Paul Giovachini repique. Il a été nommé conseiller « Mobilités routières et actives, ports et transport fluvial » dans le cabinet de M. Philippe Taborot, ministre chargé des Transports. Il était déjà dans ces fonctions avec M. Durouvray.
▶️ Arrêté du 3 janvier, publié au Journal officiel du 9 janvier 2025.
S’agit-il de mobilités routières ET actives, ou de mobilités routières et de mobilités actives ? Dans le premier cas les seules mobilités admises sur les routes sont des mobilités actives, ou mieux encore les seules mobilités routières (par opposition à aériennes, ferrées, mais aussi hors routes) dont on va s’occuper sont celles qui sont actives. Dans le second cas le vélo n’est pas une mobilité routière, il doit être relégué sur des espaces dont l’Etat ne s’occupe pas. Une troisième interprétation nous indiquerait que les routes sont interdites aux cyclistes, et les rues réservées aux « mobilités actives », ce qui est du domaine du possible. Je joue sur les mots, me dit-on à l’oreille, mais ces approximations peuvent très bien être révélatrices d’un manque d’attention à la question.
Quoi qu’il en soit, et un peu dans la même veine que la seconde interprétation il faut bien le dire, on se doute bien que M. Giovachini est notamment chargé de purger les dernières contributions financières de l’Etat pour aider le vélo :
– Aides à l’achat : mi-février
– Avelo, jusqu’à épuisement des fonds
Nous espérons qu’il sera aussi chargé de purger (au sens positif) l’appel à projets du Fonds Mobilités actives, dont, on le rappelle, plus personne n’a de nouvelles, et de faire comprendre à son ministre que le vélo est absolument indispensable à la transition énergétique, pour ne parler que de ça, et qu’il a besoin d’un élan national, comme l’a expliqué le Réseau Vélo & Marche.
Souhaitons qu’il évite de finir écartelé, et pour cela que soit recruté ou nommé un ou une chargée de mission dédiée aux mobilités actives. Un Plan pour le vélo s’impose, il est même très urgent si l’on ne veut pas que tout soit à recommencer en 2026.
Tout n’est pas « financement », certes, et même une clarification des objectifs pourrait être très salutaire. Néanmoins il y a des décisions urgentissimes à prendre. Tout cela ne tient pas dans un quart de temps, lequel pourrait d’ailleurs être élastique.
Paul Giovachini a entre autres travaillé à l’Agence des participations de l’Etat, à la direction du budget au ministère des Finances, à la Caisse des Dépôts et consignations. Il est X-Pont, ce qui pourrait l’avoir prédisposé à avoir une vision très technique et très chiffrée des réalités. Le vélo risque d’apparaître tout petit aux côtés des paquebots et gros camions.
- Si au moins il pouvait en profiter pour régler la question des angles morts ! Toute la problématique est résumée ici : Angles morts : ça peut durer encore 10 ans. On se souvient que la profession y était très favorable.
- Quand au « transport fluvial » on lui ajouterait volontiers « de personnes et de marchandises » ainsi que « canaux« , cette dernière mention intéressant la marche et le vélo par le biais des voies vertes et des véloroutes, et donc bien d’autres ministères que le sien.
Enrichi de remarques sémantiques liminaires le 11 janvier vers 20h30.
Le problème est que dans tout ça personne ne nous propose une liste des objectifs du gouvernement, avec pour chaque objectif sa priorité par rapport aux autres.
Ça nous permettrait d’agir dans l’intérêt de tous (la fameuse vertu républicaine). Ceci permet de faire des choix, de renoncer à certains objectifs, au pire définitivement, au mieux provisoirement. Surtout, ça permet de le faire sereinement.
Au lieu de ceci, le peuple souverain veut tout, tout de suite, et le Parlement est incapable ne serait-ce que de voter un budget à l’équilibre sans s’illusionner sur des fausses recettes.
Nous cyclistes, sommes-nous capables de situer nos objectifs parmi tous les objectifs ?
Par exemple Edicter des règles efficaces et Affirmer des principes simples. Avec le détail.