La Fub voulait revoir ses statuts. Il n’est pas certain qu’Olivier Schneider en soit à l’initiative, et on peut même se demander s’il ne s’est pas retrouvé sans prise sur les évènements.
De son côté il avait bien dit qu’il ne resterait pas président à vie. Là ça fait 9 ans (il a été élu le 18 avril 2015, il avait 35 ans), il pensait 10.
Jeudi après-midi, 21 mars, dans son introduction au congrès de la fédération, à Grenoble, Olivier évoquait avec émotion qu’une réforme allait avoir lieu et qu’on aurait probablement un système de co-présidence. Le congrès qu’il ouvrait était donc bien de transition, comme il l’a dit, et pas seulement pour la place du vélo dans le système des mobilités.
Ce dimanche l’hypothèse de deux co-présidents, préférentiellement une femme et un homme, n’a finalement pas été retenue et c’est une « collégiale » qui a été créée. Cet objet bizarre, qui n’est pas interdit par le droit alsacien -dont relève la fédération créée à Strasbourg- remplacera président et bureau. Ce système aura pour avantage d’éviter que les décisions soient prises sans discussion : Olivier m’a d’ailleurs confié qu’il avait souvent regretté d’être un peu seul à devoir décider ou donner un avis en urgence. Malgré tout on peut faire le pari qu’une personnalité se dégagera de cette collégiale, d’autant que l’an prochain le CA devrait être renouvelé intégralement, avec un temps maximum de présence, adopté cette année. Peut-être reviendra-t-on alors à une présidence classique ?
Olivier n’en sera donc plus. D’ici là il a été convenu qu’il effectuerait un accompagnement de ses successeurs, un « tuilage », comme il dit.
Olivier Schneider va donc quitter la Fub, avec la fierté d’avoir participé à l’éclosion du Plan vélo ou d’avoir proposé et monté l’opération Coup de pouce. Il a quelques regrets qu’il me confie, sur le forfait mobilités durables qui n’est toujours pas obligatoire et sur le Savoir rouler à vélo (à l’école) qui a pris un caractère trop sportif. Il est fier aussi que le nombre d’associations adhérentes soit toujours en forte croissance et que le conseil d’administration se rajeunisse. Il a également déclaré lors du congrès qu’on n’était plus dans l’écologie punitive, puisqu’on était passé du vélo méprisé au vélo levier prioritaire du système de mobilité et du mode de vie désiré. C’est énorme, il a un très beau bilan, nul ne le niera.
Il a des projets dont il a bien voulu me dire qu’ils pourraient tourner autour du vélo, du handicap ou de l’activité physique. Ou des trois.
Nous sommes alors le 24 mars 2024 vers 22 h et je publie cet article dans la foulée un peu avant 23 h.
Dès le 25 les témoignages paraissent.
Dans Linkedin c’est impressionnant : « Olivier a été le fer de lance de la dynamique cyclable ». Suit une liste de ce qu’on lui doit. « Un grand bravo à toi, Olivier, pour l’ensemble de ta mandature 👏 ! Nul doute que la FUB poursuivra la piste (cyclable) que tu as dessinée avec discernement et habilité. Le monde du hashtag#vélo en est reconnaissant ! » .
Muriel Sola-Ribeiro ajoute que pour elle la présidence en collégiale c’est un bon moyen de « tuer une structure de l’intérieur ». « Un Projet ça s’incarne, le costume doit être habité », ajoute-t-elle, précisant que « porter un projet c’est un travail d’équipe OUI, mais avec un MOTEUR qui donne le tempo, guide et fédère. » Voilà qui devrait aller dans le sens d’Olivier !
Le 27 mars Olivier s’exprime à nouveau :
Lors de notre récente Assemblée Générale, nous avons entériné 🗳 une démarche de réforme statutaire 📑 et de transition de la gouvernance, amorcée, il y a près de 2 ans par le Conseil d’Administration. Cette décision témoigne de la vitalité démocratique 🙋♀️ 🙋♂️ de notre fédération, et je suis profondément fier d’en faire partie !
🚶♀️ 🚶♂️ Une direction collégiale de la FUB permettra, j’en suis convaincu, une collaboration renforcée qui permettra d’aller encore plus loin dans la promotion du vélo comme moyen de transport agréable, accessible et durable, en une phrase de « donner les moyens aux potentiels cyclistes de passer sereinement à l’acte, partout en France ».
👌 Comme annoncé il y a un an déjà, je m’engage à poursuivre mon mandat jusqu’au bout, afin de garantir une transition harmonieuse vers la nouvelle équipe de coprésidentes et coprésidents élus à Grenoble.
Linkedin (extraits), 27 mars.
Le 28 mars on reçoit un communiqué de la Fub :
Le 5 avril, à l’occasion de la rencontre régionale inter-associative et de la visite d’Olivier Schneider, Président de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB), la FUB et les associations locales invitent les journalistes à Saint-Quentin (02100). Cet échange a pour objectif de mettre en valeur la complémentarité des dynamiques locales, régionales et nationales en faveur du vélo, portées par les associations d’usagers.
Cette conférence de presse se tiendra présence de :
- Olivier Schneider, président de la FUB, il apportera un éclairage national en rappelant les enjeux liés au développement du vélo et les solutions encouragées par la FUB,
- Juliette Morlé, chargée d’animation du réseau FUB,
- Plusieurs-res représentant·es de l’association Vél’02.
Le même jour le Club des villes cyclables publie ce qu’il a appris :
Le partage des domaines de compétences devrait être connu le 2 avril, suite au bureau de la FUB.
Lettre du Club des villes cyclables, 28 mars
Le 28 mars toujours, O. Schneider est qualifié de co-président par Radio-France, sans aucun commentaire : « Il faut revoir le permis B pour que les automobilistes passent deux heures à vélo (…) demande Olivier Schneider, le co-président de l’association« . Ceci, comme on l’a vu, n’est pas conforme à la nature d’une collégiale.
Le 29 mars O. Schneider apporte une réponse dans Linkedin : « Une transition débutée en septembre 2022, quand j’ai cessé d’être président des différentes filiales de la FUB, au profit de mes amis Sonia Boury Bouabdela Patrice Malachin Annie-Claude Thiolat Séraphin Elie
Par contre, en toute transparence, j’ai également subi les conséquences d’un accident (armoire qui tombe sur ma tête dans une chambre d’hôtel, durant le congrès de Tours) qui m’ont considérablement diminué. »
▶️ Je ne suis pas certaine que ces déclarations reflètent l’entière réalité, mais passons. Pour l’heure nous n’avons plus qu’à attendre le résultat des travaux du bureau du 2 avril. Nous sommes le 31 mars dans la matinée.
L’expérience d’une gouvernance collégiale dans une association (1901)
Bonne continuation à la FUB et à Olivier !
En fin de matinée on signale, sur les réseaux sociaux, que mon titre aurait dû être : Grosses réformes à la Fub, Olivier Schneider n’est plus seul président, ils sont six !!! Parce que Collégiale ça veut dire co-présidents. C’est noté, et ça ne change pas grand’chose concrètement.
Ben non, on ne peut pas écrire ça : il y avait une personne qu’on pouvait qualifier de président de la FUB, on ne peut plus le dire de personne, ton titre est parfaitement exact.
Aucun président n’a été élu, ni non plus aucun co-président, mais juste six membres de la collégiale. Le reste est commentaires et interprétation.
Collégiale, cela veut simplement dire que l’association est cogérée par les membres du conseil « de direction », qui devient un « conseil collégial », et donc qu’il n’y a plus de bureau avec président, vice-président etc. (il y a en général, pour des raisons pratiques, un/e seul/e membre qui se charge de la trésorerie…). Il n’y a donc pas plusieurs présidents, mais aucun. D’éminentes associations cyclotouristes françaises fonctionnent de la sorte.
Cela si n’est pas une spécificité locale, c’est possible partout en France. Je ne crois pas d’ailleurs que la partie du droit local concernant les associations ait un lien avec le Concordat (pas plus que les spécificités en matière de sécurité sociale par exemple).
Oui il faut juste que les statuts le prévoient mais c’est tout à fait OK dans le reste de la France je confirme.
Oui c’est possible dans le reste de la France : contrairement à ce qui est parfois exprimé à tort, la loi de 1901 ne l’empêche pas.
Mais comme je l’ai expliqué en AG de la FUB puis précisé à Isabelle, le code civil local d’Alsace Moselle qui régit la FUB va plus loin puisq’il le prévoit explicitement : son article 26 commence par :
L’association doit posséder une direction. La direction peut se composer de plusieurs personnes.
Bonne continuation à toutes et tous, à vélo ! Merci Oliver et à plus tard, à vélo toujours !
Une présidence de haut-vol avec de nombreuses réalisations à la clef. Olivier va nous manquer dans l’éco-système vélo qui manque de figures telles qu’Olivier.
L’association In’VD de Millau fonctionne avec une collégiale et s’en porte très bien.
Pour moi, pas de raison qu’il ne puisse pas en aller de même pour la FUB