Mis à jour le 20 octobre.
Les associations environnementales sont consternées par ce qu’elles découvrent et qu’elles qualifient de Surdité de la part du ministre des Transports Clément Beaune. 8 associations l’ont rencontré le 12 octobre pour entendre ses propositions sur le passage en revue en cours des projets routiers et l’interpeller sur la nécessité de suspendre les travaux de l’autoroute entre Castres et Toulouse (A69).
Ces associations sont
- La Déroute des routes (une coalition de 55 collectifs en lutte)
- Réseau Action Climat
- Fédération Usagers de la Bicyclette
- Greenpeace France
- Les Amis de la Terre – France
- France Nature Environnement
- Agir pour l’Environnement
- GNSA (Groupe national de surveillance des arbres)
Ce rendez-vous prévu de longue date s’inscrivait dans le cadre du travail de plaidoyer mené depuis plus d’un an pour une rupture avec la politique du tout-routier menée par l’Etat français, et pour obtenir un moratoire sur tous les projets routiers et autoroutiers. Pour eux l’obstination de certains élus et membres du gouvernement à poursuivre le projet d’A69, destructeur et anachronique, est irresponsable.
- Projet d’autoroute Toulouse-Castres : la polémique autour de l’A69 résumée en quatre questions. Ouest-France, 10 octobre 23.
Rappelons que M. Castex, alors Premier Ministre, avait rouvert la boîte aux chantiers avec une certaine gourmandise. Rappelons que la rocade de Rouen se fait malgré l’opposition très argumentée des élus de Rouen. Rappelons aussi que Clément Beaune, en tant que ministre du Gouvernement, avait manifesté un fort soutien au maintien des trottinettes en libre-service que la maire de Paris souhaitait interdire.
- Jean Castex veut nous faire plein de nouvelles routes, septembre 2022
- Contournement routier : Rouen n’en veut plus, Département et Région s’allient pour lui forcer la main, la décision revient à l’Etat, avril 2021. Les travaux devraient commencer en 2024.
- Le ministre vient au secours des trottinettes parisiennes, et tout le monde se démène, mars 2023.
Pour les associations le gouvernement ne prend pas la mesure des enjeux et choisit de continuer de nous mener droit dans le mur. Les quelques abandons de projets qui n’ont aujourd’hui plus de faisabilité financière ni politique ne sont absolument pas suffisants, disent-elles. La politique du « cas par cas » est l’affichage du manque de vision.
Elles rappellent que construire encore des routes c’est soutenir la destruction de la biodiversité, des terres agricoles et naturelles, c’est participer à l’augmentation des pollutions et émissions de gaz à effet de serre. C’est oublier les engagements sur la décarbonation des transports et de justice des mesures prises. Elles ont pour résultat, au contraire, la précarisation grandissante des oublié.e.s de la mobilité qui sont pris au piège du modèle du tout routier sans alternative, ainsi que ce blog s’en ait fait l’écho notamment en rendant compte des travaux du forum Mobilités actives.
Elles appellent à une mobilisation les 21 et 22 octobre contre la centaine de projets routiers et autoroutiers encore ouverts en France, et notamment contre le projet d’A69.
Le 4 octobre l’Obs publiait « Pour nous, scientifiques, l’autoroute A69 est un de ces projets auxquels il faut renoncer ». Dans une lettre ouverte, plus de 1 500 scientifiques, dont plusieurs auteurs du Giec comme Christophe Cassou et Valérie Masson-Delmotte, appellent Emmanuel Macron à renoncer à ce projet qui doit relier Toulouse et Castres.
Lire aussi : Les limites que la France ne voit pas : un rapport dévoile l’urgence écologique. Futura, 17 octobre 2023.
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Ce matin lundi 16 octobre le Gouvernement réaffirme qu’il poursuivra le projet de la A69 jusqu’au bout et appelle chacun à respecter l’Etat de droit et à faire preuve de responsabilité.
Ce 18 octobre je constate qu’aucune ou presque association citée n’en parle sur son site. En voici la raison, selon Le Parisien : Une nouvelle manifestation est programmée ce week-end sur le futur tracé de l’A69, alors que d’autres projets d’autoroutes dans l’Hexagone sont menés sans contradiction, ou presque.
Le 20 octobre Agir pour l’Environnement publie : A69, le sondage local qui change tout. 61 % des habitants du Tarn et de la Haute-Garonne sont favorables à l’abandon de l’A69. 82% souhaitent un référendum local.