Le nouveau Monsieur vélo est Thierry du Crest

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Par décret du Président de la République en date du 12 septembre 2019, M. Thierry du Crest, ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts, a été nommé coordonnateur interministériel pour le développement de l’usage du vélo.

Nous n’aurons attendu cette nomination officielle que 3 mois et demi (dont deux d’été) depuis son annonce par Olivier Razemon, le soir-même de la fin du contrat de Sylvie Banoun. Thierry du Crest est donc notre nouveau « monsieur vélo » depuis une semaine, et il est bien « interministériel ». 

Une carrière toute entière dans le domaine des transports

Auparavant  il avait exercé de nombreuses responsabilités dans le domaine des transports, notamment chef du projet tramway T3 en région parisienne, responsable de la mission Grand Paris à la RATP (2008 – 2010), directeur déplacements et accessibilité à la métropole de Lille (2011 – 2015, période pendant laquelle il se déplaçait toujours à vélo). 
Il a aussi travaillé au Cerema (1998 – 2002) sur les questions de transports publics en site propre, de modélisation des déplacements et de péage urbain. 

Il était depuis décembre 2015 directeur du projet « Charles-de-Gaulle Express ». Il est ingénieur des Ponts et Polytechnicien. 

Le vélo est un mode de transport à part entière

S’il a souhaité être nommé à ce poste ce n’est pas que le vélo soit pour lui une lubie, c’est que son souhait a toujours été de faire du concret et de l’utile. Quoi de plus concret et utile que de participer à la multiplication par 3 de la part du vélo dans les modes de transports s’interroge-t-il. C’est « ambitieux et nécessaire », « le vélo doit être reconnu comme un mode de transport à part entière », insiste-t-il. 

Pourtant Thierry du Crest n’aura officiellement pas plus de moyens que ses prédécesseurs, et même plutôt moins puisque Pierre Toulouse, le second de Dominique Lebrun (évoqué dans Sylvie Banoun est nommée!!!) puis de Sylvie Banoun, a pris sa retraite sans être remplacé.  Mais il est prévu qu’il travaille de façon très rapprochée avec la direction générale des transports, des infrastructures (et de la mer – DGTIM), direction à laquelle il était déjà rattaché pour le projet Charles-De-Gaulle Express, et qu’il s’appuie sur ses équipes. Par la même occasion il devrait pouvoir insuffler du vélo dans les tuyaux, sans pour autant être lui-même vélotafeur, région parisienne et quartier de la Défense obligent. A noter cependant que la résorption de la discontinuité de l’itinéraire cyclable entre Paris et La Défense vient d’être retenue dans l’appel à projets « Fonds mobilités actives – Continuités cyclables » du ministère ! 

Du boulot très concret

Du boulot il va y en avoir, en effet, rien qu’en s’intéressant à la mise en oeuvre du plan vélo1 Le plan vélo a été présenté en septembre 2018. Ce blog en rend compte deux fois : Plan vélo, les bases sont posées, et pas plus, le 15 septembre, et 3 avancées majeures dans le Plan vélo, le 19., présenté il y a déjà un an.

Le marquage des vélos, le vélo à l’école et les questions de vélo et train figurent parmi ses premiers dossiers. Il y aura aussi, normalement, la rédaction des décrets consécutifs à la Loi sur les Mobilités, et là-dessus nous espérons qu’ils seront plus clairs et réalistes que ceux qui avaient instauré les nouvelles zones 302 Sur le texte régissant les zones 30 on peut relire deux articles : Détournements de fonds : N’importe quoi n’est pas n’importe quoi et l’édifiant De la « mise en conformité » des zones 30. ou définit les voies vertes3 La réforme impossible de la définition des voies vertes avait finit par provoquer le départ anticipé de Jean-Louis Pons, le dernier chargé de mission sur ce sujet.… Il s’intéressera d’ailleurs aux questions de véloroutes et de voies vertes4 Sur l’histoire institutionnelle des voies vertes ma source est mon article Véloroutes et voies vertes, repères chronologiques. puisqu’elles font partie des infrastructures cyclables utiles au loisir et au déplacement. Il n’aura pas le temps de s’ennuyer.

Bientôt en congrès

M. du Crest sera présent aux congrès de Vélo&Territoire (fin septembre en Anjou) et du club des Villes et Territoires cyclables (début octobre à Nantes). Le vélo ne sera réellement un mode de transport à part entière que si tout le monde se retrousse les manches … ajoute-t-il en me quittant. Elus, citoyens, fonctionnaires et entreprises…

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R. Reguigne
4 années

 » Le vélo à l’école « , OK, mais j’ai beaucoup mieux à proposer : les scolaires entre CP et CM vont donc, tous ( ? ) être éduqués à l’usage du (de leur) vélo; c’est très, très, bien ; oui, mais ensuite quoi ?
Quoi = que chacun d’eux, grâce à sa formation, sans aucun doute assortie de la remise d’un  » mini diplôme « , puisse, au quotidien, aller à son école, puis au collège, lycée, fac, et en revenir, dans des conditions d’itinéraires sécurisés à un niveau correct. Si non alors à quoi bon la formation initiale ? Pire, ce serait une incitation, claire et nette, à utiliser son vélo dans des conditions  » périlleuses « . Non, au grand jamais ! Conclusion : que chaque scolaire, à tout âge, puisse aller à vélo en sécurité jusqu’à son établissement. Un point c’est tout.

Corbin, Christine
4 années

Il serait très formateur pour parents et enfants de définir un périmètre autour de chaque école, collège ou lycée, et même autour des campus universitaires auquel la voiture n’aurait pas accès. Bien sûr, il faudrait plus de temps pour venir chercher sa progéniture, ou alors il faudrait prendre son vélo.

Hugo Lanzmann
4 années

Aucune chance que Thierry du Crest n’arrive à quelque chose de significatif, dans un gouvernement qui, comme les précédents, ne lui donne pas les moyens, car il manque totalement de volonté politique dans ce domaine. Le fait que cette personne ne soit pas un vélotafeur est également inquiétant.

Bertrand
4 années

L’agglomération parisienne présente la particularité d’avoir un cœur (grosso modo, les zones 1 à 3 de la défunte carte orange) particulièrement dense ce qui est très favorable à la pratique du vélo. La plupart des gens y ont des trajets domicile-travail de faible distance.
Pour l’accès à La Défense, c’est clairement une purge, mais nombre de vélotaffeurs la subissent matin et soir. Si M. du Crest se l’infligeait, il aurait au moins la motivation de résoudre ce tout petit aspect du problème global de l’aménagement cyclable de la France.

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