Cette jeune entreprise « de mobilité » lance son premier produit, le anod hybride. Super-condensateur et mini batterie sont au programme.
MàJ 12 nov.
Avec une technologie hybride permettant la récupération d’énergie à chaque freinage, le vélo dispose d’une assistance électrique sans avoir besoin d’insérer la batterie.
Le anod hybrid pourra démarrer sans aucune aide car les supercondensateurs se déchargent très lentement et se stabilisent à 50%. Il y aura donc de l’énergie plusieurs mois après la non-utilisation pour démarrer, m’assure-t-on par écrit. A condition d’avoir beaucoup freiné ? L’échange était clos.
Une histoire industrielle
Certes ce n’est pas le premier qui se revendique autonome. Le Pi-Bop accumule déjà de l’énergie produite plus logiquement (intuitivement) par le pédalage ou en roue libre. Il fonctionne sans batterie du tout, uniquement avec un supercondensateur.
Le vélo de chez anod ne vise pas la même clientèle que Pi-Pop, me dit-on sans précisions. Je suppose que anod hybrid vise la clientèle individuelle alors que Pi-Pop aurait déjà une clientèle de collectivités.
La batterie utilise extrêmement peu de métaux rares et le supercondensateur devrait tenir 15 ans, selon les deux fabricants. Ils ont aussi en commun de s’en tenir aux règles permettant de figurer parmi les VAMe, alors que sans bridage leur puissance serait bien plus importante.
La seule vraie différence entre les deux, pour moi représentant le public, c’est que le anod hybride a une batterie, si petite qu’on la met dans sa poche, et, si j’ai bien compris, c’est ça qui justifie le mot « hybride » dans sa définition. Cette petite batterie pèse moins de 650 g et contient 6 fois moins de lithium qu’une batterie habituelle. Enfin elle se charge par USB-C1je ne savais pas ce que ça veut dire, mais un lecteur l’a précisé en commentaire en 1h30 maximum. A quoi servira-t-elle ? Un mot du président me le précisera un peu plus tard : « Pouvoir l’utiliser même sans batterie tout en ayant de l’assistance, et la batterie en elle même est 4 fois plus légère qu’une batterie de vélo classique ». Il ajoute que » la batterie n’est pas en option mais vendue avec le vélo« .
Dernière différence, le prix. Le Pi-Pop est vendu 2000 €, le anod 3500 €. Le prix du anod hybrid se justifie par plusieurs facteurs, selon le fabricant : Fabrication du moteur, de l’électronique, du système hybride super-condensateur et batterie en France; assemblage en France; composants de qualité (selle italienne, poignées Hermmanns en composite bio-sourcé en provenance de Finlande etc). Porte bagage arrière ou avant offert lors de toute commande. Taille et couleur unique pour tous, comme Pi-Pop.
Mais qui est anod, et que veut dire son nom ? Pas de réponse non plus à cette question, je sais juste qu’elle est une jeune entreprise de mobilité qui vient d’annoncer son premier vélo à moteur électrique hybride et compte bien lancer d’autres produits de mobilité. La vente ne se fait que sur pré-commande, mais bientôt, nous annonce-t-on, on pourra le voir en vrai et même l’essayer. Et j’oubliais, ils sont en Vendée et insistent beaucoup là-dessus.
🏌🏿♂️😓
Le modèle de la thèse de Edgar Tournon était plus complet,
il se passait aussi de chaîne, tout passait par l’électronique.
Un vélo électrique sans chaîne ni cardan, et sans batterie
Pour avoir une idée de ce qu’est un supercondensateur je suis allée sur la toile. J’y ai lu que c’était un dispositif permettant
d’obtenir une densité de puissance et une densité d’énergie intermédiaires entre les batteries et les condensateurs électrolytiques classiques. (…) Composés de plusieurs cellules montées en série-parallèle, ils permettent une tension et un courant de sortie élevés (…) et stockent une quantité d’énergie intermédiaire entre les deux modes de stockage cités ci-dessus (…), et peuvent la restituer plus rapidement qu’une batterie. Ils sont donc souvent utilisés comme élément de stockage d’appoint d’énergie, en complément à des batteries ou à une pile à combustible.
Wipedia, Supercondensateur
Cela ne m’a pas vraiment rassurée.
La recharge par USB-C est la même que pour la majorité des ordinateurs portables et bientôt téléphones. Le standard désigne la connectique (le fil) et existe depuis un moment. En bref, il suffit d’un chargeur de téléphone ou d’ordi.
Pour le nom, Anod vient de l’anode, partie positive d’une source d’électricité. Et les condensateurs, comme il y avait dans les anciennes radios, servent à conserver des petites charges d’électricité (un peu comme les batteries). Un super condensateur va en conserver plus. En revanche, le condensateur emmagasine l’électricité sous forme d’électrons, alors que les batteries utilisent de la chimie.
Merci pour ces réponses que j’aurais dû obtenir de la société anod, mais celle-ci n’avait accepté que des questions écrites, ce qui complique tout.
Bah, finalement, on entre dans le registre des vélomoteurs (soit toute traction autre que musculaire), donc on sort de celui du vélo — mu par la simplissime, légère et gratuite (OK, une fois le vélo acheté…) force musculaire humaine, non ?
Autrement dit : comme les fabricants de voitures, que tous ces inventeurs s’agitent dans leurs fabriques de moteurs, peu nous chaut !
L’embêtant, bien sûr, est que vélos et vélomoteurs sont généralement désormais confondus et doivent partager pistes et législation…
Pas vraiment. Les deux vélos emmagasinent l’énergie humaine à un moment pour la restituer à un autre. Ce n’est pas très différent du fait de prendre de l’élan dans une descente pour remonter plus facilement. Le Anod ajoute une petite batterie qui permet sans doute de commencer la journée par une montée. Si le vélo ne se recharge pas (Pi-Pop) ou que très peu (Anod), c’est bien que toute l’énergie provient du pilote. Sur le plat, ça ne devrait faire aucune différence avec un vélo sans assistance. Sur terrain vallonné, ça permet de moins forcer en monter et de moins freiner (= perdre de l’énergie) en descente.
À part ça, ça ne me semble pas vraiment utile de dresser les cyclistes assistés des non assistés. Il y a déjà suffisamment de tensions entre groupes dans ce pays. Juste sur la route, il n’y a plus que des ennemis : automobilistes, bus, vélos, vélos assistés, vélos cargo, piétons, trottinettes, scooters, motos, etc. Tout ce monde qui se croit en droit d’insulter les autres par des discours clivants…
Allez voir L’échappée pour mieux comprendre ! Et jetez un œil dans la revue de presse d’octobre (Sport & Vie).
Cher Antoine, observer que vélos et vélomoteurs doivent partager pistes et législation, ce n’est insulter personne. Le clivage n’est pas dans le discours mais sur le terrain. Cycliste vieillissant, je dois maintenant, sur les aménagements cyclables que nous avons réussi à obtenir, cohabiter avec des objets roulants de plus en plus lourds, volumineux, puissants, rapides, très éloignés des vélos qui y étaient il y a encore peu les seuls admis, et qui me font peur. J’ai vu il y a peu un vélocarguiste motorisé serrer de près, sur une piste parisienne, un simple cycliste qui avait le tort de rouler à la vitesse habituelle d’un vélo, comme ces automobilistes qui te serrent dans une rue étroite pour que te faire comprendre que ta vitesse est incompatible avec celle à laquelle ils se sentent en droit de rouler. J’étais content d’être derrière lui plutôt que devant.
Merci de m’instruire, mais ces subtilités technologiques ne m’intéressent pas. Ce que je constate, c’est que la cohabitation entre vélos et vélomoteurs est stressante pour les premiers. Que les maladies de la sédentarité sont en augmentation rapide. Que les batteries et assimilés ont un impact écologique nuisible. Et que les marques concernées gagnent de l’argent grâce à l’humaine propension à la paresse.
un vélo demande 1 kwh pour faire 100 km si j’en crois mon logiciel préféré et ya pas à dire, soit c’est le cycliste qui les fournit soit c’est un système électrique, batterie ou condensateur. On peut certes recharger dans les descentes, mais pas de miracles, ya pas d’énergie gratuite, selon Carnot comme j’ai appris à l’école.
En effet, pas de création d’énergie ni même de système mécanique sans perte. Toutefois, sur des reliefs vallonnés, récupérer un peu d’énergie de la descente pour remonter est déjà pas mal.
Sur son site, Anod annonce une garantie de 2 ans et une autonomie de 30-70km…
Le moteur n’est pas au niveau du pédalier, mais sur le moyeu arrière…
Le vélo n’a pas de dérailleur ni aucun changement de vitesse…
Les commentaires de 2 précédents articles de ce blog, expliquaient déjà pas mal ce qu’est un supercondensateur, ses qualités et ses limites. Il s’agit de l’article du 2 aout 2022 sur le Pi-Pop dont le lien est donné dans le présent article du 10 novembre 2023 d’une part, d’autre part de l’article du 5 janvier 2021 Un vélo électrique sans chaîne ni cardan, et sans batterie.
C’est une idée séduisante de récupérer (sous forme électrique) l’énergie du freinage, mais il reste à démontrer son intérêt pour le vélo. Cette idée de récupération de l’énergie de freinage suscite de nombreuses recherches et quelques développements dans les transports (voir par exemple Technologies de supercondensateur : le graphène est-il enfin à la hauteur de son potentiel ?), mais plutôt pour les bus, voire les métros.
et si j’ai bien compris et ou bien lu quelque part (mais est ce vrai ?) il ya aurait de la triche sur le Tour de France avec ce système. En effet en théorie les cadors du tour qui sont dans le peloton à 90 % du temps, pourraient pédaler tranquille (c’est relatif) et charger ces condensateurs pour les utiliser en fin de parcours: encore un phantasme ?
Pour autant que je me souvienne des reportages que j’ai vus sur le sujet du Tour et des batteries, des vélos incorporaient des batteries (petites, mais suffisantes pour donner un avantage) dans les tubes du cadre. Des caméras thermiques permettaient de voir une température plus élevée au niveau de parties du cadre. Le moteur, je crois, était dans le pédalier. En revanche, tout un système de recharge aurait été trop lourd et difficile à cacher (blocage de la roue libre, générateur, etc.).
Sur la présence ou non de « vitesses » (dérailleur ou engrenages), je remarque que uFeel mentionné dans Un vélo électrique sans chaîne ni cardan, et sans batterie fonctionnait avec le pédalier qui recharge le supercondensateur, lequel alimente le moteur. Donc, pas de chaîne ni de boite de vitesses. Le site de uFeel indique que le projet est devenu PiPop qui, lui, possède une transmission classique à dérailleur. L’énergie du cycliste est donc transmise, en partie, par la chaine, le reste étant emmagasiné dans la réserve (supercondensateur). Selon toute vraisemblance, le changement permet de limiter les pertes dûes à l’efficacité imparfaite de l’alternateur (qui charge) et du moteur. (Pour un vélo sans assistance, l’efficacité est de l’ordre de 97 %, les 3 % étant perdus par la transmission).
C’est pourquoi le projet Anod, sans chaîne, m’intrigue. Ont-ils résolu la question des pertes de manière satisfaisante ? Ce serait spectaculaire. En tout cas, le site d’Anod est muet sur le sujet…
Les anod hybrid ont une chaîne, sur les images au moins.