Un festival européen suit un festival international, Lyon après Le Mans, mais surtout nous assistons à un changement de méthodes… et même de concept.
Le festival de Lyon se présentait comme un festival de très grande envergure, il fut surtout d’un genre nouveau. Le château n’était qu’une grosse maison bourgeoise, elle fut occupée jusque dans ses plus petits recoins, y ajoutant la MJC mitoyenne. Peu de films, peu de public aux films (payants il est vrai), et une multitude d’ateliers et conférences, dont certains ont fait le plein. Beaucoup de familles, peu de baroudeurs. Des visiteurs venus de toute la région Rhône-Alpes, mais surtout de Lyon si l’on en juge par le garage à vélos. Un gros festival régional qui touchait le public dont rêvent tous les autres festivals.
C’était la troisième organisation de festival à Lyon pour la Maison du vélo (annonce pour le second). Les débuts de celui-ci furent chaotiques, cela s’est vu depuis ce blog.
C’est alors que rentre en scène Pierre Hémon ancien élu local EELV (conseiller aux mobilités actives à la métropole de Lyon), président de l’AF3V (association française des véloroutes et voies vertes) depuis 4 ans. Il prend les choses en main avec autorité, ce qui annonce un changement de style. On passe du tortillard au TGV d’un coup, me rapporte un participant, alors que partout ailleurs on y va par paliers. L’équipe est sonnée, ils n’ont plus guère d’autre choix que de coopérer, et ça marche.
Ça marche, grâce aux 70 bénévoles dont quelques soutiers locaux membres de Cyclo-Camping International (CCI), ceux du festival international du Mans… Cette fois-ci CCI n’a pas aidé financièrement mais pratiquement : 7 bénévoles dans l’équipe d’organisation et de sélection des films, accompagnés par 5 bénévoles de plus pendant les deux jours du Festival. On a eu ainsi Christine Da Lage en tandem avec Pierre Hémon pour la coordination, Bernard Colson aux projections et aux prises de vue, Michel Salesses et Hugo Cormier à la régie, Anaïs Cormier et Philippe Cazalis à la présentation des films, et quelques autres dont je n’ai pas noté le nom (dont « la soeur de Martine »!) à l’accueil ou aux ateliers. Deux semaines après Le Mans, avec la fatigue que cela représente et la préparation indispensable pour Lyon, on peut les remercier.
Finalement l’entregent du président fit arriver des aides financières, si bien que de ce côté-là tout s’est bien passé aussi.
Une affiche percutante ne suffit pas à faire un festival d’envergure européenne, elle fait un festival tout court qui me donne envie d’y aller voir. Et c’est déjà énorme. Celui-ci va-t-il s’installer dans le paysage ? Celui de Nantes a lieu à la fin du mois, Bressuire et Rennes début avril, mais Vél’osons à Chambéry reprendra en 2025, et La Roue Tourne, en février 25 à Roques sur Garonne. Comme celui de Lyon alors, ainsi que l’envisage Pierre Hémon ?
▶️ Les festivals de films de voyage à vélo vont-ils disparaître au profit de salons où l’on vient s’informer ? Les vieux routards qui peuplent les premiers vont-ils laisser la place aux jeunes qui débutent leur vie de cycliste ?
C’est d’ailleurs ce que fait Saint-Brieuc : Leur Osez partir à vélo s’appelle forum et c’est un salon.
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Qu’ai-je vu au festival-salon de Lyon ?
- Beaucoup de prospectus sur les véloroutes locales, la voie bleue, la via Rhôna, la Dolce Via, et d’autres plus lointaines comme les Ravel de Wallonie. Des prospectus de la Métropole du Grand-Lyon. Plein de bouquins, parfois les mêmes qu’au Mans.
- Le jeu Retropédalage, un jeu de cartes qui fait voyager dans l’histoire de la bicyclette.
- Iloo, des casiers individuels pour les vélos ou les affaires. Très sécurisé, ouverture via une application, contrôle de l’usage par appli et hublots, en location ou vente pour les collectivités (territoriales ou autres). Les premiers seront installés cet été à Aix-les-Bains. Usage gratuit ou payant décidé par le client.
- Les vélos Compagnon, de voyage et d’aventure, à Lyon
- Le site RandoCamping qui compile tous les campings sur un itinéraire et est en train d’ y ajouter les conditions d’accès aux gares (escaliers et autres).
- La remorque et le couchage Campcycle, déjà vus au Mans. Très compact de jour (90 X 70), une personne. Vise une clientèle aisée souhaitant le confort et roulant en VAE (poids de la remorque : 48 kg). Début de la commercialisation : en ce moment. Fabriqué à 60% en France, plein d’astuces, très intéressant. Peut être louée. Amortie en 40 nuits si l’on va plutôt à l’hôtel en Suisse. L’aventure version confort!
- L’agence des mobilités de la métropole. Se distingue de l’agence écomobilité de Chambéry. Fait surtout du conseil et accompagnement en entreprise ou pour les particuliers, notamment à l’occasion des changements de vie (déménagement, nouveau travail, les enfants naissent …). Sont très solllicités, jusqu’à 2 semaines d’attente pour un rendez-vous.
Parmi les ateliers je n’ai eu le temps que de pointer mon nez. J’ai remarqué un total-pro atelier sur le choix de sa selle. Salle pleine !
Le programme complet.
Que suis-je donc venue faire à Lyon ? Assister à la mutation d’un festival de voyage à vélo en un salon du voyage à vélo ? Vivre en direct le passage d’un évènement de vieux à une manifestation pour jeunes ? J’étais juste curieuse de voir un festival « européen ». J’aurais pu m’attarder sur la notion de transmission, celle qu’opère CCI vers les jeunes (via sa bourse Jeune voyageur) et vers les festivals (et salons !), et celle qu’a réussi l’AF3V vers les nouveaux publics.
Bien heureux de savoir que le vieux sacochard de Claudio fait partie des ringards à présent, mais juste la prétention de faire connaitre les possibilités cyclables par mes récits et essayer de faire avancer les choses.