La lampe H20 (only) fonctionne sans pile et sans batterie. Son secret est ce qu’elle a dans le manche, qui ressemble à une tresse métallique de couleur cuivre, dont la notice nous dit que c’est le support d’un « processus d’oxydation contrôlée ».
Ce que je peux vous dire avec certitude c’est qu’elle est très légère et que sa mise en route s’est passé comme prévu. Vous la trempez 5 secondes dans un bocal d’eau et c’est bon. C’est là que ça se joue. Cette lampe-torche n’a pas un faisceau très large ni aveuglant mais il conviendra parfaitement sous la tente pour fouiller dans les sacoches ou à la maison dans vos coins sombres. Les jours de grande panne électrique elle vous aidera à descendre à la cave voir ce qui se passe. L’eau utilisable peut n’être pas pure, et même sale, l’urine, même, en cas extrême pourrait aller. Les lavoirs et les ruisseaux seront donc parfaits.
Combien de temps ça dure ? Ça c’est difficile à dire. Le fabriquant promet que la lampe fonctionnera au moins une vingtaine d’heures sans trempage (de 17 à 80 h en fonction de la température et de l’humidité), et qu’au total elle tiendra l’équivalent de 2 mois d’allumage. Cela correspond à mes tests, mais pas tout à fait à ce que j’avais compris au début. Au bout de deux jours, chez moi, que je l’ai utilisée ou pas, la lampe est faiblarde. Il fallait donc lire « sans nouveau trempage la lampe sera en état de fonctionnement pendant une vingtaine d’heures au moins« . On comprend qu’il faudra la tremper avant début d’utilisation, mais toujours moins de 10 secondes. C’est d’ailleurs ce que dit la notice que l’on trouve dans la boîte, après achat et ouverture : Plusieurs heures de fonctionnement après chaque activation (mouillage), contrairement aux autres lampes autonomes.
Il ne faut pas demander à cette lampe ce pour quoi elle n’est pas faite. Elle n’éclairera pas une pièce, c’est une lampe-torche qui vous permet de retrouver un objet, inspecter votre vélo, faire le tour des fixations de votre tente, lire une notice ou un bouquin, et d’aller aux toilettes quand la lune est cachée. Elle ne consomme rien et surtout est indépendante des réseaux électriques. Elle me paraît réellement intéressante en tant que lampe de secours, et finalement facile à utiliser en toutes circonstances. Pour ma part je l’ai complètement adoptée pour fouiller dans mon garde-manger sous l’évier ! Reste à vérifier si les deux mois d’allumage au-delà des quels la lampe rend l’âme sont bien à lire au premier degré. A coup de 1/4 d’heure d’allumage par jour cela ferait 276 jours, soit au moins deux ans pour un usage banal, et tablons pour trois ou quatre, voire dix, pour des usages occasionnels. Elle devrait donc tenir largement le temps de votre prochain grand voyage, ou de la prochaine panne électrique, à partir du premier trempage … ou alors je n’ai rien compris, ce qui serait quand même surprenant.
La lampe est vendue principalement par correspondance et au prix de 40 euros, 45 avec les frais de port. Tous les renseignements sont sur le site de Waterstrom..
Hmmm, il faut bien lire toute la fiche technique. Notamment cette partie :
«Durée totale d’utilisation : jusqu’à 1 500 heures*»
Sachant que la luminosité de la LED est visiblement relativement faible on doit être à une consommation de 2mA.
Sachant également que la capacité d’une simple pile AA (LR6) est d’environs 2800mAh (d’après wikipédia). On peut obtenir la même durabilité avec une simple lampe LED à pile, sans avoir besoin de la mouiller 😉
Pour les piles AA on a espoir qu’elle soit un minimum recyclée quand on la met dans le bon conteneur. On garde la lampe pour plusieurs piles (la durée de vie d’une LED est quand même longue).
Pour cette lampe à mouiller on jette la lampe au bout de 1500h et pas sûr qu’elle soit recyclée (que fait-on de la LED?).
J’ai peut-être pas tous les éléments pour évaluer le produit, mais je suis bien tenté d’appeler ça du greenwashing.
« on doit être à une consommation de 2mA », c’est peu probable, la fiche technique fournie par Isabelle disant que la puissance est de 0,5 W (ce qui est cohérent avec ce que j’ai pu trouver sur internet, une LED ayant un éclairement d’à peu près 10 fois sa puissance), pour être à 2 mA, il faudrait fonctionner à 250 V, ça me paraît peu crédible… Pour être à 0,5 W, on doit plutôt être autour de 100 mA (soit 0,1 A) et une tension de l’ordre de 5V. (d’ailleurs, un pile AA a typiquement un voltage de 3,5 V, donc pour fournir 0,5 W, elle devra fonctionner à une intensité de 143 mA, donc elle fonctionnera environ 19h, en supposant qu’elle soit capable d’éclairer correctement jusqu’à épuisement).
Donc si elle tient vraiment 1500 h, ça équivaut à environ 75 piles, c’est pas si mal. Surtout pour une lampe de secours, où on doit sortir la pile et la mettre dans une boîte ou sac avec la lampe pour éviter que la pile coule dans la lampe, et vérifier régulièrement que la pile stockée avec la lampe fonctionne encore… Là, il suffit de trouver un peu d’eau et c’est bon.
Ça me paraît quand même relativement cher par contre. J’ai une lampe de bricolage à batterie que je peux laisser dans un coin pendant des mois, elle se rallume sans perte de luminosité, je la recharge une fois tous les deux ou trois ans, elle tient très longtemps et éclaire fort, c’était un cadeau, donc je ne sais pas combien elle coûtait, mais là, 45 € pour une lampe qui permet tout juste de chercher son chemin ou un objet dans un endroit sombre, et qu’il faut refaire tremper quasi à chaque fois si on ne l’utilise que quelques fois par mois, ça me paraît beaucoup.
Je n’ai pas trouvé de détails sur le principe de cette lampe.
Il est question d’oxydation. Effectivement, l’oxydation n’est pas que la réaction chimique provoquée par l’oxygène: c’est plus généralement une réaction chimique (éventuellement électrochimique) de transfert d’électron, la réaction (chimique) inverse (=transfert d’électron dans l’autre sens) étant la réduction. Ainsi, dans une pile (électrique classique) se produit une réaction d’oxydation à une électrode et de réduction à l’autre électrode, ainsi des électrons circulent (c’est du courant électrique) dans le fil électrique branché entre les 2 électrodes à l’extérieur de la pile.
Par exemple la formation de la rouille est une oxydation du fer (métal) par l’oxygène de l’air, réaction favorisée (catalysée) par l’eau.
Isabelle nous dit que le « secret [de la lampe de poche en question (Waterstrøm)] est ce qu’elle a dans le manche, qui ressemble à une tresse métallique de couleur cuivre, dont la notice nous dit que c’est le support d’un « processus d’oxydation contrôlée ». »
Il est donc possible -vraisemblable- que le cuivre s’oxyde à l’air une fois mouillé: selon Wikipedia « Le cuivre [métal] n’est pas altéré dans l’air sec, ni dans l’oxygène gazeux. Seules des traces d’eau et surtout la présence indispensable de dioxyde de carbone ou anhydride carbonique initie une réaction. Le cuivre ne réagit pas avec l’eau, mais réagit lentement avec le dioxygène de l’air en formant une couche d’oxyde de cuivre brun-noir, de nature passivante. Contrairement à l’oxydation du fer [dans] une atmosphère humide, cette couche d’oxyde empêche toute corrosion en masse. »
Donc si ce qu’a vu Isabelle est bien du cuivre et que c’est bien le réducteur des réactions électrochimiques mises en œuvre, la lampe est à jeter quand la surface de la tresse de cuivre est entièrement recouverte (et passivée) par l’oxyde brun-noir en question.
– Peut-on régénérer la lampe en brossant la tresse?
– Quelle réaction se produit à l’autre électrode? Et quelle est-elle?
– S’il y a un brevet, ça doit être expliqué.