2 labels pour les vélos et autres nouvelles de la filière

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Patrick Gaynard est confiant sur l’objectif des 2 millions de vélos « made in France » dès 2030, rapporte l’Union Sports et Cycles : la filière économique du vélo est bien lancée, après la signature du contrat de filière, in-extremis en juin. Il précise : « Nous sommes à 900 000 vélos produits et la production continue de s’accélérer avec le succès du vélo à assistance électrique et des entreprises françaises qui innovent dans leur outil de production et leur mode de management. » 

Après s’être réjoui de la place occupée par le vélo pendant les Jeux Olympiques (vélos en libre-service, nouvelles pistes cyclables, stationnements provisoires près des lieux de compétition – en tout 27 000 places temporaires – et 1 500 vélo-cargos pour la logistique), la filière a lancé deux labels, le cycloscore et l’Indice France-vélo.

Le premier valorise les vélos produits de manière durable et responsable, ce qui importe beaucoup à l’ADEME, le second se demande à quel degré le vélo a été conçu, assemblé ou fabriqué en France, dans le droit fil du rapport sur la filière économique du vélo, rendu en janvier 2022, qui valorisera les constructeurs adhérents de la filière. Il faudra donc voir si Durable et responsable ne s’oppose pas à Fabriqué en France … comme l’a remarqué le magazine Que choisir


La filière du vélo regroupe les secteurs de la production de vélos, des services liés au vélo (réparation, location….) de la cyclologistique, des loisirs, des sports et du tourisme, de l’aménagement et des infrastructures, du mobilier urbain (stationnement …) ainsi qu’une association d’usagers (AF3V), les associations professionnelles (Boites à vélos, Artisans du cycle …) et les clusters spécialisés (Cygo, Cara Vélo et Vélo Vallée) ….

Le président est donc Patrick Gaynard, qui vient également d’être élu président de la Commission Cycle de l’USC1Sport & Cycles, le syndicat des constructeurs le 5 septembre dernier. Le bureau de France-Vélo est composé de 5 vice-présidents qui représentent les membres fondateurs : Olivier Schneider pour la FUB, Françoise Rossignol pour le Club des villes et territoires cyclables et marchables, Chrystelle Beurrier pour Vélo&Territoires, Jérôme Valentin, PDG de Cycleurope, pour l’Union Sports & Cycles et Lionel Habasque, nouveau patron de Terres d’Aventure, pour France Vélo Tourisme. Vous verrez tout ça sur le site de la Filière vélo.


La crise que connaît l’industrie du cycle, qui se traduit pour l’heure par une forte baisse des ventes aux particuliers, ne semble pas gêner l’industrie du vélo à assistance électrique. La vente de Cycleurope fin septembre a frappé les esprits. Pourtant l’entreprise n’en est pas morte, elle a juste été vendue par son propriétaire le groupe Grimaldi à un autre groupe, le normand Rebirth, dirigé par Grégory Tréabol et spécialiste du VAE. Une nouvelle usine va même être construite sur le site de Romilly (dans l’Aube), et personne ne sera licencié. Il est certain que Rebirth, déjà propriétaire des marques Solex, Easybikes, Lejeune, Coleen, Mobiky et quelques autres comme Docto-velo, manifeste de fortes ambitions … pour le VAE, lequel semble être le seul qui intéresse l’industrie française du cycle, comme l’explique très bien Julien Delépine dans le magazine Alternatives Economiques de juillet-août 2024. Il y montre par exemple que concurrencer l’Asie pour des vélos à 400 € n’a pas grand intérêt, alors que sur plus de 3000 € le jeu en vaut la chandelle. Le VAE est d’abord une affaire de gros sous.

Concurrencer les Pays-Bas par contre pourrait être décevant : le n°1 du vélo en Europe voit enfin la lumière au bout du tunnel, raconte le site Frandroit, spécialiste des deux-roues électriques. Accell Group « possède une flopée de marques : Babboe, Batavus, Haibike, KOGA, Lapierre, Raleigh, Sparta ou encore Winora, pour ne citer qu’elles ». Qui croire? Toujours selon Frandroid (le 23 octobre 24) le groupe autrichien Pierer Mobility attend des résultats 2024 inférieurs aux prévisions, à cause des ventes de vélos électriques dont la véritable reprise n’arriverait pas avant 2025 en Europe.

Le distribution se réorganise aussi, Italvet et Ultima Mobility ont fusionné, prenant le nom de CCC Distribution avec l’ambition d’être plus fort pour fournir les détaillants.

En revanche Olivier Razemon mentionne l’attentisme des communes pour l’achat de nouveaux matériels de rangement de vélos : Le secteur du vélo s’inquiète pour son avenir, Le Monde, 3 octobre 2024, un titre choisi sans doute un peu vite puisqu’il ne s’agit que des ventes aux collectivités territoriales.

Quant à la réparation, elle aurait presque trop de clients :

Enfin le secteur du tourisme prend à bras le corps l’idée que la France devienne la première destination vélo-touristique du monde. 120 organismes ont exprimé leur « soutien » à la démarche de filière. Parmi eux, selon Vélo&Terrritoires, il y a des organismes nationaux, des organes locaux de promotion du tourisme (48% des effectifs), des professionnels, des bureaux d’étude et des associations. Ils demandent une implication forte de la ministre du tourisme pour faire du vélo un moteur économique de premier plan en France. L’article de Vélo&Territoires se termine par une information surprenante :

Plus de 20 % des touristes à vélo viennent de l’étranger.

Dans les années 80 c’était certainement … 99%. Les cyclistes que je rencontrais dans les campings en France étaient tous étrangers, les Français étant rarissimes. Les cyclo-campeurs que je connaissais partaient tous … à l’étranger, et il n’existait presqu’aucun guide d’itinéraire en français, comme je l’ai exposé récemment en présentant des guides allemands qui arrivent chez nous !

Justement pour que le tourisme ne devienne pas un facteur d’aggravation de la situation climatique il faut que les trains y participent et pour que les étrangers reviennent à la force du mollet, et moins en VAE comme c’est le cas actuellement, il faut aussi que l’hôtellerie rurale ressuscite. Voir là-dessus notre article Les hôtels ruraux souffrent mais ignorent les cyclistes. Ce sera bénéfique pour tout le monde.


A toutes fins utiles je vous signale un appel à projet dans le cadre de France 2030 (un programme de l’ADEME), qui vise à soutenir les efforts de compétitivité, de souveraineté, d’innovation et d’investissement productif de la filière industrielle du vélo pour produire en France les vélos et leurs équipements.

C’est ouvert aux entreprises de toutes tailles mais les projets ayant une composante collaborative forte, associant notamment des entreprises débutantes, petites, moyennes ou de taille intermédiaire (sic), ou des partenaires de la recherche ou des universités, et, si besoin, des collectivités territoriales … feront l’objet d’une attention spécifique, tout comme les projets qui privilégieront un partage des objectifs et des résultats au sein de la filière industrielle naissante (notion de « bien commun »). Ouf !

Il faut avoir envoyé le dossier avant le 9 décembre 2024.

Tout est expliqué sur le site de l’ADEME.

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Thomas Tours
7 jours

Comment se positionne L’Heureux Cyclage dans cet écosystème?

Marc Duchesne
7 jours

Plusieurs commentaires, dans l’ordre du texte de l’article.

1. Les 2 labels Vélo :
Le Cycloscore : Qui contrôle? Matériaux, process de fabrication, etc… Quel organisme de contrôle? Ou bien est-ce purement du déclaratif…
Le France Vélo : Moi petit artisan tout seul dans mon coin des Pyrénées Occidentales, je conçois et assemble moi-même les vélos de ma marque « Royal Asport », dont au moins 15% des composants sont systématiquement d’origine France (pneumatiques, rubans de cintre, bouchons de cintre, portes-bidons…). Je peux donc prétendre au score 4/5. Cool, non? Après, quel est l’impact sur les clients potentiels, qui sont plutôt de l’autre côté de l’Atlantique ou de la Méditerranée, mystère!

2. Le focus sur les VAE :
A mon humble avis, une grossière erreur. Comme le Vinyl a fait son comeback et surpasse désormais les CD en volumes de vente, comme le freinage Patin va bientôt revenir sur le devant de la scène professionnelle en remplaçant le freinage Disque sur les vélos du WorldTour, les vélos « musculaires » feront leur retour en masse dans quelques années. Lorsque les utilisateurs se seront aperçus par eux-mêmes que l’assistance électrique est plus un frein qu’un accélérateur : Poids du vélo, coupure de l’assistance au delà des 25 km/h légaux, entretien de la batterie, maintenance, réparations…
L’assistance électrique est nécessaire sur de nombreux vélos : les cargos utilitaires, les VTT de montagne, les vélos urbains « vélotaf ». La preuve, les cargos et quadricycles que nous développons pour ma marque Regina Sport sont tous des VAE.
Pour le reste: bicyclettes sportives, bicyclettes de loisirs, l’assistance électrique ne s’impose pas. Or, ces segments représentent, quoiqu’en disent les experts gaulois, une grande part du marché, y compris à l’International. Les ignorer aujourd’hui est s’empêcher de grossir demain.
Le VAE, c’est bien, ça permet d’enrober le truc dans des artifices technos, la fameuse « connectivité » en tête. Sauf que KISS. Keep It Simple Stupid. Les grands groupes sont en train se prendre cette vieille formule (milieu du 20ème Siècle, Raymond Loëwy) dans l’EBITDA…

3. Le Tourisme à Vélo :
Exemple de l’énorme travail d’aménagement du territoire restant à faire: La traversée des Pyrénées. Impossible de trouver un hôtel « Accueil Vélo » ou assimilé tous les 30 km le long de la Vélosud – l’itinéraire cyclable protégé entre Perpignan et Hendaye. Et impossible de trouver un service de transfert de bagages abordable le long de la chaîne, hors les Chemins de St-Jacques.

Se mettre à la place des utilisateurs. La clé de tout. #vivelevélo

Michèle Dambrine
1 jour
En réponse à  Marc Duchesne

Totalement OK pour les 3 commentaires de Marc Duchesne… ne rêvons pas (trop)…ne perdons pas les pédales ! Et vive le vélo !

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