Une protestation réussie

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par | Juin 17, 2017 | Actualités | 4 commentaires

3 Mon vélo est une vie a réuni de nombreux cyclistes, ce samedi matin, place de la Bastille à Paris. Une première prometteuse.


En ce samedi 17 juin 2017, une belle assemblée de cyclistes[1. « Plus de 1000 » ont dit les organisateurs, mais cela paraît très exagéré.], dont une bonne moitié le chef découvert, s’est retrouvée place de la Bastille à Paris pour protester contre l’insécurité routière. Malgré la relative improvisation de l’organisation, le mot d’ordre « Mon vélo est une vie » est en passe de devenir un cri de rassemblement.

On doit se réjouir de la belle entente qui s’est instaurée entre responsables des fédérations sportives et de ceux pour qui le vélo est un mode de déplacement ou de portage. Plusieurs vélo-cargos étaient d’ailleurs de la partie, comme des vélos pliants.. Le mot « bienveillance » a été utilisé par plusieurs orateurs, chacun mettant l’accent sur des aspects différents, voire divergents, de la sécurité routière.
La FFCT réclame des aménagements, mais aussi de l’information sur les dangers et souhaite que tous respectent le code de la route. Isabelle Gautheron, directrice technique, nous présente magnifiquement la problématique.

La Prévention routière appelle à ce que les sanctions méritées par les motorisées soient appliquées, besoin que nous explique Pierre Garnier, de MDB, venu avec son tout-petit en vélo-cargo.

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La FUB souhaite que la pratique du vélo soit enseignée à l’école, et rappelle que le vélo est une chance pour tous (s’il n’y avait que des autos, imaginez les embouteillages que ce serait!). Un seul je crois n’a plaidé que pour que le respect du code par les cyclistes, c’est le représentant des cyclistes professionnels, c’est-à-dire ceux qui, à tout prendre, peuvent le moins le faire. Les deux associations de cyclistes quotidiens parisiennes étaient bien représentées aussi.

On a aussi demandé des pistes cyclables en-dehors des villes et entre elles, pour toutes les pratiques, et un vrai « Plan vélo » comme il y en a pour les routes, les trains, les ports ou les aéroports. La FFC, avec la Ligue nationale du cyclisme, a même proposé l’organisation d’assises réunissant les représentants de tous les usagers de la route (cyclistes, automobilistes, chauffeurs routiers, autocaristes …) avec les ministères de l’Intérieur et du Sport, ignorant que c’est le ministère des Transports qui est l’interlocuteur des cyclistes du quotidien.

Ce sont les accidents qui ont réuni toutes ces catégories qui d’habitude se méprisent ou s’ignorent. Les solutions ont relevé du panel habituel : ceux qui pensent que la sécurité du cycliste viendra de son propre comportement, casque, respect du code, et qui de fait étaient hors-sujet aujourd’hui, et ceux qui soulignent que ce sont les motorisés qui seuls ont le pouvoir de tuer et rappellent que les pouvoirs publics sont responsables des infrastructures qui favorisent tel ou tel type de véhicule.

Francisco Luciano, consultant, nous explique en quoi le comportement de certains automobilistes est intolérable.

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Laurent Melikian, lecteur de ce blog venu à vélib’ histoire de montrer les différences, évoque le risque que les cyclistes soient rejetés hors des routes mais constate aussi le renouveau du vélo chez les jeunes Parisiens.

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La lettre apportée au ministère de l’Intérieur par une délégation comporte cinq demandes :

  • Des aménagements cyclables partout, pas seulement en ville ;
  • Une formation au vélo dès l’enfance ;
  • De la communication et de la signalisation, des campagnes de prévention tournées vers tous les usagers de la route ;
  • La baisse des vitesses pratiquées afin que le « partage » de l’espace soit possible ;
  • Que les sanctions méritées par les motorisés soient appliquées.

Niels Brouzes, co-organisateur, ancien champion, nous explique le contenu de la lettre ainsi que les mesures qu’il souhaite voir prendre :

 

Les accidents ont trop longtemps été acceptés, a finalement plaidé Teodoro Bartuccio, pourtant ils n’ont rien de normal, ils ne sont pas une fatalité.

Au-delà de la compréhension plus ou moins sophistiquée de la problématique du jour, voici comment des cyclistes des villes, d’abord allergiques à ce qu’on qualifiera de tic de langage (votre vélo et votre casque) se sont retrouvés solidaires des cyclistes sportifs, qui à leur tour ont quasiment découvert leur existence.


Ce n’est qu’un début, on va vous remettre en sécurité
, a conclu Teodoro Bartuccio, à l’initiative de cette protestation. Ecoutons-le :

 

Lire aussi : 
Accidents, insultes, agressions… Le quotidien sous tension des cyclistes en ville.
France-info, 18 
juin 2017.

—Notes—
Les photos non-attribuées ainsi que les sons sont d’Abel Guggenheim.
Mes excuses aux autres photographes de leur avoir piqué des photos sans les prévenir. Un problème technique m’empêche d’utiliser les miennes. 

Page Facebook de l’association Mon vélo est une vie

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6 années

Avec une police/gendarmerie qui vote à plus de 50% FN, soit beaucoup plus que la population générale… tout cela est-il étonnant ? (lien dans ma signature)

Rodolphe
6 années

J’ai l’impression que ce rassemblement de 1000 manifestants a plus d’impact médiatique que les plusieurs milliers de promeneurs de la convergence francilienne. Il n’y a pas de revendication associée à la convergence ?

Olivier Guckert
6 années
En réponse à  Rodolphe

Non, Rodolphe, je crois que la convergence est un rassemblement et non une manifestation revendicative / militante. Pas de mot d’ordre officiel, d’après Olivier Razemon. Ce qui n’empêche qu’elle participe aussi de la démonstration d’une envie d’un nombre important de personnes de faire du vélo dans un environnement sécurisé.
1000 personnes qui ont une revendication claire ont un impact médiatique et, on l’espère, une audience politique supérieurs à 3000 qui n’en ont pas. Mais continuez à faire les deux !

Corbin
6 années

La question se pose toujours de savoir s’il vaut mieux habituer les automobilistes et motards à la présence de cyclistes sur les routes « de tout le monde » et faire des campagnes et une info sur le partage de la route, ou s’il est préférable de séparer complètement les cyclistes du trafic motorisé. Je reviens d’Allemagne et d’Autriche où j’ai circulé à vélo durant 15 jours sur des aménagements magnifiques, bien balisés, parfaitement exécutés : j’ai pu constater qu’hors de ces aménagements, lorsque je me trouvais dans la circulation automobile, les chauffards étaient nombreux, la vitesse des véhicules était souvent excessive, certains automobilistes étaient même assez agressifs, considérant que je n’avais pas ma place sur la route.
Sans doute faut-il les deux et ne pas déshabituer les automobilistes de notre présence.

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