligation du casque survenue 10 jours avant le départ il y avait par exemple un changement dans le contrôle du carnet de route, créant un énorme et impressionnant défilé en boucle autour d’une grande pelouse rectangulaire.
Cette ville de 2 700 habitants va recevoir les 6 810 cyclistes de Paris-Brest-Paris. Ouest_France, 20 août 23
Chaque participant connaît son heure de départ, partiellement choisie par lui, et liée à la constitution de groupes de niveaux avec des temps maximaux différents, 80, 84 ou 90 heures pour 1218 km et pas mal de côtes.
« Nous n’avons pas le temps de dormir », à vélo ils tentent de boucler les 1200 km du Paris-Brest-Paris en 90 heures. France3 Bretagne, 21 août
J’ai assisté aux deux premiers départs, dimanche à 16 h et 16 h 15, les derniers étant prévus lundi à 5 h et à 6 h (la cérémonie de clôture a lieu jeudi à 18h). La plupart roulent des vélos classiques et souvent de marques prestigieuses, mais on a aussi le plaisir de voir des vélos couchés, des tricycles (8 selon l’organisation), au moins 2 moulton et des vélos carénés. Il y avait aussi 1 triplette que je n’ai pas vue, 37 tandems dont deux pilotés par une femme (les deux étant au concours des machines, celui de Pierre-Perrin, piloté par Elisabeth Lavaill avec Vincent Gaubert à l’arrière et celui de Cattin, avec les deux femmes de Graine de tandem), et 120 vélos « spéciaux ». Il y a aussi, comme en 2019, les autres artisans du Concours des Machines, cela fait d’ailleurs partie du concours.
Au moins 2 moulton
Concours de Machines : la fiabilité des beaux vélos (la 4eme édition, en 2019)
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Le concours de machines
Ce concours, créé avant guerre par la Fédération française des sociétés de cyclotourisme, ancêtre de la FFCT, pour pousser les constructeurs à monter en gamme, avait repris après guerre et été vite abandonné faute d’innovations suffisantes. Il a été recréé en 2016 grâce au journal 200 et avait eu pour thème le vélo de randonnée. Ce concours est à l’origine de la résurrection de la profession de fabricant artisanal à l’unité, et donc sur mesure. On arrivait en effet à la fin de la génération des professionnels d’après guerre, avec par exemple la fermeture des cycles René André en 1980, Saint-Martin dans les années 2000, Berthoud en 2015 (repris peu après), Rando-Cycles en 2018 …
J’étais au 1er concours de machines du 21ème siècle ! (Juillet 2016)
A chaque fois il y a un thème différent, le Gravel, la longue distance, le VTT en montagne, ou le Paris-Brest-Paris pour la seconde fois. Le thème du vélo de ville devait être le thème du concours à Paris, mais il y a eu le covid.
Cette année on a remarqué qu’il y avait un fort renouvellement des participants, les nouveaux étant souvent plus récemment arrivés dans le métier, et qu’une partie des anciens renonçaient à cause du très fort investissement que cela représente. Le règlement lui aussi a évolué, comme je l’avais compris il y a 4 ans. Dans l’exposition sont bien distingués les concurrents des autres exposants, et les spécificités à respecter ont été simplifiées. Tant mieux … pour les courageux anciens qui sont toujours là, peut-être gagneront-ils !
Association des artisans du cycle
Concours 2023
Par contre j’ai eu du mal à m’intéresser à ce qui était présenté. Les cadres finement décorés de plusieurs ne font pas automatiquement un bon vélo. On a vu un vélo équipé de la boîte de vitesse pinion, des fourches doubles, et bien que Carine, de CreaLens (sa page facebook), m’ai pris en main je n’ai pas retenu grand chose, si ce n’est que le vélo devait, selon le règlement, pouvoir être transformé facilement pour un autre usage que le premier, refléter la personnalité de son constructeur, assurer sécurité et autonomie à son pilote, donner un accès facile aux objets usuels, être confortable et que son prix soit compréhensible … Si cela vous intéresse la presse spécialisée vous renseignera, par exemple 200 dont j’ai rencontré la rédaction sur place. Nous verrons alors ce qu’en ont pensé les membres du jury. A noter que la vice-présidente de cette année est Florence Gall, responsable de la filière économique du vélo à l’APIC, ce qui est un signe fort de la reconnaissance des artisans au sein de la filière. Ce fut aussi un plaisir de retrouver l’équipe des selles Idéal, dont la maîtrise est de plus en plus évidente et le marché désormais bien consolidé.
Le concours des machines peut aussi être vu comme une exposition des constructeurs, ce qui peut éclairer les futurs clients. Espérons voir bientôt les images de Carine, et, en attendant, voici celles du concours de 2022 : Le film du Concours de Machines Roubaix.
Un mot de trains …
Le train de Paris à Rambouillet se prend en gare Montparnasse. Cette requête envoyait sur l’application SNCF Connect, qui alertait la veille sur des mouvements de grève du côté d’Angers, tout en indiquant que tous les trains proposés, exclusivement des TER, étaient soit « complet » soient « non disponible à la réservation ». En gare Monparnasse, dans le hall 1 où allait se ranger notre train, il était impossible d’acheter un billet. Même les machines dédiées aux train « Remi » ne proposaient que Rennes à la lettre R.
Que faire ? Forcer la porte ? Impossible ce sont des portillons.
Ce que je sais c’est que la SNCF avait bien fait les choses, il y avait deux rames et beaucoup d’emplacements pour les vélos. Habituée des trains je m’en fus en tête. Cette seconde rame était quasiment vide ! … A la sortie ce fut au moins une centaine de vélos et cyclistes qui s’engouffrèrent dans les escaliers !!! Je ne sais pas dans quelles conditions ils avaient voyagé.
Des centaines de cyclistes s’entassent dans la rame de queue, d’autres se demandent encore comment faire pour prendre le train …
Le site du brevet indiquait à juste titre de consulter le site Transilien, ce qui ne se devine pas, ou plus bas SNCF.com, et prévenait :
Attention : la Nationale 10, très dangereuse, est interdite aux vélos (il y a une piste cyclable, mais discontinue et très dégradée).
Voilà des gens attentifs aux réalités. Le Département des Yvelines, qui tenait un stand à l’entrée, a dû prendre note…
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