Joseph D’halluin : la bataille du vélo ne doit pas être simpliste

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par | Jan 23, 2024 | Réflexions | 3 commentaires

Le principal objet du livre La bataille du vélo, de Joseph D’halluin, est d’explorer la complexité de cette bataille. Pour changer la ville, accessoirement développer l’usage du vélo, il faut comprendre que l’on a « transféré sur la bagnole des fonctions que sa propre diffusion a rendues nécessaires ». Il nous faut briser ce cercle vicieux, car « l’alternative à la bagnole ne peut qu’être globale ». Ce livre nous fait comprendre dans quel piège nous sommes tombés.

Nous verrons par exemple comment la voiture nous a été imposée jusqu’à « criminaliser l’usage libre de la rue », dès les années 1920, notamment en transformant une possibilité théorique en besoin ou désir intrinsèque. Aller vite n’est pourtant pas un désir naturel. Au-delà des « revendications simplistes » (ou de cow-boy, tels 50euros, puisqu’il le nomme, mais chacun en connaît quelques autres), l’auteur consacre un chapitre entier à montrer « pourquoi c’est extrêmement compliqué de sortir du système automobile ». Les justiciers solitaires de X se font des illusions, montre-t-il, et créent un mauvais climat, ce qui est pire. Si on ne s’intéresse pas aux prix des logements ou à l’accès au travail, on n’avancera jamais, insiste-t-il.

La « bataille du vélo » est peuplée de chausse-trappes. L’auteur ne mâche pas ses mots lorsqu’il parle des fédérations sportives, et, à côté de ça, isabelle et le vélo est de la bibine (il est vrai que je me retiens parfois de faire du canard ligoté !). Il dépouille aussi les Pays-Bas d’une partie de leur trône, montrant que ce n’est pas du tout un pays « écolo », il traite « les cyclistes » de secte1dans l’une je suis …, et invite à une certaine modération. Ne pas mettre tout le monde dans le même sac, grignoter l’espace, se méfier des études qui veulent tout prévoir (notamment nos fameux reports de trafic), alors que pour lui il faut « décider et concevoir ». Il n’y aura pas de grand soir du vélo, prédit-il, il faut attaquer le mal à sa racine, décider selon l’intérêt général, réduire l’efficacité du système automobile et déconstruire les discours. Par exemple : Pourquoi y a-t-il autant de publicité pour l’auto si elle est si indispensable ? Réponse : parce qu’elle n’est pas indispensable … « On ne défend pas le vélo juste pour rendre heureux les urbains« , déclarait-il le 15 janvier dans La Croix.

Blog de l’auteur

Rencontrer l’auteur à Paris
Le 8 février 2024 en soirée, conférence-débat avec l’auteur organisée par le MDB. Vous pourrez y acheter le livre. Entrée gratuite, réservation conseillée.  Lieu : Médiathèque de la Canopée La Fontaine, Passage de la Canopée, Paris,
Et là vous verrez qu’il n’y a pas contradiction avec mes voeux aux cyclistes parisiens

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Hélène M.
8 mois

On n’entend pas beaucoup parler des mobilités, sauf sous l’angle des véhicules. La mobilité est liée aux modes de vie, pour réduire les effets nocifs de la mobilité et rendre crédibles les mobilités actives il faut réformer les distances à parcourir. Quelles pistes le gouvernement a-t-il ?

En réponse à  Hélène M.

L’auteur préconise de réfléchir sur le triptyque logement/emploi/déplacement et d’articuler chacune de ses composantes pour répondre à une question simple en apparence : quel monde voulons-nous ? Mais il n’est pas encore ministre…

Oui, très bon petit livre. D’ailleurs, je ne l’ai plus sous la main, on me l’a déjà emprunté !

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