MàJ le 6 avril. Vers midi il y avait 1% de votants dans le 15eme. Cela ne se voyait pas, la queue devant la mairie était longue et chaque bureau avait reçu la même quantité de votants que les 3 ou 4 qu’il remplaçait. Entassés par 3 ou 4 dans plusieurs salles de la mairie et de son annexe, cela faisait une tranquille animation, avec un passage en bureau de vote simplifié mais une organisation au cordeau. Accueil hors bureau et remise d’un ticket de couleur indiquant la salle, mention manuscrite du n° de bureau et du n° d’électeur puis contrôle, isoloir, vote et signature comme en vrai, sur des registres conformes aux habitudes, rapport en 4 pages etc. Tous les agents avaient reçu une formation, tout comme pour une vraie élection, si ce n’est qu’il y avait moins d’agents et moins d’assesseurs et des tables de dépouillement limitées à 2 scrutateurs au lieu des 4 habituelles.
A 13 h on dépassait les 2% de votants dans le 15eme, le 7eme (Maire Rachida Dati) atteignant 3,4%. A 16h30 nous étions à 5,3% dans le 15eme. On a vite su que la participation n’atteindrait pas les 10% et que le contre les trottinettes en libre service l’emporterait, au moins dans le 15eme. Aux premiers résultats il était partout de 9 contre 1. Un résultat écrasant.
Le taux de participation dans le 15eme arrondissement aura été de 7,75% et le vote Contre les trottinettes en libre de service de 90, 76 %. Les votes Pour atteignaient 9,24 %.
A Paris la participation a été de 7,46 %
soit 4,2% de la population parisienne, font remarquer les entreprises.
1 382 322 électeurs inscrits, 100 336 votants
89,03 % votes contre
136 bulletins blancs et 281 nuls.
On a constaté que partout ce sont les « vieux » qui se sont déplacés, et que la cible de la propagande des trois entreprises a été très absente. Il est donc légitime de s’étonner du manque d’efficacité de ces sociétés, qui ont tout misé sur une clientèle qui n’allait pas voter plutôt que de tenter de retourner une partie des possibles futurs votants. Après nous avoir expliqué que leurs clients étaient des cadres masculins de 25-35 ans, ils ont tout misé sur les jeunes de moins de 25 ans. Après avoir raconté tout et son contraire, comme je l’ai relevé dans mes articles précédents.
Parmi les « abstinents » beaucoup ne savaient tout simplement pas pour quoi voter, se plaignant d’une information trop discrète et de l’absence de « grand débat ». D’autres ont proclamé qu’il y avait d’autres sujets plus importants à traiter. Personne parmi ceux que j’ai pu interroger n’a fait mention déterminante de son rejet ou approbation de la maire de Paris, ceci n’ayant également, semble-t-il, que fort peu influencé les votants.
Les résultats définitifs ont été connus vers 22h 30, mais à cette heure aucune déclaration de la maire de Paris n’était encore diffusée. Pourtant elle a eu ce qu’elle souhaitait concernant les trottinettes. En revanche le faible taux de participation ne peut pas faire figure de « plébiscite » en sa faveur, même si certains considèrent que le taux de 7,45 % n’est « pas si mal » pour ce type de « votation citoyenne ».
La disparition des trottinettes en libre-service n’interviendra qu’à la fin du mois d’août à l’issue de la seconde prolongation du contrat en cours.
Vue l’heure tardive cet article sera complété s’il y a lieu demain matin.
Lundi matin :
Il y a eu lieu, voici les premières réactions.
Le son en cliquant sur l’image de droite.
Dott, Lime et Tier Mobility espèrent à présent « une reprise rapide du dialogue avec la Mairie afin de discuter des prochaines étapes » et précisent qu’ils vont continuer « d’offrir des services de location de vélos électriques » à Paris.
Le directeur général de Dott avait indiqué dimanche matin sur RMC que l’activité de location de trottinettes représentait environ un tiers de son chiffre d’affaires à Paris et que la mairie allait aussi perdre en interdisant les trottinettes quelque 930.000 euros que lui versaient annuellement les trois opérateurs (AFP). Le budget 2023 de la Ville de Paris dépasse les 10 milliards d’euros.
Voir les articles de ce blog, dans l’ordre chronologique :
- Trottinettes en libre-service, la maire de Paris s’en remet encore au peuple. avec une revue de la presse antérieure qui montre que les trottinettes électriques en libre-service ont vraiment mauvaise presse depuis leur apparition : nombreux arguments contre elles.
- La bagarre des trottinettes se poursuit jusqu’au 2 avril Les derniers rebondissements de la campagne, avec les modalités pratiques. Qui pense quoi, les prises de position.
- Le ministre vient au secours des trottinettes parisiennes, la propagande des compagnies de trottinettes, le reportage audio de Biclou (journal Le Parisien) et l’avis de Frédéric Héran.
Et une petite couche : A Montréal, ville du vélo, les trottinettes électriques sont interdites depuis 2020. Quelques mois après leur déploiement à Montréal, elles ont été retirées. La mairie a pris sa décision toute seule comme une grande. France info le 2 avril 23.
Les coûts
Dernière heure (6 avril) on apprend que la votation a coûté un peu moins que 391 000€, aux 3/4 pour la rémunération de 1270 personnes, ce qui ferait 28 centimes par inscrit et bien moins, heureusement, que pour une élection classique (2,23 € par électeur inscrit pour la Présidentielle, 1,91 pour les Législatives). Madame Hidalgo a déjà annoncé qu’on remettrait ça dans un an, sur plusieurs questions dont personne n’a encore l’idée.
Les piétons vont respirer. N’oublions pas que nous cyclistes, nous sommes aussi des piétons.