La Seine, une vallée qui s’ignore, un Festival qui mûrit

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Pour Alessandro Livraghi, architecte et chercheur, la Seine est un territoire linéaire qui s’ignore. Partout les façons d’être sont façonnées par l’eau, la pierre, la couleur des couchers du soleil, la végétation … L’ambition est ici d’aider les habitants du fleuve à retrouver la société créée par leur vallée, dont la linéarité ne correspond à aucune délimitation administrative. Il invite les habitants, qui sont eux-même une partie de la vallée, à se tourner à nouveau vers leur fleuve et à réapprendre à le connaître, sans quoi ils ne pourront se retrouver eux-mêmes. 

Ce samedi 11 octobre 2025 nous avons assisté à un « spectacle vivant hybride », où sont intervenus l’enregistrement du bruit de l’intérieur de l’eau, le film de ses couleurs et de ses rives, le récit de ses poètes, l’écoute de ses amoureux… qui seront une partie de sa thèse de doctorat. Alessandro travaille sur les relations entre collectifs humains et non-humains, avec une attention particulière portée au rapport à l’eau et au sol.

Alessandro Livragui a remonté le cours du temps, de l’estuaire à la source, sur un vieux vélo pas adapté. Le bandeau est une transcription de ce voyage

Pour l’heure nous étions réunis autour de lui à la source pour écouter textes, chants, sons oubliés des temps antiques, pour voir danse et films … car ce festival sera un lieu de culture séquanaise. La Seine est Séquana, la déesse qui présida à sa naissance, connue depuis au moins les Romains. Les vestiges du village gisent d’ailleurs sous les ronces. 

La Seine naît des arbres, et non de rochers, son calme est exemplaire, son dénivelé n’est que de 446 mètres pour 774,76 km. Elle est Séquana, mais à  mi-parcours Paris, telle Gargantua, «  l’avale, régurgite et défèque ». Paris est une dévoreuse, dans Paris la Seine n’est plus elle-même, nous explique encore Alessandro.

Le Festival dont nous avons eu les prémices ce soir de début octobre 2025, à proximité de sa source, était une approche prudente et respectueuse de ce fleuve si calme, qui donne tant de richesses, auquel l’ingrate Paris doit tout.

Les organisateurs de ce festival devront évidemment se rapprocher du Festi’Val de Seine, dont la 9eme édition a eu lieu à Aisey-sur-Seine au mois d’août 2025 et dont les ambitions semblent avoir bien des points communs avec celui dont je parle ici. Voir leur site.


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